mardi 27 octobre 2009

500 jours ensemble

Note : 3/4

500 jours ensemble est une comédie presque romantique.
Autant l’avouer tout de suite, je suis totalement client des comédies romantiques. Qu’elles soient françaises, anglaises, américaines, avec ou sans Hugh Grant je suis preneur à moins qu’elles ne se prennent trop au sérieux ou qu’elles soient interprétées par Sandra Bullock, Reese Witherspoon ou Renée Zellweger qui m’insupportent particulièrement.
Je préfère aussi le genre quand il est contemporain. L’outrance romantique des adaptations de bouquins de Jane Austen et les films avec Emma Thomson se heurtent probablement à mon manque de sensibilité féminine.

500 jours ensemble avait donc tout pour me plaire. Le film répond à tous les codes du genre :
  • jeune première et jeune premier romantique,
  • humour bon enfant,
  • musiques pop bien choisies pour vous aider à sortir une larme de crocodile,
  • copains tour à tour envahissant patient et sympa bien que déconcertés par le désordre sentimental des protagonistes,
  • dommages collatéraux des émois sentimentaux sur la vie de tous les jours,
  • absence totale de questions existentielles,
  • happy end de rigueur.

Le film répond au cahier des charges mais il y répond même avec un peu de cynisme, un regard un peu décalé, des interprètes attachant un mode narratif plutôt malin et une bonne réalisation.

Les 500 jours de passions amoureuses entre Tom et Summer, de leur balbutiements en passant par les disputes et les réconciliations nous font l’effet d’une friandises légèrement acidulée que l’on savoure pendant 90 minutes en se disant que quelque part on a été à un moment ou à un autre assez proches des personnages de ce film sympathique qui ne se prend pas au sérieux .Le film bénéficie d’une bonne BO qui ravira les ados ou post ados célibataires qui attendent le prince charmant sans y croire mais en l’espérant très fort.

Bref un film idéal pour un soir de déprime, une sortie en amoureux ou un dimanche après midi pluvieux.

mardi 13 octobre 2009

Prince - le Grand Palais, 11 octobre 2009

Note : 3/4

Prince en concert à Paris, cela ne s’était pas produit depuis une grosse dizaine d’années.
Clairement Prince est sans nul doute l’un des derniers représentants vivant de ce que l’on peut appeler les mégastars de la musique.
De plus, contrairement à certains, il est l’un des rares a ne pas avoir dépassé la date de péremption. A 51 ans il semble être en pleine possession de ses moyens mais il reste aussi l’un des plus imprévisibles.

Prince sur scène est précédé d’une réputation délirante. Il est unanimement considéré comme un musicien surdoué et une bête de scène capable des performances les plus extravagantes et les plus diverses.
Cet été à New York il a enchainé 3 concerts le même jour avec trois groupes différents.
Il peut aussi un jour faire un concert de jazz, le lendemain un concert de Funk et enchainer le surlendemain par un concert crooner au piano ou une performance rock avec des guitares à la Hendrix.
Il est aussi coutumier d’after show dans de petites salles rentrés dans la légende dans lesquels il se laisse aller à des sessions d’improvisation époustouflante comme celui du New Morning en 1987 ou de ceux donné au Bataclan lors de ses derniers passages.
Souvent ce type de concert est annoncé avec une fausse identité.
Il est aussi capable de quitter une scène si on le prend en photo ou si le public ne réagit pas comme il le souhaite.
C’est dire s’il est difficile à suivre.

Cela fait quelques semaines qu’on subodorait une visite princière à Paris. En juillet des shows à l’Olympia avaient été évoqués puis annulés pour être repoussés.
On n’en savait pas beaucoup plus jusqu’à ce qu’une rumeur persistante ne circule sur le net annonçant deux concerts au grand palais dans la même journée le 11 octobre, soit 4 jours plus tard.
Prince serait tombé amoureux de l’endroit quelques jours plus tôt lors du défilé Chanel auquel il était convié et l’aurait booké dans la foulée pour une journée.
Aucun concert n’avait de Rock ou de Funk n’avait, à ma connaissance, jamais eu lieu dans cette enceinte.
C’est dire si l’engouement suscité par cette annonce était grand.

Se procurer un sésame pour ce type d’évènements n’est pas chose facile. Il faut savoir où, quand et comment les places seront mises en vente et il faut avoir la meilleure stratégie pour être parmi les heureux élus.
Il faut malheureusement aussi ne pas se formaliser d’un tarif exorbitant.

Ces deux conditions réunies, j’ai pris le chemin du Grand Palais pour le second concert de la journée programmé à 22 Heures dans un état de surexcitation avancé et une volonté de faire face à certains de mes aprioris pour mon premier concert de Prince.

En effet, que les choses soient claires :
Je ne suis pas un inconditionnel du Kid de Minneapolis. Je n’ai de sa musique qu’une culture Best of et single même si je me suis parfois procuré des albums comme Purple Rain, Around the world in one day, Sign of the times et Diamonds and pearls.

Sa musique m’a souvent décontenancé. Si j’y trouvais bien sûr un certain talent et un intérêt évident, elle est à mes yeux souvent pollué par un son trop eighties et des nappes de synthétiseur effroyables sorties tout droit d’une Bande Originale d’un "action movie" des années 80 comme le Flic de Berverly Hills ou de certaines envolées "Madonnesques".

Dans le Funk, je suis à la base plus intéressé par un son plus Roots comme celui de Sly and the family Stone, James Brown, Funkadelic, Isaac Hayes ou de l’afro beat de la famille Kuti.

La salle est assez étonnante. Débarrassée de tout décorum on pourrait se croire dans un immense entrepôt si le toit ne se révélait pas être une immense verrière grand siècle.
Le sol en béton contraste avec l’aspect extérieur du bâtiment. Mais le plus étonnant est que le concert n’a lieu que dans une aile de l’édifice tant celui-ci est grand.
On sent tout de suite qu’une telle architecture sera un frein à une ambiance chaude et moite comme le funk peut en provoquer.

A 21H45, des clameurs s’élèvent. L’auto proclamé Love Symbol fait son apparition dans son palais d’un jour et se dirige vêtu d’une tenue immaculée vers sa loge.


En plus d’une prohibition alcoolique digne du Chicago des années trente et d’une interdiction de fumer plus récente, les organisateurs prirent la parole et rappelèrent qu’il était interdit de prendre des photos sans quoi le souverain du jour quitterait la scène sans espoir de retour.
Les rares petits malins qui s’essayèrent à braver la loi princière se firent attraper et expulser de la salle par des vigiles qui n’hésitaient pas à fendre la foule pour saisir leurs proies.

A 22 Heure, sur une scène sans aucun artifice, la cérémonie commença.
C’est un Prince guitariste auquel nous avons droit ce soir. Le Funk est pour notre plaisir la grosse tendance de la soirée. Il attaque avec 1999 qui semble ravir les dévots du nain.
Il ne parait d’ailleurs pas si petit que cela.

Le répertoire s’attarde sur les premiers albums comme Purple rain et des morceaux comme Contreversy.

Ce qui se dégage de ce début de concert, c’est qu’indubitablement Prince a un charisme évident.
De plus c’est un véritable virtuose à la guitare. Il semble jouer avec une facilité déconcertante des trucs pourtant pas évident en se permettant des variations inspirées et des improvisations qui vous emmènent d’un tempo à un autre comme si de rien était.
Vocalement, c’est une tuerie. C’est le groove incarné. Il dégage un érotisme moite qui à la réflexion lui est totalement propre. Il dégage aussi une vraie intensité.

Clairement, on est dans un déluge de Funk.

Les morceaux s’enchainent avec bonheur. On a notamment droit à des impros sur le Freak de Chic, une bonne reprise de Without love des Doobie Brothers et un hommage à Sly Stone avec Everyday people et I want to make you higher.

Puis au mout de 75 minutes il quitte la scène. On se dit que le concert est en train de tourner au braquage vu le prix des places.

Heureusement il ne s’agit que d’un intermède avant un Purple rain qui fera hululer la foule et un nouvel envol vers des morceaux de Funk hypnotique pendant 45 minutes supplémentaires avant que, semble-t-il satisfait, Prince donne congés à ses sujets.

On a bien à faire à un musicien de génie et le concert valait le détour. Cependant ce n’était pas non plus le concert du siècle.
L’Atmosphère était froide et métallique. L’omniprésence de nappes de synthétiseur m’a personnellement beaucoup gêné mais je m’y attendais.
J’ai aussi eu l’impression que Prince malgré tout son talent ne donnait pas tout ce qu’il avait dans le ventre. J’aurais aimé le voir pousser ses chansons d’avantage dans leur retranchement. On a l’impression que plutôt que d’emmener tout le monde vers une explosion, une éruption de Funk acide, il se contentait de balader son public d’un groove à l’autre.
Ce qui aurait pu être une tuerie m’a semblé parfois trop tranquille.
Non, je n’ai pas été déçu mais je suis resté un poil sur ma faim.

En terme de Funk purement musical, je suis beaucoup plus adepte de Georges Clinton ou de la chaleur de la famille Kuti, même si aucun d’entre eux n’a les mêmes facilités musicales et l’érotisme de la voix du plus connu des témoins de Jehova.

Néanmoins je me serai bien laissé tenté si j’en avais eu l’occasion par le concert du lendemain à la cigale (la meilleure salle de concert de Paris avec l’Olympia). Je suis d’ailleurs persuadé que le concert m’aurait plu d’avantage.

lundi 5 octobre 2009

Le Petit Nicolas


Note : 3/4

Le petit Nicolas sur grand écran est un projet un peu casse gueule tant les personnages de Nicolas et ses amis répondent à une imaginaire développé par des générations entières de lecteurs des petites nouvelles de René Goscinny.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la transposition sur grand écran a été extrêmement bien travaillée.

L’une des difficultés majeures a probablement été de trouver une histoire complète permettant pas mal de digression plutôt que de faire une suite de sketches comme peuvent l’être les livres
De ce point de vue là, ça tient la route.
L’histoire du petit garçon qui se rebelle contre ses parents de peur que sa vie change avec l’arrivée d’un bébé est prétexte à toutes les entourloupes avec sa bande de copains.

Le parti pris de conserver Le petit Nicolas dans les années 50/60 est un choix qui évite de trahir l’âme et les dialogues de Goscinny. On imagine pas le petit Nicolas parler comme les ados de LOL.
De ce point de vue là, c’est une vraie réussite car l’esthétisme et le langage de l’époque sont bien préservés sans pour autant déplaire aux enfants d’aujourd’hui.
Il faut noter que le scénario et les dialogues ont été entre autre travaillés par Alain Chabat qui possède la formule magique pour adapter Goscinny au cinéma. Sans lui les deux autres Astérix ont été des naufrages dignes du Titanic.

Le casting aurait pu tourner au casse tête mais au contraire le choix des acteurs semble avoir été une évidence. Kad Merad et Valérie Lemercier sont parfaits et hilarants. Les seconds rôles (Prevost, Galabru, Anemone, Kimberlain, Duchaussoy, Demaison) renforcent le sentiment que rien à été laissé au hasard et donne vraiment vie à leur personnages.
Les enfants sont tous excellents (mention spéciale à Clotaire) et correspondent à l’idée que l’on peut en avoir en lisant les livres à l’exception du petit Nicolas. En effet celui-ci est un peu être un peu lisse et un peu grassouillet par rapport à l’image qu’il m’évoque.

La narration des livres qui leur donnait toute leur saveur est bien transposée dans le film.
Une voix off prend le relais des dialogues pour rester dans l’esprit et ne dénature en rien l’œuvre de Goscinny.

Bref il n’y a pas grand-chose à redire sur la qualité de l’adaptation.

Tout cela donne un film, plaisant, potache, drôle et bien rythmé plein de bonne humeur.
A l’image de la guerre des boutons, il ravira petits et grands avec ses très bons gags et leur coté désuet.
C’est clair que ceux-ci peuvent paraitre un peu proprets à l’heure des films de Judd Apataw d’American Pie et de Ben Stiller. Mais peut-on vraiment s’en plaindre ?
Certainement pas les fans du Petit Nicolas qui y trouveront leur compte.

C’est un film que les grands parents iront voir avec leurs petits enfants et apprécieront comme il se doit.
C’est un film que les cinquantenaires et les soixantenaires regarderont avec nostalgie.

En revanche si l’on est allergique à l’esthétique des Choristes, d’Amélie Poulain et si l’on est un fan de la discrimination positive il vaut mieux passer son chemin.

On peut aussi émettre des doutes sur le succès de ce film dans les zones d’éducation prioritaires, qui seront assez peu concernés.
Les geeks, les fans de hip hop, de Twilight, de Tokyo Hotel, de Worfld of Warcraft risquent aussi d’être indisposés.

dimanche 4 octobre 2009

L'affaire Farewell


Note : 4/4

L’Affaire Farewell n’est pas une prouesse cinématographique, un film coup de poing porté par des effets de mise en scène délirants et des performances d’interprétation hors du commun.
L’intérêt du film de Christian Carion se situe ailleurs. Il réside dans le fait qu’il nous raconte une très bonne histoire. Une histoire vraie qui a clairement bouleversé le monde. Et elle est excellemment bien racontée.
Le propre du Cinéma étant de mettre en valeur de bonnes histoires, l’Affaire Farewell est une réussite.
L’histoire de cet officier russe qui, sous le rideau de fer, livre à l’ouest par l’intermédiaire d’un ingénieur français des informations sidérantes qui finiront par déséquilibrer la bipolarisation du monde à l’orée des années 80, est peu connue du grand public.
Il est fait allusion à cet épisode dans le Verbatim de Jacques Attali et dans quelques livres d’histoires et certaines biographies de Ronald Reagan et de François Mitterrand mais aussi déterminant soit il, cet évènement fait à tort d’avantage partie de la petite histoire que de la grande histoire.

Le film de Christian Carion remet habilement en valeur cet épisode historique.
Il ne cherche pas à rajouter des effets qui aurait pu faire de son film un thriller mais explique les faits de manière linéaire et humaine en n’en négligeant aucun aspect.

Il est ainsi fait allusion à la perception de l’élection de François Mitterrand en 1981 par les Etats Unis, à la vie de tous les jours et au climat oppressant qui sévissait en URSS sous Brejnev, aux différentes méthodes de renseignements entre les USA, la France et l’URSS ainsi qu’aux difficultés personnelles qu’entraine une telle histoire pour ces acteurs.

La représentation de Gregoriev, l’officier qui livre les renseignements à l’ouest est très émouvante. Emir Kusturica redonne vie à un patriote Russe épris d’humanisme de culture et de poésie française qui agit de manière totalement désintéressé dans le seul but de donner la possibilité à son fils de vivre dans un monde meilleure.
Cette passion pour la France qui peut paraître étonnante dans le film, s’explique par le fait que sous le rideau de fer le français était la première langue étrangère étudiée à l’école puisque l’Anglais y était banni de l’enseignement classique et uniquement destiné aux scientifiques, diplomates.
Des générations entières de Russes ont donc étudié Saint Exupery et son petit prince, la poésie de Rimbaud, Mallarmé et Baudelaire.

Guillaume Canet livre une prestation honnête de ce Français dépassé par les évènements qui se rend compte petit à petit de l’importance de son action et de l’amitié et du respect grandissant qu’il éprouve pour Gregoriev.

La réalisation, si elle est très classique, ne souffre d’aucune faiblesse.
Il prend son temps pour raconter l’histoire et ne nous inflige pas d’une mise en scène épileptique très en vogue en ce moment, ce qui fait beaucoup de bien.
Christian Carion s’attache à montrer Moscou aux débuts des années 80 avec des focales qui ne sont pas sans rappeler beaucoup de film des années 70 et qui en donne une représentation très crédible sans pour autant qu’elle soit dénuée d’un certain sens esthétique et d’ambition.
De plus la musique est mieux qu’un faire valoir dans ce film.
La mise en scène et le film pourrait évoquer un croisement heureux entre le cinéma d’Henri Verneuil (Le serpent) et le cinéma de Regis Wargnier (Est Ouest).

L’affaire Farewell est au final un très bon film et un vrai témoignage historique et une très bonne histoire d’espionnage.
Et en tout cas, c’est typiquement le genre de film qui me plait.

C’est aussi un film qui montrera aux adolescents d’aujourd’hui que la Russie d’il y a trente ans était très éloignée de l’image qu’ils peuvent en avoir aujourd’hui :
Celle de gros multimilliardaires mafieux à la Abramovitch qui passent leur vie sur des yachts à Saint Tropez en compagnie de mannequins habillées chez Gucci et Dolce et Gabana et qui s’encanaillent en faisant des bataille de Cristal Roederer avec Puff Daddy au nikki beach.

C’est dire si les conséquences de l’affaire Farewell auront dépassé les attentes du Colonel Gregoriev !!!

jeudi 1 octobre 2009

Noir Désir - L'Olympia Paris, le 3 février 1993


Note : 4/4

Quelques temps après la sortie de l’album Tostaki dont le single éponyme envahissait les ondes et remettait au gout du jour le pogo dans les soirées étudiantes, Noir Désir commençait une tournée marathon.

La première salle parisienne fut l’Olympia.

Attendu au tournant après une tournée écourtée pour raison de santé lors de la sortie de l’album Du ciment sous les plaines, la fameuse salle parisienne s’était remplie très vite (prix des places 110 Francs soit 17 Euros) et affichait logiquement complet.

Après une première partie assurée par les City Kids, groupe havrais mort peu de temps après, les lumières s’éteignirent et Noir Désir attaqua.

Attaquer, c’est le mot qui convient tant ce concert fut défenestrant !!

La première chanson fut La rage, extrait de leur premier album. La relecture survoltée de cette chanson transforma la salle en champ de bataille tant elle portait bien son nom.

No, no, no nous apprend ce que peut être une montée en intensité.

Ici Paris, Les écorchés, A l’arrière des taxis, Johnny confirment que la bataille fait rage.

Quand on parle de rage et de bataille, il faut néanmoins préciser qu’il ne s’agit pas d’une rage de bourrin façon métal à la KoЯn, mais d’une rage brute stylisée.

Quelques chansons comme Lolita et Marlène donnent de l’air à un public tout en le maintenant dans l’univers si particulier du Fleuve.

Clairement les textes de Noir Désir sont au dessus de la moyenne, ils transmettent une poésie d’auteurs maudits dont l’approche peut évoquer, toute proportion gardée, Rimbaud, Lautréamont ou Baudelaire.

Première évidence, Noir Désir est un groupe d’un niveau extraordinaire.

Personne ne joue de la guitare comme Serge Teyssot Guay. Son jeu est personnel, son son est abrasif et apporte désormais une vraie maturité à Noir Désir.

Mais Surtout Bertrand Cantat est un chanteur totalement faramineux. Sa voix est tour à tour belle, troublante, violente, rageuse et envoutante.

Il est littéralement habité et bénéficie d’un charisme et d’une présence hors du commun.

A bien des égards, sa silhouette s’approche d’un Corto Maltèse survoltée.

Il est de la trempe d’un Iggy Pop, d’un Nick Cave, d’un Jim Morrisson et peut être aussi d’un Brel.

Deuxième évidence : Le groupe ne se contente pas de faire un copier coller des versions albums. Au contraire ils les entrainent dans leurs retranchements. Tels des funambules sur une lame de rasoir, ils poussent leurs chanson au bout de la rage et de la transe.

Les versions de La chaleur, de The holy economic war emportent tout sur leur passage.

Le groupe nous offre une relecture de I want you des Beatles et de Long time man de Nick Cave en emmenant ces chansons au-delà de l’imaginable sur des chemins de traverses qui n’appartiennent qu’à eux.

Dans l’obscurité, des éructations, des cris stridents, des guitares font gronder l’orage, la batterie fait sonner le tonnerre et nous voilà En route pour la joie.

C’est une version dantesque de plus de dix minutes qui ravage l’atmosphère, et entraine le public de la transe chamanique à des crescendos aux sommets de l’intensité et de la rage.

Quelle claque !!!! On se sent hagard mais conscient d’avoir vécu un immense moment de musique et de scène.

Et contre tout attente, ce n’est pas fini. Noir Désir revient avec un violoniste et toutes lumières allumées, ils s’attaquent à Drunken Sailor, une chanson de marins qui redonnerait du courage à une armée en perdition.

Peut être qu’on ne reverra plus un tel spectacle.

Pour s'en rendre compte, Noir Désir - En route pour la joie à la Cigale, 1993

Terminator 2 : le Jugement Dernier

Note : 2/4

Chose promise, chose due !!!!!!
A la suite de nos nombreux échanges sur le sujet, je m’étais engagé à revoir Terminator 2 que je n’avais pas vu depuis sa sortie en salle en 1991.
Clairement, votre virulence et vos arguments avaient quelque peu ébranlé mon jugement sur ce film et son réalisateur.
J’ai donc emprunté le DVD et je l’ai regardé hier soir.

Mon verdict est le suivant :

Clairement, le film a des qualités. Celles–ci résident principalement dans le fait que c’est :
1. Une très bonne suite qui bénéficie de la mythologie de l’excellent scénario du premier épisode
2. Clairement, Robert Patrick et son terminator en métal liquide est un excellent méchant.
3. Les effets spéciaux n’ont pas vieillis. Ils sont redoutables.
4. Le coté un peu Kitch eighties début nineties n’a aucune importance puisque le film est censé se passer en 1991.

Tout cela étant évoqué avec la plus grande franchise, je suis au regret de vous dire que votre jugement global sur ce film est particulièrement sur évalué et que vous restez tanqué sur vos émois d’adolescents pré pubères décérébrés.

En effet, T2 est un excellent blockbuster. C’est divertissant, ça explose de partout mais c’est quand même bien "bourrin".
De plus le jeu de Linda Hamiltton est particulièrement exécrable, les dialogues sont d’une pauvreté abyssale (et pas seulement ceux du Terminator, ce qui aurait pu se comprendre).

Les scènes d’actions aussi spectaculaires soient elles sont tirées en longueurs et finissent par être un peu assommantes.
La palme du film revenant à ce rajout débile de l’extrême fin du film, quand avant son sacrifice, le robot Terminator admet comprendre et ressentir quand John Connor pleure.

Je vous ferai grâce de l’énorme incohérence qui voit Robert Patrick arriver du futur nu, qui est obligé de taxer des vêtements à un flic et qui par la suite se régénère tout habillé quelque soit le personnage dont il prend l’apparence.

Je ne reviendrai pas sur l’affreuse musique (constante chez Cameron) d’où seul surnage le You could be mine des Guns and Roses.
Je ferai en revanche un petit point sur la réalisation. Si elle ne manque pas d’ambitions et de démesure, l'esthétisme de sa photographie est particulièrement absent. Il n’y a rien de beau, les filtres bleus fluos omniprésent datent bien le film de la fin des années 80. Au final et c’est une constante chez notre ami Cameron, sa réalisation aussi spectaculaire soit elle manque grandement de personnalité, de style et d’esthétisme.

Si je devais noter ce film , je mettrais 2 sur 4 car T2 reste malgré tout un super divertissement SF et j’aime bien ça.

C’est vrai que mis à part Le silence des agneaux (dont je ne suis pas très fan) la concurrence en terme de films d’actions étaient assez faible cette année là : Missing in action 3, Kick boxer, Hudson Hawk, Robin des bois version Costner et Higlander le retour.

Au royaume des aveugles les borgnes sont rois !!!!!

J’ai un temps pensé que T2 était le premier blockbuster de l’époque moderne et que du coup il avait un vrai coté novateur et devait malgré tout avoir toute ma reconnaissance.

Peine perdue !!! Robocop, Piège de cristal étaient sortis en 1988, Batman, L’arme fatale 2 et Abyss en 1989 , Nikita et Total Recall, 58 minutes pour vivre et Octobre rouge en 1990.

Dans cette liste, je vois au moins 5 à 6 films qui sont supérieurs à T2.

La comparaison que vous avez évoquée avec le premier opus de Matrix est particulièrement sympa pour T2 tant le film des frères Wakowski lui est supérieur en tout point. Revoyez les tous les deux et vous verrez.

Cela dit, il y a un domaine ou T2 restera un monument indépassable, c’est sur les flippers !!!!
Il sera toujours loin devant Amazon Hunt, Elvira et La famille Adams.