mercredi 31 mars 2010

Bus Palladium

Note : 2/4

Bus Palladium !
Le titre me plaisait.
Il agissait sur moi comme la madeleine de Proust.

Rien qu'à son évocation, quelques effluves d'un passé trop lointain semblaient ressurgir...

Quand j'étais jeune, c'était cool d'aller au Bus.
Ca donnait du poids et de la consistance à la personnalité que l'on essayait de se forger pour tenter de séduire maladroitement des filles qui ne succombaient pas assez voire pas du tout.

Il faut dire qu'à l'époque, le Bus Palladium était le dernier club historique de la nuit parisienne alors que le Palace, l'Elysée Matignon allaient, ou venaient de fermer leurs portes.
En allant s'y enivrer le mardi soir car l'alcool était gratuit pour peu d'être bien accompagné, on fantasmait un peu sur les légendaires soirées ayant marquée le fameux numéro 6 de la rue Fontaine.

Des années plus tôt, on aurait pu y croiser les Beatles, boire des verres avec Gainsbourg, devenir ami avec Salvador Dali, découvrir Téléphone, danser avec les Ritas mitsouko ou expliquer à Alain Bashung qu'on lui ressemblait...

C'est parfois dur d'être né après la guerre !!!

Malgré tout, le Bus était peut être encore le dernier fief rock de la nuit parisienne à cette époque ou même le Gibus avait débranché les guitares de ses amplis pour y connecter des tables de mixage boostant le son d'une trance à 130 BPM.

Et moi j'aimais et j'aime toujours le Rock.

Le Rock et le Bus ont eu des destins liés jusqu'au milieu des années 90.
Durant les eighties, les cérémonies des "Bus d'acier" (sorte d'oscar des groupes de rock français) s' y déroulaient et récompensaient des artistes majeurs comme Bashung, les Ritas Mitsouko, les Béruriers Noirs, la Mano Negra, Noir Désir ou FFF à l'orée des années 90 avant de disparaitre en tombant dans l'oubli provoqué par la fièvre amnésique de raves party sans âmes.

Avec son film Bus Palladium, Christopher Thomson a voulu ressusciter les heures de gloires du Bus dans les années 80 en suivant de l'intérieur la trajectoire d'étoile filante d'un groupe de Rock.
De ses débuts prometteurs à son explosion en plein vol, Thomson nous emmène sur la route et nous fait découvrir ou redécouvrir les aléas d'une bande de jeunes à cheveux longs qui se rêve en Rolling Stones et qui se brulera les ailes dans la fièvre créatrice, les querelles intestines, les bras des groupies, les psychotropes, le business, la perte de l'innocence et la mort.

Si l'aventure de cette bande de jeune se suit avec plaisir, elle le doit à ses interprètes dont ne peut qu'émerger la magnifique et vénéneuse Elisa Sednaoui.
Cependant aussi divertissant soit-il Bus Palladium n'atteint jamais le niveau et l'intensité du Péril Jeune.
Pire, le coté Madeleine de Proust fantasmée que j'évoquais il y a quelques lignes est totalement absent.

Si le film est censé se dérouler dans les années 80, on ne s'en rend pas compte puisque rien ou presque rien ne nous le rappelle, à part les fameux "trois jours à Blois".
Le Bus n'est qu'évoqué et le groupe imaginaire "Lust" ne ressemble en rien à ce qui se faisait alors.

Au milieu des 80's, le Rock Français, appellation aussi anachronique soit-elle, connaissait l'avènement de la scène alternative.
Le rock de l'époque rimait avec la rage des singles et des concerts de Téléphone, de Lucrate Milk, des Dogs puis des Beruriers Noirs, du Cri de la mouche, de la Souris Déglinguée, des Porte Mentaux, de la Mano Negra, des Wampas, des Satellites et autres Washington Dead Cats ou Happy Drivers.
Ces groupes étaient composés pour la plupart de punks et de marginaux ayant fait leurs armes lors de concerts chaotiques dans les MJC des banlieues rouges ou des squats comme celui, légendaire, de la rue de Pali Kao près de Belleville.

Le groupe du film, "Lust", est à l'opposé de tout cela !!
Il ressemble d'avantage aux fameux groupes de Baby Rockers parisiens qui animent le Tryptique, le Klub ou le Gibus depuis quelques années.
Musicalement "Lust" sonne comme un ersatz des BB Brunes, des Naasts, Shades et autres Plastiscines.
Un ersatz plutôt réussi d'ailleurs que l'on doit au superviseur musical du film Yarol Poupaud qui fut le guitariste de l'un des derniers lauréats du Bus d'Acier (FFF) et qui est désormais le mentor musical pour toute cette génération de jeunes branleurs.
Comme les branleurs de ces groupes, les jeunes de "Lust" sentent d'avantage l'eau de cologne des beaux quartiers plutôt que la bière de la fête de l'huma des années 80.

Ce n'est d'ailleurs en aucun cas un reproche mais la simple constatation que Christopher Thomson s'est trompé d'époque et que son film est d'avantage un hommage à la scène rock actuelle qu'à celle des eighties.
Ces considérations mises à part, Bus Palladium a quand même de quoi faire triquer les jeunes ados du film LOL.
Pour les autres, Bus Palladium aura la saveur d'un Canada Dry quand le Péril jeune avait l'impact d'un shot de tequila frappée.

Il n'aura jamais la drôlerie d'un film comme Mes meilleurs copains qui traitait exactement du même sujet à une autre époque.
C'était la fin des sixties et le début des seventies et le groupe du film s'appelait "Gangrène Plastique".
Il tentait de changer le monde en s'adressant aux ouvriers exploités des usines avec un tube de mayonnaise et des filles aux seins nus avant d'imploser à la suite de leur confrontation avec le "bizness" à la Lou Bill Baker (Il faut voir Mes meilleurs copains pour comprendre).

Mais ça c'est une autre histoire, et une bien meilleure d'ailleurs.

lundi 29 mars 2010

L'Arnacoeur

Note : 2/4

Je suis une putain de midinette !!!
Vous le savez maintenant, je ne résiste pas à l'appel d'une comédie sentimentale.
Mon petit cœur de jeune fille de 13 ans bat à la chamade lors des happy end les plus consensuels et invraisemblables des films ou on se dit je t'aime à la fin malgré toutes les difficultés rencontrées dans les 90 à 120 minutes qui précède ce moment tant attendu.

Avec son casting Glamour, je n'ai pas résisté à l'Arnacoeur.
Romain Duris, excellent comme toujours et une Vanessa Paradis lumineuse, voire quasi solaire forment le couple chic et choc qui joue au chat et la souris dans les palaces monégasques avant de réaliser l'inéluctable : Ils s'aiment.

On ne peut pas dire que leurs pérégrinations soient un moment inoubliable de l'histoire du 7ème art, mais ils y mettent du cœur et séduisent  les cœurs d'artichaut comme moi tout au long de ce film bien invraisemblable.

Les rares temps morts sont comblés par des seconds rôles investis dans leur mission. Le personnage de la meilleure amie interprétée par Helena Noguera mériterait même quelques scènes de plus.

En sortant de la séance, avec un sourire un peu bête et plein de paillettes dans les yeux, on serait presque prêt à revoir Dirty Dancing ou à se prendre pour Patrick Swayze sous les sunlights du premier bar musical venu.
C'est dire si le film atteint son objectif !!
C'est dire aussi qu'il ne faut pas en abuser car on pourrait aussi avoir envie de revoir la Boum 2 et l'intégrale de Meg Ryan. !!!

samedi 20 mars 2010

Une éducation


Note : 2/4

Fallacieusement vendu en France comme la nouvelle adaptation de Nick Hornby après l’excellent High fidelity avec John Cusack et Pour un garçon avec Hugh Grant, Une éducation est en réalité l’adaptation au cinéma de l’autobiographie de la journaliste anglaise Lynn Barber.
Nick Hornby n’étant que le responsable de l’adaptation au cinéma de ce roman.

Il signe une adaptation probablement fidèle au texte d’origine (que je n’ai pas lu) car on ne retrouve son humour si particulier et tellement irrésistible que par parcimonie au détour d’un dialogue par ci par là.

Les fans de l’auteur des cultissimes Fever pitch et High fidelity en seront donc pour leur frais puisqu’ils ne retrouveront pas les métaphores footballistiques désopilantes et les tchatches "tarantinesques" sur la musique qui sont la marque de fabrique de Nick Hornby et de son humour british décapant.

Passé cette déception, on se laisse toutefois entrainer dans ce Londres du début des années 60. Les écolières sont en uniformes, les jeunes hommes sont vêtus de costumes cintrés, les filles en robes sixties.
Tout ce petit monde fume des cigarettes anglaises au volant de ces voitures de sport luxuriantes, qui ne ressemblent heureusement en rien aux Ferrari et Porsche bling bling d’où s’échappent d’insupportables mélodies de Rn'B que l’on a le malheur de croiser de nos jours aux hasards des rues.

Ce Londres qui n’est pas encore le fameux "swinging London" est le théâtre de la rencontre entre Jenny, une adolescente de 16 ans, brillante et charmante, qui prépare son concours d’entrée à Oxford, et de Peter, un play boy de 35 ans.
Eblouie par cet homme et ses amis qui lui feront découvrir la musique, les grands restaurants et l’emmèneront en voyage dans un Paris fantasmé, Jenny tombe amoureuse de cet homme de 20 ans de plus qu’elle.
Elle lui offrira son innocence tout en sacrifiant ses études pour finalement se réveiller au milieu d’illusions perdues.

Ce passage à l’âge adulte est particulièrement bien raconté et filmé mais on retiendra avant tout l’excellente interprétation de Jenny par Carey Mulligan dont le charme, le regard et le petit rire mutin sont particulièrement craquants.
C’est une véritable révélation pour cette actrice que l’on avait croisée furtivement dans la dernière adaptation d’Orgueil et préjugés et que l’on retrouvera avec grand plaisir dans l’une des grosses attentes de l’année : Wall street 2 Money never sleeps (film dans lequel elle a rencontré son conjoint : le bizarrement nommé Shia Labeouf).

On notera aussi la très bonne interprétation de la magnifique Rosemund Pike en Bombe sixties écervelée, le charisme de Peter Sarsgaard et son sourire de faux jeton ainsi que le charisme certain de Dominic Cooper en dandy british malveillant.

Tout cela apporte une saveur aigre douce à ce petit film réussi dont le sujet est somme toute assez banal.
Cependant cette saveur s’atténuera assez vite tant la portée de ce film est mineure.

Shutter Island

Note : 2/2

N’arrivant plus à vivre l’un sans l’autre Leonardo Di Caprio et Martin Scorcese signent avec Shutter island leur quatrième collaboration d’affilée depuis le début des années 2000.
Léonardo est encore loin de Robert de Niro qui a tourné huit fois avec Martin Scorcese de 1973 à 1995 parmi ses films les plus marquants (Mean streets, Taxi driver, Raging Bull, Casino et Les affranchis).

Néanmoins cette association entre Scorcese et l’un des acteurs les plus "bankables" du moment permet à Martin Scorcese de financer sans trop de problème tous les projets qui lui tombent sous la main avec des budgets plus que confortables.

Si l’on a été emballé par Les infiltrés, on a été nettement moins fasciné par Gangs of New York et ses grands chapeaux ridicules et par Aviator qui ne dépassait qu’à peine le biopic luxuriant de base malgré une mise en scène sans failles.

Malgré ce bilan mitigé des dernières années, on court toujours voir les films de Scorcese car il reste malgré tout l’un des plus grands cinéastes vivants.
Il sait en effet mieux que personne raconter une histoire aussi alambiquée soit-elle par sa maitrise de l’image, du montage, de la narration, et de l’illustration musicale et des personnages hors du commun.
On se souvient avec émotion du noir et blanc et du ralenti de Raging Bull, de la voix off et de la bande originale des Affranchis, du fameux plan séquence de Casino expliquant le fonctionnement d’un casino, des rôles hors du commun de de Niro dans Taxi driver ou de Joe Pesci dans Les affranchis et Casino.

Malgré toute cette maestria, Marty a aussi commis des films plus discutables comme A tombeaux ouverts, Les nerfs à vifs, Kumdun ou les deux premiers Di caprio qui n’ont emballé que les fans les plus intégristes de son cinéma.

Qu’allait-il en être de Shutter Island, cette adaptation d’un best seller ayant apparemment marqué bon nombre de lecteurs lors de sa parution en 2003 ?

L’enquête que mènent deux Marshall fédéraux sur la mystérieuse disparition d’une patiente d’un hôpital psychiatrique pour dangereux criminels sur une ile isolée va vite tourner en un thriller horrifique baigné de paranoïa et de schizophrénie.

Si l’interprétation et la mise en scène sans failles réussissent la prouesse de rendre les arcanes tortueuses de cette intrigue digne d’un labyrinthe complètement audible pour le spectateur, la noirceur extrême du sujet nous plonge dans un abyme de pessimisme et d’horreur à grand coup de massue.

Le plaisir qui en ressort est donc plus que discutable.
Lorsqu’on est devant des chef d’œuvres absolus comme Shining ou Appocalypse Now portés par des séquences à couper le souffle, on y trouve son compte car il en ressort un esthétisme et une ambiance proche du fascinant.
Ce n’est à mon sens pas le cas dans Shutter Island qui malgré tout le talent de son auteur n’arrive pas à obtenir ce petit plus propre aux très grands films d’épouvante qui pousse le spectateur au-delà du scénario et de ses vivicitudes.

L’association Caprio / Scorcese  nous offre un film carré, mais qui ne décolle malheureusement pas au dessus de sa sinistre histoire et c’est bien dommage...

jeudi 4 mars 2010

Valentine's day

Note : 1/4

Il ne fallait pas réfléchir trop longtemps pour se rendre compte que la Saint Valentin pouvait être un bon sujet pour des comédies romantiques.
Bizarrement jusque là, la Saint Valentin s’était contenté d’être le prétexte d’un film de "slasher" de seconde zone il y a une dizaine d’années.
Mortelle Saint Valentin mettait en scène un tueur qui profitait du 14 février pour décimer une par une les filles qui l’avait ridiculisée au collège quelques années plus tôt.
Pas grand-chose à retenir de cette série presque Z qui mettait en scène Denise Richards et ses implants mammaires laracroftiens dont l’inoubliable prestation en James Bond girl, docteur en astro physique, dans Le monde ne suffit pas, fait encore bien rigoler tous les fans de l’agent 007.

Il n’en fallait donc pas beaucoup plus pour que Garry Marshall, réalisateur spécialisé dans la comédie à l’eau de rose (Prety woman, Just married ou presque) s’empare de la thématique du 14 février.

Probablement financé par le conglomérat des fleuristes des États Unis, Marshall réunit un casting fleuve de spécialistes des films où on se dit je t’aime à la fin pour porter son projet.
On retrouve donc Julia Roberts, Bradley Cooper, Patrick Dempsey, Ashton Kutcher, Jessica Biel, Anne Hattaway, Jennifer Gardner, Shirley Mc Lane dans leur registre de prédilection.
Il ne manque que Meg Ryan, Hugh Grant et Richard Gere...

Pour mettre en scène tout ce petit monde Gary Marshall nous fait le coup de la transposition de Love Actually à Los Angeles le jour de la St Valentin plutôt que Noël à Londres.

Le problème c’est que le résultat de cette comédie chorale ou tout le monde se croise à un moment ou un autre est loin d’être au niveau de Love Actually dans lequel le British humour faisait des ravages et dont les histoires et les personnages et les histoires étaient beaucoup plus recherchées.

Valentine’s day nous offre des personnages et des émotions dégoulinants de mièvrerie et de politiquement correct et prend des allures de film de propagande et de cas marketing.

A en croire ce film, il fait bon vivre aux États Unis puisque tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Los Angeles semble être une ville magique ou n’existent que de splendides villas peuplée de top models exerçant des professions aussi diverses que maitresse d’écoles, fleuriste, assistante, sportif de haut niveau, opératrice de téléphone rose. La palme revenant quand même à Julia Roberts qui est Sergent dans le corps des Marines.
Les quelques rares personnes au physique moins avantageux sont toutes acariâtres et désagréables.

Tout ce petit monde se croise et finit par s’aimer le soir du 14 février qu’ils soient blancs, noirs, indiens, hétéro, gay, jeunes ou vieux.
Les violons, les larmes et le bon esprit sont de rigueur.

Par certains coté, le film fait même un peu peur !!!
En effet le film est aussi un document sur ce que peut être la Saint Valentin aux USA.
Comment peut-on tomber dans le panneau commercial et futile de cette fête artificielle à ce point là.
Que le ciel nous épargne de sombrer dans cet abime de mièvrerie en France.
En même temps c’est assez fort car les vendeurs de cartes et les fleuristes ont encore trouvé un moyen de se faire de l’argent avec une fausse fête traditionnelle.

Vive le marketing !!!

mardi 2 mars 2010

Wolfman

Note : 1/4

Comme Sherlock Holmes, Dracula, Frankenstein ou Robin des Bois, le loup garou est un personnage récurant du septième art.
Il réapparait à peu près tous les dix ans au gré de la pleine lune et des nouvelles générations avides de lycanthropie.

Sa première apparition remonte à 1935 avec Le monstre de Londres mais c’est la version de 1941 du Loup garou de Londres qui posera les codes du genre grâce notamment à la prestation de Lon Chaney Jr. qui est un peu au Loup Garou ce que Boris Karlof est à Frankenstein. Il reprendra plusieurs fois le rôle dans de multiples aventures assez discutables ou il finira même par affronter Frankenstein.

Le loup garou fit son retour plusieurs fois, mais ses come back les plus marquants sont sans nul doute Le loup garou de Londres de John Landis du début des années 80 qui marquera beaucoup Michael Jackson et son clip de Thriller.
Wolf donne à Jack Nicholson l’occasion de se transformer les soirs de pleine lune sous les beaux yeux de Michele Pfeiffer.
La série de films gore Hurlements mettra aussi en scène des loups garous pendant 7 films.
Dans les pénibles Underworld et Van Heisling, ils ne sont que des guest stars.
C’est donc depuis sa visite à Paris au début des années 90 qui l’avait vu côtoyé Julie Delpy et Thierry Lhermitte que l’on avait perdu sa trace sur les grands écrans dans sa forme traditionnelle.

2010 voit donc le retour de la bête.
C’est une production d’ampleur qui célèbre son retour en grande pompe. Avec un casting multi-oscarisé réunissant Benicio del Toro et Anthony Hopkins, cette énième version est un remake du fameux film de 1941.

On est donc plongé en pleine Angleterre du XIXème siècle, ou un homme revient enquêter sur la mort de son frère survenue dans des circonstances étranges un soir de pleine lune.
Son enquête lèvera le voile sur une terrible malédiction familiale et le plongera dans l’enfer de la lycanthrope malgré la passion amoureuse qui le liera avec la belle Gwen.

C’est donc un remake très fidèle au film de 1941 que nous propose le réalisateur.
C’est aussi l’occasion de rendre hommage au cinéma de la Hammer avec de gros moyens de 2010.
On retrouve l’esthétique gothique du célèbre studio. On retrouve la lande bien sinistre du Chien des Baskervilles. Tout cela mettant en scènes des aristocrates patibulaires.

Les effets spéciaux modernes rendent la bête terrifiante et offre au spectateur des scènes d’action sanguinolentes assez réussies.

Pourtant malgré tout cela le compte n’y est pas.
Si Anthony Hopkins nous ressert une fois de plus le classique de son fond de commerce avec le rôle d’un aristocrate anglais qui fait froid dans le dos, on ne croit pas une seconde au personnage de Benicio del Toro.
En effet, s’il n’était pas le producteur du film, on serait clairement dans l’erreur de casting absolue.
Malgré tout son immense talent Benicio del Toro ne sera jamais crédible en lord anglais victorien lui qui ressemble tant à un narco trafiquant ou à Pancho Villa.

De plus, malgré des qualités esthétiques évidentes, le film n’apporte rien de neuf au mythe.
Pire on ne croit même pas à l’histoire d’amour qui doit ramener de l’humanité dans l’histoire.

On est loin de la relecture de Dracula par Copolla ou même de celle de Sherlock Holmes par Guy Ritchie.

Le film finit donc par sonner un peu creux sans être fondamentalement mauvais mais laisse le spectateur assez indifférent.
Clairement on n’ira pas voir la suite qui nous est clairement annoncée dans les dernières minutes si un jour elle a la chance d’être produite.

lundi 1 mars 2010

From Paris with love

Note : 3/4

On pouvait craindre le pire de ce From Paris with love !!
Le mix Travolta + film d’action + scénario écrit sur un ticket de métro par Luc Besson pouvait dangereusement évoquer les méfaits les plus pathétiques d’Europa Corp. (Wasabi, Le transporteur, Yamakasi...).

C’était sans compter sur l’indéniable talent du réalisateur Pierre Morel.
Déjà remarqué sur Taken, Pierre Morel a la faculté rarissime de faire passer des vessies pour des lanternes.

En effet, il arrive à  accrocher le spectateur dans ce film d’action "old school".
On est devant un "buddy movie" où deux agents tentent de remonter une filière et de déjouer un attentat terroriste visant une délégation américaine en plein Paris.
Bien sûr au-delà de son claim le scénario nous emmène sur une enquête qui oppose nos deux protagonistes tour à tour à la mafia chinoise, la mafia pakistanaise, des gangs de banlieues avant de terminer sur les fanatiques islamistes qui, une fois n’est pas coutume, arrivent à recruter des top models pour jouer les martyrs kamikaze.

Les deux héros, que bien évidemment tout oppose, ont bouffé du lion et retournent littéralement tout Paris à coup de revolver, et de bazooka.

On est dans le grand n’importe quoi mais cela n’a aucune importance !!

Pas crédible une seule seconde, bourré d’invraisemblances le scenario de From Paris with love est en réalité un prétexte pour enchainer les scènes d’actions les plus musclées et les plus délirantes qui soient avec des cascades époustouflantes.

La patte de Pierre Morel fait qu’on ne se retrouve pas dans un ersatz du Transporteur mais dans un film d’action complètement régressif mais hyper distrayant comme on en voit presque plus.
On est dans l’esprit des Armes fatales, des Die hard, du Dernier samaritain, de Tango et cash  et d’Ultime décision...
Bref on est assez loin des blockbusters actuels ou une scène d’action rime forcement avec effets spéciaux et explosion nucléaire filmés en caméra portée avec un montage stroboscopiques.
On est dans un esprit castagne, gunfight un peu bourrin assez éloigné du style de vie des Windsor mais particulièrement jouissif pour peu qu’on apprécie le genre.
On s’accroche au fauteuil en comptant les morts tout en rigolant bêtement aux vannes des personnages principaux.
L’opposition entre un Travolta et son personnage de tueur nettoyeur azimuté bouffant des "Royal cheese" (clin d’œil) et Rhys Meyer en jeune diplômé dépassé par les évènements trimbalant un vase rempli de cocaïne dans tout Paris comble avec bonne humeur les rares moments de calme de cette aventure.

Vous l’aurez compris, les inconditionnels de films d’auteurs, de Kiarostami et d’Alain Resnais ne se reconnaitront pas dans cette déflagration de Pierre Morel.
On est dans du pur "B Movie" bête et méchant qui se suffit à lui-même.
Mais Pierre Morel  nous offre une nouvelle fois un excellent "B movie" en ne partant de presque rien et en ne pouvant compter que sur son talent.
En occultant la moindre longueur, en imprégnant un rythme constant, en signant des scènes d’actions aussi magistrales que brutales il arrive à faire prendre cette mayonnaise aux ingrédients pourtant bien avariés... Que ce soit le casting ou le scénario !

Dans son prochain film, ce sera différent.
Il bénéficiera d’un vrai scénario et de moyens énormes.
Son prochain film suscitera une attente toute autre qu’une série B d’action (aussi bonne soit elle).
Son prochain film est déjà attendu par de nombreux fans.
Son prochain film ne sera ni plus ni moins qu’une nouvelle adaptation de… Dune
Avis aux amateurs !!!!