lundi 25 janvier 2010

Depeche Mode - Palais Omnisports de Paris Bercy, le 19 janvier 2010

Note : 3/4


Il ne peut en rester qu’un !!!

En 2010, Depeche Mode est le Highlander du courant New wave électronique apparue au début des années 80 en Angleterre.
30 ans après leurs débuts et plus de 100 millions de disques vendus, ils sont les seuls à avoir maintenu leur popularité et une carrière artistiquement crédible. Tous les autres ont disparu ou presque.

Certains n’ont pas su se renouveler et ont été les victimes d’un son devenu ringard avec le temps.
D’autres survivent dans des circuits de concerts nostalgique et ne fédèrent que quelques fans ultimes qui n’achètent même plus leurs albums.
Les autres ont splitté ou se sont reconvertis dans d’autres domaines et Dieu merci ne nous effraient plus avec leur terribles tenues vestimentaire, leurs coiffures immondes, leur maquillage outrancier et leurs synthétiseur Bontempi aujourd’hui purement inaudibles.

On pense dans le désordre à des groupes comme Orchestrial Manœuvre in the Dark aka OMD, Soft Cell, The human league, Dead or Alive, Adam and the Ants, Duran Duran, Eurythmics, Alphaville, Franky goes to Hollywwood, Visage et autres Yazoo et Camouflage ou Erasure.
Depecha Mode fait partie des derniers grands mohicans de la musique des années 80 dont la popularité n’a jamais faibli avec The Cure et U2.

Leur concert à Bercy est l’un des derniers de l’énorme tournée 2009 qui promouvait leur dernier album Sound of the universe.
Une tournée des stades au succès colossal qui a cependant connu quelques soubresauts et dates annulées en raison de l’opération d’une tumeur cancéreuse qu’a du subir le chanteur Dave Gahan.

C’est un Dave Gahan bien rétabli et un groupe très en forme et archi-rôdé par les nombreuses dates précédentes qui s’appropriait l’arène du sinistre Palais Omnisports de Bercy.
Une fois n’est pas coutume, il faut souligner que le son était exceptionnel et n’a pas pâti des maléfices sonores de la terrible architecture de Pierre Parat, Michel Andrault et Aydin Guvan.

Porté par ce son digne d’un rouleau compresseur sur lequel le jeu de batterie de maréchal ferrant de Christian Eigner donnait l’impression de s’incruster dans votre cervelle, Depeche Mode montre à qui en doutait qu’ils ne sont pas là pour plaisanter et que l’amateurisme et l’approximatif n’a pas de places chez eux.

Cela parait évident mais outre ses sons électro particulièrement travaillés et inoxydables à l’usure du temps et de la kitcherie, le véritable plus produit de Depeche Mode, c’est Dave Gahan !!!

Ce mec est un show man et un chanteur exceptionnel.
Il est clair que l’électro de Depeche Mode n’est qu’une superposition réussie de sons électroniques travaillés, de rythmes tribaux oppressants et des quelques riffs de guitares assez simplistes. Le coté mélodique vient presque uniquement du chant de Dave Gahan.
Son charisme et sa présence remplissent sans peine l’immense scène de Bercy et sa voix de stentor baryton est sans nul doute l’une des plus marquantes du genre au coté de celles de Nick Cave, Iggy Pop ou Jim Morrison.
Sa voix emmène la musique de Martin Gore et de ses acolytes dans une autre dimension qui explique sans peine le succès du groupe.

La première partie de la set list fait la part belle aux années 90 / 2000 du répertoire et au nouvel album.
Une chanson comme Wrong, le single du dernier album, s’inscrit sans peine comme un classique du groupe et trouve parfaitement sa place au milieu des classiques de cette période comme Walking in my shoes.

Le premier morceau emblématique de la période 80’s sera A question of time dans une bonne version mais on aurait aimé que Dave Gahan chante les refrains plutôt que de laisser chanter le public.

Après une petite session des chansons de Martin Gore, on entrera dans le vif du sujet avec les chansons historiques du groupe.
Tout de suite l’ambiance et la qualité du set monte d’un cran.
Il est clair que les morceaux des derniers albums des années 90 et 2000, s’ils sont bons et complètement dans l’esprit du groupe, n’atteignent en rien le niveau des grands classiques des années 80 et du début des années 90.
Au delà de leur notoriété immédiate, le chant et les refrains de Dave Gahan sont beaucoup plus fédérateurs sur les titres de cette période.

Il est clair que peu de groupe peuvent enchainer des hymnes comme Policy of truth, In your room, I feel you, Enjoy the silence, Never let me down again, Behind the wheels et Personal jesus.

Le public ne s’y trompe pas et exulte littéralement à juste titre en scandant les refrains à l’unisson.

Malgré cela le concert s’arrête presque brutalement après Personal Jesus et 2 heures de show.

Il y a de la frustration dans l’air. On se dit qu’on aurait bien rempilé pour 30 minutes de plus ou supprimé quelques chansons récentes pour pouvoir entendre les putains de tubes qu’ils n’ont pas joué ce soir tel que Master and servants, Shake the disease, I just can’t get enough, People are people, Everythings counts, Black celebration, Something to do

A cause de cela on quitte la salle avec un zeste d’amertume en ayant l’impression d’avoir vu un excellent concert mais d’être parti avant la fin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire