samedi 26 septembre 2009

District 9

Note : 1/4


District 9 était précédé d’un sacré buzz. Le réalisateur de la fameuse pub de Citroën avec un transformer, produit pour son premier long métrage par Peter Jackson. De plus le pitch du film était alléchant : Les extra terrestres venus pacifiquement se retrouvent asservis et parqués par les humains.
Tout cela était soutenu par une bande annonce et une affiche hyper efficace.

Bilan des courses :

Tous ces éléments sont au rdv.
Les effets spéciaux sont délirants et montrent une fois de plus que ILM (Industrial Light & Magic) est largement dépassé par le savoir faire des néo-zélandais bossant pour Jackson.
En effet, ils sont largement plus crédibles et réalistes et moins grandiloquents que ceux de Lucas.

Le style du film est très particulier. L’histoire est racontée comme un reportage basé sur des images de documentaires. De ce point de vue là l’effet est particulièrement réussi. La photographie et le style un peu abrupte et les images saccadés de caméra à l’épaule servent bien ce parti pris de base.

Le pitch est très bien exploité. Situer l’action en Afrique du Sud est assez symbolique, tout comme la gestion des extra terrestres par les humains renvoie sans cesse aux problèmes que nous connaissons avec les sans papiers ou aux pires heures de la seconde guerre mondiale.

Tout cela aurait donné un court ou un moyen métrage choc assez extraordinaire.

Le problème c’est que District 9 est un long métrage. Du coup il faut bien évidemment aller plus loin que le pitch.

C’est là que le bas blesse et ou l’on tombe dans ce qu’il y a de pire dans le genre SF.
La transformation du personnage principal est débile.
De plus on tombe dans un action movie à la Robocop dopé aux hormones archi gore.
Et oui, il ne faut pas oublier d’où vient Peter Jackson. Avant d’être Mr Lord of rings, il était Mister Brain dead pour toute une génération de geeks déviants.
Du coup on n’est pas franchement épargné sur le gore être le coté bourrin.
A cela vient s’ajouter une musique tapageuse archi pénible qui achève de fatiguer le spectateur déjà éprouvé par les soubresauts de la caméra portée.

Il y avait de l’ambition dans District 9. Il y a aussi du talent et un regard assez novateur. Mais il y a aussi tout ce que je déteste dans le cinéma : du gore, une camera épileptique, et des incohérences débiles qui finissent par m’achever.
Et pourtant le film est très loin d’être totalement mauvais ou raté.

jeudi 24 septembre 2009

Changement de bobine : James Cameron - Jips (2)

De bons compléments..

OK pour une chose : je me suis peut être emballé concernant Aliens meilleur que Alien. Le premier de la série est effectivement un chef d'œuvre absolu ce que ne peut prétendre le deuxième même s'il est vraiment excellent.

T2 : Il y a effectivement un côté nostalgique mais les nombreux visionnages par la suite m'ont enlevé toute subjectivité. La structure, le montage, le script et son exécution sont a mon avis PARFAITS. C'est peut être le film "le mieux fait" de Cameron selon moi. Intéressant que tu te le revois Lol même si tu ne seras pas obligé de changer d'avis. Une deuxième relecture est parfois nécessaire (j'avais trouvé King of New York de Ferrara très banal la première fois).

Changement de bobine : James Cameron - Stan (1)

Je me vois quand même obligé d'intervenir pour temporiser quelques unes de vos vérités sur Cameron.

Oui, Cameron fait de (très) bon films de SF, et oui, certain vieillissent particulièrement mal (Terminator).
Toutefois, T2 est parfaitement regardable aujourd'hui, Abyss aussi.

Oui, T2 est un vrai bon film, et je me range du coté de Jips pour dire qu'il est aux années 90 ce que Matrix est aux années 2000 et je ne crois pas que ce soit de la nostalgie. J'attends le re-visionnage de Lol qui ne l'a pas vu depuis sa sortie au cinéma, mais je suis optimiste.

Non, Matrix ne vieillira pas autant que le pense Lol et du coup, T2 non plus.

Non, Titanic n'est pas un bon film !
Toutefois, c'est une vrai bonne reconstitution qui ne vieillira pas, magistralement exécutée, très bien financée qui marque les esprits. Mais trop de clichés viennent gâcher totalement le plaisir : fin connue et trop attendue pendant trop longtemps, musique immonde et larmoyante, relation amoureuse et histoire chiante à mourir, acteurs sur-jouant... bref, je salue la performance, mais le cinéphile que je suis ne souhaite pas s'étendre plus et ne le reverra jamais! Il tient plus du film-mouchoir que du film pop corn.
A ranger dans la catégorie "plaisirs coupables" de Jips me parait donc opportun.

Non, Aliens n'est pas meilleur que Alien !
C'est une hérésie que d'écrire cela et de le penser. Ou alors il faut se placer uniquement dans le contexte du visionnage ciné pop-corn. De ce point de vue, c'est un bon film d'action SF, avec une pointe d'angoisse et beaucoup d'hémoglobine aussi bien humaine que d'alien. La première scène d'action est presque humoristique, tant les troupes d'élites prétentieuses se font décimer la gueule en moins de 2min.
Mais Alien est révolutionnaire à l'époque, tant sur l'histoire que la technologie et l'esthétique. On y croit, on a peur, on chie dans son ben et on pleure tellement c'est beau... C'est un chef-d'œuvre de la SF et du cinéma dans son ensemble. Un de ces 5 films qui ne vieillira pas dans cette catégorie.
Toutefois, le 2ème volet de la saga s'inscrit parfaitement bien dans l'ensemble de la série. C'est un bon film, indéniablement.

Les films de John Carpenter vieillissent encore plus que le plus vieillit des films de Cameron, c'est un fait.
Toutefois, contrairement à Cameron, Carpenter à un style et un univers bien à lui. Pour le coup, c'est un vrai réalisateur et un vrai metteur en scène.
Oui, Carpenter à une place parmi les grands directeurs de SF, mais pas dans notre discussion d'origine. En ce qui me concerne, je ne suis pas son actualité.

Je me dois de dénoncer Lol sur sa dernière intervention, car je perçoit dans son écriture une certaine mauvaise foi. Comme il l'a annoncé, c'est un terrain glissant que de se poser la question "est-ce bien nécessaire" : la réponse est oui, il est impératif que certain dans l'industrie fassent évoluer la technologie, même si c'est là leur domaine de prédilection comme Cameron.
Tout le monde n'est pas un Kubrik, au sens "complet" du terme. Tout le monde ne peut à la fois avoir une bonne histoire, de bon acteurs, une bonne musique, mise en scène, financement, montage, etc, etc. Il faut parfois un mec qui sache faire du spectacle et trouver une solution pour créer ce qui n'existait pas avant lui afin que d'autres viennent après et s'en inspirent ou utilise la même technologie au service d'une bonne histoire. Si cette solution provient du fait d'avoir bien vendu son projet aux producteur, je dis OK. Une sorte de théorie de la grappe d'innovation de Schumpeter appliquée au Ciné...
La principal qualité de Cameron serait d'être un bon financier? Et alors? Lol, je reprend une de tes expression : ne boudons pas notre plaisir !

Bon, dans l'ensemble, c'est tout ce que j'ai relevé qui méritait que j'intervienne et en guise de conclusion, je suis parfaitement d'accord avec Jips concernant la comparaison Cameron / Lucas / Zemekis, le retouchage des films SF, etc :
Oui : Cameron est un bon réalisateur de SF, pas un auteur et non, ses films ne sont pas à jeter.

Welcome dans notre liste, James Francis Cameron !

Changement de bobine : James Cameron - Lol (2)

Soit !!
Clairement ses films ne sont pas à jeter, mais son talent est surtout d'arriver à réunir des budgets colossaux pour innover sur des techniques d'effets spéciaux inédites.
Mais au final est ce bien nécessaire ? C'est limite comme les bonus des traders (mais là je m'engage sur un terrain glissant).

Mis à part cela rien ne le distingue vraiment d'un John Carpenter (personnes ne l'a cité dans les réalisateurs à suivre).

Cependant je pense que T2 est pour toi comme la Madeleine de Proust et que tu n'es pas objectif car tu n'arrives plus à faire la part entre nostalgie et qualité (ça m'arrive pour Highlander ou Le diamant vert).
Je relève le défi de me mater T2 dans les prochains jours et de faire un compte rendu objectif.

Changement de bobine : James Cameron - Jips (1)

Haha je vous ai dit de prendre vos casques, pas de sortir vos guns ;)

Premier désaccord donc, Chevalier, j'accepte votre duel, en garde!!

Une rectification d'abord : Je n'ai pas de "passion inconsidérée" pour Cameron même si je suis très loin de le détester. Tu ne l’aimes tout simplement pas et tes arguments sont recevables... Seulement je trouve difficile de l’ignorer comme un véritable poids lourd de l’industrie. Tous ses films, à de rares exceptions prés ont marqué l'événement à chaque fois (Aliens, T2, Titanic, Abyss n'étant vraiment pas démodés a mon goût).

Abyss pompe sur Rencontres... au même titre que ce dernier s'inspirait de The day the earth stood still de Robert Wise (et de bons nombres de films SF des années 50). Tu reconnais que le film est bon donc je n'irai pas plus loin.

Concernant Terminator, on est globalement d'accord. C'est un film qui a de grands mérites mais qui effectivement a mal vieilli (trop années 80).

T2 en revanche est une véritable tuerie selon moi. Je le compare a Matrix dans le sens ou il changé le cours de la SF. On a un autre désaccord ici concernant ces deux films. Les suites de Matrix sont deux grosses merdes immondes mais le premier... un kiffe total pour moi. Je ne pense pas que Matrix vieilli mal bien au contraire, c'est d'ailleurs en partie pour ça que je le place aussi haut.

Revenons à mon idole ;) Titanic est le premier film que j'allais mettre dans la catégorie "plaisirs coupables" que tu nous a proposé de taffer. Je te rejoins sur toutes tes critiques du film mais il n'empêche que ce film est un mammouth de l'histoire du cinéma. C'est un projet qui ressemble au Gone with the Wind de Selznick par sa démesure et son succès international. Le film a ses défauts mais en tant que spectateur pop corné jusqu'au pif, j’avoue avoir terriblement aimé. C’est le film dont on connait la fin mais qui réussi a tenir en haleine ce qui a mon goût n’avait pas réussi a faire Walkyrie par exemple.

Cameron n’est pas un auteur mais un réalisateur de Science Fiction et au même titre que les Zemeckis et autres Lucas, le jeu des acteurs n’est pas son fort. Ces types sont, je pense, plus passionnés par l’évolution technologique du CGI que par la préservation de la bobine. On adhère ou pas. La difficulté de faire de la grande Science Fiction est qu’effectivement les films de SF peuvent se démoder facilement (Ghostbusters) et que ceux qui restent bétons se comptent sur les doigts d’une main. Est-ce pour ça que Lucas a retouché ses premiers Star Wars pour mieux les actualiser ? Perso je trouve cette méthode franchement abusé. Un peintre repeint-il sa toile vingt ans après, un écrivain réécrit il son livre ? Un film est ce qu’il est a sa sortie et doit le rester (Je suis preneur de quelques Director's cut selon le contexte).

Lucas peut souffrir des mêmes critiques et plus (40 ans du même délire), mais imagine-t-on une liste des grands réalisateurs sans le mentionner? Cameron est un peu dans le même lot pour moi.

Je demande donc a messieurs les jurés d'acquitter Mr Cameron et de lui restituer ses droits de "grand" réalisateur, en espérant que le juge soit compréhensible ;)

Changement de bobine : James Cameron - Lol (1)

Personne n'est parfait Jips.

Ta passion inconsidérée pour James Cameron en est l'illustration la plus parfaite.
En plus dans ton argumentation, tu donnes le bâton pour te faire battre plusieurs fois.
Je veux bien être indulgent pour Terminator. Le scénario du premier est proprement démentiel et sans pitié même si le film a aujourd'hui plus que mal vieilli. Les couleurs sont abominables et je ne parle même pas de la musique réalisée avec un orgue Bontempi.
Le deuxième bénéficie de moyens substantiel et se laisse voir comme un film pop corn.

Avec Aliens, Cameron propose la suite d'un mega classique SF basé sur l'effroi et l'épouvante en le mutant en une espèce de Doom sans finesse ou les aliens sont détruits à la pelle. La musique est aussi immonde.

Titanic a pour moi un mérite. Celui de faire attendre le spectateur pendant prés de deux heures avant de lui offrir ce pourquoi il était venu. Du coup il s'attarde sur les personnages et sur des histoires parallèles. Dommage que les personnages et l'intrigue soient dignes d'un bouquin de Barbara Cartland. Je ne m'attarderai pas sur la terrible musique de ce film. Outre l'insupportable Céline Dion, James Horner nous propose une BO dégoulinante, ruisselante de violons larmoyants sorti tout droit d'un orchestre pour ascenseur.

Abyss est un bon film, probablement l'exception qui confirme la règle, mais il est intégralement pompé sur Rencontres du troisième type.

Cameron a une chance, celle de pouvoir avoir les moyens d'innover. Il est l'archétype du barbu interrogé sur les bonus de DVD devant un fond bleu en expliquant de manière inintelligible les effets spéciaux de son film en oubliant de parler de l'histoire.

Jips, la comparaison avec Matrix est irrecevable tant les frères Wakowski se sont tout de suite perdus après un film. Certes Matrix était marquant pour l'époque mais sera, s'il ne l'est pas déjà complètement ringard d'ici peu. Comment peut on prendre au sérieux Néo avec son téléphone portable et sa cabine téléphonique à l'heure de l'I PHone ?
Les deux suites ont été désastreuses.

Pour revenir à Cameron, on a quand même à faire à un réalisateur sans style (contrairement à Tarantino, Spielberg dont on reconnaitrait un film sans savoir qu'il est d'eux), dont les films deviennent ringards en moins de dix ans et qui est probablement un des réalisateurs aux pires goûts musicaux du marché.

Son Avatar est cependant tentant car la Bande annonce parait flamboyante mais je lui prédit déjà le chemin de la ringardise en moins d'une dizaine d'année car encore une fois, Cameron donne sa version de la motion capture et de la 3D. J'espère qu'il n'a pas oublié que le cinéma se fait avec des acteurs. En plus la musique est une nouvelle fois signé par l'ignoble James Horner.


P.S. : Je connais pas bien Mallick car je n'ai vu qu'une partie de La ligne rouge mais les images sont sublimes.

Changement de bobine : Les réalisateurs - Jips (2)

Quelques commentaires sur le retour de Stan.

Olivier Marshall : On pense pareil. 36 est un GRAND film et même si son dernier n'est pas du même niveau, ce n'est pas un raté loin de la. Je reste bluffé par la maitrise technique de cet "ex-flic alcoolique" comme vous dites, mais comme dit Lol à voir s’il ne s’essouffle pas et n’a pas déjà pressé tout le citron de son expérience à la PJ.

Shyamalan : C’était le Hitchcock moderne, 4 premiers films vraiment super jusqu'à ce que je vois The Happening, une grosse merde, tellement grosse que je suis sorti du ciné vraiment énervé. On espère que c’est un accident de parcours mais si on compte Lady in the Water (que du coup je ne suis pas presse de voir vu ce que tu en dis), ça fait deux gros accidents. Attention Night, on se souvient que Michael Cimino est descendu en enfer pour moins que ça.

Bryan Singer : Yes, gros oubli de ma part. Son Superman est encore un mystère (par sa nullité) pour moi mais sa trilogie des X-men est vraiment de grande qualité, Good Pupil et Usual Suspects, donc oui c’est un cador pour moi aussi.

Paul Thomas Anderson : Autre oubli, c’est du solide, du très solide.

Gus Van Sant : Effectivement, à prendre en compte. Je m’attendais à mieux avec Harvey Milk mais il n’empêche, un type important.

James Cameron : Mettez votre casque (pour si vous sautez au plafond) mais indéniablement ce type est à prendre en compte dans notre discussion. Hé oui, j’adooore Titanic haha. T2 est un film incroyable par son innovation technologique (a révolutionné la SF au même titre que Matrix après lui), Aliens que j’ai vu il y a peu de temps est peut être meilleur que le premier (!). Je ne sais quoi penser d’Avatar mais après Inglourious Basterds c’est LE film que je veux voir cette année.

