samedi 20 mars 2010

Une éducation


Note : 2/4

Fallacieusement vendu en France comme la nouvelle adaptation de Nick Hornby après l’excellent High fidelity avec John Cusack et Pour un garçon avec Hugh Grant, Une éducation est en réalité l’adaptation au cinéma de l’autobiographie de la journaliste anglaise Lynn Barber.
Nick Hornby n’étant que le responsable de l’adaptation au cinéma de ce roman.

Il signe une adaptation probablement fidèle au texte d’origine (que je n’ai pas lu) car on ne retrouve son humour si particulier et tellement irrésistible que par parcimonie au détour d’un dialogue par ci par là.

Les fans de l’auteur des cultissimes Fever pitch et High fidelity en seront donc pour leur frais puisqu’ils ne retrouveront pas les métaphores footballistiques désopilantes et les tchatches "tarantinesques" sur la musique qui sont la marque de fabrique de Nick Hornby et de son humour british décapant.

Passé cette déception, on se laisse toutefois entrainer dans ce Londres du début des années 60. Les écolières sont en uniformes, les jeunes hommes sont vêtus de costumes cintrés, les filles en robes sixties.
Tout ce petit monde fume des cigarettes anglaises au volant de ces voitures de sport luxuriantes, qui ne ressemblent heureusement en rien aux Ferrari et Porsche bling bling d’où s’échappent d’insupportables mélodies de Rn'B que l’on a le malheur de croiser de nos jours aux hasards des rues.

Ce Londres qui n’est pas encore le fameux "swinging London" est le théâtre de la rencontre entre Jenny, une adolescente de 16 ans, brillante et charmante, qui prépare son concours d’entrée à Oxford, et de Peter, un play boy de 35 ans.
Eblouie par cet homme et ses amis qui lui feront découvrir la musique, les grands restaurants et l’emmèneront en voyage dans un Paris fantasmé, Jenny tombe amoureuse de cet homme de 20 ans de plus qu’elle.
Elle lui offrira son innocence tout en sacrifiant ses études pour finalement se réveiller au milieu d’illusions perdues.

Ce passage à l’âge adulte est particulièrement bien raconté et filmé mais on retiendra avant tout l’excellente interprétation de Jenny par Carey Mulligan dont le charme, le regard et le petit rire mutin sont particulièrement craquants.
C’est une véritable révélation pour cette actrice que l’on avait croisée furtivement dans la dernière adaptation d’Orgueil et préjugés et que l’on retrouvera avec grand plaisir dans l’une des grosses attentes de l’année : Wall street 2 Money never sleeps (film dans lequel elle a rencontré son conjoint : le bizarrement nommé Shia Labeouf).

On notera aussi la très bonne interprétation de la magnifique Rosemund Pike en Bombe sixties écervelée, le charisme de Peter Sarsgaard et son sourire de faux jeton ainsi que le charisme certain de Dominic Cooper en dandy british malveillant.

Tout cela apporte une saveur aigre douce à ce petit film réussi dont le sujet est somme toute assez banal.
Cependant cette saveur s’atténuera assez vite tant la portée de ce film est mineure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire