jeudi 17 septembre 2009

Manu Chao - Zénith Rouen, 9 septembre 2009

Note : 4/4

Depuis maintenant plus de 25 ans, partout ou il passe, du plus grand festival au plus petit bar de quartier, que ce soit avec la Mano Negra, en solo ou avec Radio Bemba, Manu Chao déchire tout et met tout le monde d'accord.
Son succès planétaire résulte de la générosité et du talent avec lequel il aborde la scène.

Quand on a eu la chance d'assister à un concert de Manu Chao, on y retourne les yeux fermés. Pour ma part, c'est la cinquième fois que je voyais l'ancien leader de la Mano Négra.
Plutôt que d'aller l'apercevoir dans les dates parisiennes (Fête de l'humanité et Solidays), j'ai privilégié une date de province pour le voir dans une ambiance plus intime.
Intime, c'est toutefois assez vite dit puisque le Zénith de Rouen est plus grand que celui de Paris et ne compte pas moins de 8000 places. C'est toutefois 10 fois moins que pour les dates parisiennes.
Il faut souligner que même si elle n'as pas la chaleur de l'Olympia, le Zénith de Rouen est une salle extrêmement bien foutue. L'acoustique y est bonne. On est jamais très loin de la scène.
On aimerait avoir des salles comme celles ci à Paris plutôt que l'horrible Palais Omnisports de Bercy.

A 21h00 Radio Bemba s'est propulsé sur scène et tout de suite le ton est donné.
Manu Chao et ses sbires jouent comme des dingues et soulèvent le public en moins de 5 minutes.
Chaque chanson est un mix de plusieurs autres et durent prés de 15 minutes.
On a la sensation que la musique de Manu Chao est en évolution perpétuelle. Les morceaux présents sur disques ne sont pas un aboutissement mais au contraire le point de départ de l'évolution d'une chanson qui se transformera au gré des tournées, de l'alchimie des musiciens et du public comme de l'instinct et de l'humeur du jour.
Après des mois de tournée, nous avons donc des chansons qui diffèrent toutes des versions albums et la balance de la qualité de celles-ci penche toujours en faveur des versions live.

Il faut dire que Manu Chao est un artiste de scène. On sent que c'est son espace vital, qu'il s'y sent bien et qu'il en maîtrise tout les éléments. Sa maîtrise du public et de l'impact de sa présence scénique est sans failles.
Sa musique pleine de rythme, de joie et de générosité se marie depuis près de trente ans sur les planches dont les mots d'ordre ont toujours été l'énergie et la sueur.
Pas besoin de décorum et d'effet spéciaux, l'énergie et la musique captivent tout le monde.
Le public chante et danse dans l'euphorie la plus totale du début à la fin du concert.
Clairement, Manu Chao donne à chaque fois des concerts de près de trois heures comme on en voit pas ailleurs. Et le public en redemande.

La première heure est plutôt basé sous le signe du ska, reggae et funk avec des chansons comme The monkey, Que hora son.
La deuxième partie s'oriente vers la rumba et la samba. Par la suite, on est dans une session nostalgique avec des chansons de la Mano Negra (King of bongo, Mala vida). Après deux heures trente, Manu s'attaque à son répertoire français de l'album Sibérie m'était compté (les versions jouées ce soir sur cette partie sont bien plus aboutie que celles du concert de Bercy il y a un an) avant de se finir sur un rappel endiablé avec Pinochio.

La musique est bourrée d'influences maîtrisées et digérées (rap, reggae, funk, punk, samba, rumba, chanson française, rock, rai...). Tout cela donne un mix qui n'appartient qu'à Manu Chao. Clairement il a son propre style, mille fois imité et jamais égalé.
Ses concerts sont nettement au dessus de la moyenne et dire que l'on conseille à tout le monde d'y aller est un euphémisme. On ne peut pas être déçu d'un concert de Manu Chao, même si on n'aime pas sa personnalité et même si on est hermétique à sa musique.

Manu Chao fait partie du club des artistes que je retournerai inlassablement d'aller voir à chaque fois qu'il se produit dans l'hexagone comme un pèlerinage.
Membres de ce club restreint :
Iggy Pop (mais il va bientôt être trop tard)
Nick Cave and the bad seeds
Pink Floyd (on se rabat désormais sur Roger waters)
Noir Désir (la aussi c'est compliqué)
Ennio Morricone (la encore le temps qui passe n'est pas mon allié)
The Levellers (qui ne passent plus en France)
The Pogues (qui ne passent plus en France)

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