Sam Mendés est un bel auteur qui ne force pas son inspiration. Il ne tourne pas assez mais peut être a-t-il raison.

James Gray a une « patte » indéniable et semble avoir trouvé son acteur en Joachin Phoenix (avec Philipp Seymour Hoffman et Ed Norton, le meilleur de sa génération).

Clint Eastwood : D'accord avec toi Lol, même si je suis moins critique depuis ses trois derniers films (Letters, The changeling, Gran Torino) que j'ai vraiment adoré.

Terrence Malick : Ne l'aurions nous pas oublié celui là aussi? Badlands, The Thin Red Line et New World, mystiques!

Concernant les réalisateurs français prometteurs, j’avoue être un peu largué, perché sur mon cocotier mexicain. Je n’en vois pas assez ici et j’ai pris du retard. D’accord cependant pour Guillaume Canet qui surprend par sa maturité. Malheureusement j’avais lu le Harlan Coben (qui n’est pas un bon roman mais seulement un très bon script) et n’ai pas eu l’effet de surprise escompté. Le film est supérieur au livre et surtout quelle BO (!!)

mercredi 23 septembre 2009

Changement de bobine : Les réalisateurs - Lol (2)

On a aussi oublié de parler de Polanski, Joe Dante et Soderbergh (carrière atypique et inégale)
Dans le style grand spectacle et malgré tous ses clichés et poncifs, j''aime bien Edward Swick (Blood diamond, Le dernier samouraï).

Je suis content qu'on ai pas évoqué Woody Allen qui à l'exception de Match point fait tous les ans le même film depuis trente ans.

Clint Eastwood est pour moi surévalué. Certains de ces films sont très très bons (Mystic river) mais sont souvent trop linéaires, classiques et à mon sens manquent d'imagination et de maestria.

On n’a pas parlé de l'école Honk Kong (Johnny To, John Woo, Ringo Lam) mais je ne suis pas un expert.

Olivier Marshall : Ok pour 36 mais il faudrait qu'il passe à autre chose que le fic alcoolo et désabusé. Son dernier film est pour moi un coup d'épée dans l'eau. Il n'a pas su exploiter le capital acquis avec 36. Je peux me tromper mais s'il ne confirme pas avec son prochain film, il sera un épiphénomène rien de plus !!

Shyamalan : Pleinement d'accord avec toi. J'ai bien peur que l'inspiration se soit tarie. Pour preuve son prochain film est le premier qu'il n'écrit pas. Aura-t-il une bonne histoire ?

Bryan Singer : Pleinement d'accord. Le défaut de ce mec est aussi qu'il aime trop les super héros. Ok les X-men c'est sympa mais obsolète depuis les Batman de Nolan. De plus le Superman reborn était naze. A noté le film Un élève doué que je vous recommande.

Sam Mendes : pas d’accord. Pour moi Les sentiers de la perdition est un plantage et n'a aucun intérêt. Mais c'est vrai qu'American beauty est pas mal.

Paul Thomas Anderson : effectivement gros oubli mais je n’adhère pas à Punch drunk love.

On parle de réalisateurs et on n’a pas évoqué Guillaume Canet.
Dans le genre plus que prometteur, il n’y a pas beaucoup mieux en France.
Deux films, deux coups de maître dans deux genres super différent.
Ne le dis à personne est pour moi le meilleur polar français depuis plus de 20 ans.

Changement de bobine : Les réalisateurs - Lol (1)

Ces dernières années, il y a peu de films que j'ai vus plusieurs fois au ciné.
Il y a eu le Star Wars 3, Casino royale, Kill Bill 1, Le seigneur des anneaux, OSS 117 2, Le premier jour du reste de ta vie. Mais c'est vrai que je manque de temps.

Clairement Amenabar est un oubli hallucinant de ma part.
C'est clair que ce qu'il fait est un sans faute, sachant que son moins bon film est probablement celui qui a eu le plus de succès : Les autres.
Je pense que ce mec est dramatiquement espagnol et que ce qu'il a vu d'Hollywood ne le fait pas tripper.

