jeudi 16 juillet 2009

Eden à l'Ouest

Le 19/02/2009
Note : 3/4

Un film de Costa Gavras est toujours un évènement. Même s'il est moins médiatique qu'il ne l'a été, le cinéaste Greco-Français est l'un des metteurs en scène les plus primé de ces 35 dernières années (palmes d'or à Cannes, oscar, césar, ours d'or à Berlin...). Ses films sont pour la plupart devenus des classiques et ont la particularité d'avoir eu des parti pris politiques et sociaux très violent sur des événements historiques de la seconde partie du XXème siècle (la prise de pouvoir des colonels en Grèce dans Z, les grands procès en Europe de l'Est avec L'aveu, le rôle de la CIA dans les coup d'État en Amérique du Sud avec Missing et Etat de siege, le rôle du Vatican dans la deuxième guerre mondiale avec Amen, les crimes de guerre nazi dans Music box, la perception du chômage dans Le couperet...). Il s'est aussi imposé aux États Unis avec La main droite du diable sur le Klux Klux Klan et Mad City.
Le fait de le voir porter son regard sur l'errance des sans papiers à travers l'Europe promettait une vision intéressante et percutante. Dans Eden à l'Ouest, Costa Gavras ne prend pas son style coup de poing habituel. Il signe un road movie qui voit un sans papier traverser l'Europe pour gagner Paris, ville magique à ses yeux. Son périple peut être comparé à un Odyssée ou Elias, l'Ulysse des temps moderne se retrouve confronté à tous les maux de notre société : tourisme sexuel, vol, racisme, cruauté, travail au bord de l'esclavage, espoir et désespoir... Plutôt que de faire une thèse sur ces sujets, Costa Gavras nous les présente comme des péripéties traversées par un homme en quête d'idéal. Par bien des coté Elias ressemble au Chaplin de L'immigrant. Le fait qu'il ne parle pas, conjugué au jeu très expressif, parfois proche du mime de Riccardo Scamarcio dont le fabuleux regard vaut bien des dialogues, renforce ce constat. Eden à l'Ouest n'est pas un film désespéré mais une fable humaniste pleine d'émotions sur la fracture sociale mondiale ou l'on ne s'ennuie jamais.

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