Lynch est un grand mais à de rares exceptions (Elephant man, A true story) il ne me touche pas ou presque pas. Certaines scènes de Sailor et Lula sont impressionnantes mais pour le reste j'ai lâché l'affaire.
Stan veut me réconcilier avec lui en me montrant Dune avec des épices.

Nolan a clairement réussit à renouveler le film de super héros et à faire de son Batman un monument indépassable du genre. La plupart des autres ont l'air ridicule à coté (Les 4 fantastiques, Dardevil, Spiderman) et même les X-men souffrent de la comparaison.
Clairement ce mec est à suivre car Memento était un super premier film, mais j'ai adoré son film sur la rivalité entre deux magiciens Le prestige (pourtant j'étais passé à coté lors de la première vision cf. ma critique).
Dans le même style il y a un film à voir avec Ed Norton : L'illusionniste d'un inconnu nommé Neil Burger.

Del Toro, je n’accroche pas. C'est un super technicien mais Hellboy, Blade, Mimic... ça ne me parle pas. En revanche, je pense que bien encadré par un producteur exécutif il peut réussir son Hobbit au même titre que Lirvin Kershner (ce mec a aussi fait un James Bond et Les yeux de Laura Mars) et Richard Marquand ont réussi leur Star Wars.

Honte sur moi : je n'ai pas vu Old Boy en entier.
Il fait partie des classiques que je n'ai jamais vus : Taxi driver, Blow up, Blow out, La liste de Shindler, Edward aux mains d'argent, 8 et demie, Spartacus, La nuit américaine...

Quand à Danny Boyle, ce mec est un surdoué mais il est capable du meilleur comme du pire et même du hold up.
Transpotting est son meilleur film, 28 jours après réinventent le genre mais The beach, son film de SF et Une vie moins ordinaire sont vraiment en dessous.
Quand à son film indien Slumdog Millionaire, c'est l'archétype du hold up : Un bon film, mais surévalué qui ne résistera pas à l'arrêt de la diffusion de Qui veux gagner des millions.

Je ne suis pas fan des "cannois", ces réalisateurs qui n'existent que par et pour le festival de cannes : Almodovar, Von Trier, Haneke, Angelopoulos, Morretti, Dardenne, Kiarostami, Raul Ruiz, Ken Loach...
Les seuls que je sors du lot sont Tarantino et James Gray.
Cela dit James Gray malgré son immense talent et quelques supers films comme The yard ou La nuit nous appartient et Little Odessa manque d'humour, de folie et de dérision.

Tim burton malgré de grands film (Sleepy hollow, Ed Wood) est enfermé dans son propre style et tourne en rond depuis un moment (Big Fish, son dernier avec Johnny Deep), pire il traine un navet de grande envergure avec le naufrage de sa Planete des singes. C'est pour moi l'un des pires remake jamais fait : (Bon sujet de débat). Ses Batman sont juste devenus ridicule depuis que Nolan a repris le flambeau.

Il faut suivre un français qui s'appelle Remy Besancon qui a fait deux super films : Ma vie en l'air et Le premier jour du reste de ta vie et il n'a pas trente ans.

Je regrette qu'on ai plus d'auteurs à la Claude Sautet.

Un mec comme Eric Rochant a explosé en vol et ne fait malheureusement plus que de la commande de seconde zone (des séries pour Canal) alors que ce mec avait fait Un monde sans pitié, Les patriotes, Aux yeux du monde et un super film d'action politiquement incorrect : Total western et révélé Yvan Attal.

Changement de bobine : Les réalisateurs - Stan (1)

Sur le thème des directeurs dont j’attends le prochain film avec impatience, voici mon petit complément :

En France, Olivier Marshal, qui, dans le genre polar, a frappé 3 grands coups avec Gangster pour son premier film (pas mal pour un ex-flic de la PJ, quand même), son chef d'œuvre qu'est 36 quai des orfèvres (scénar parfait, scène d'action très très sérieuses, photo, casting et jeu des acteurs... je ne lui vois que des qualités), et enfin MR 73, très sombre, avec des imperfections de scénar, mais bon, pas mauvais non plus.
J'espère simplement qu'il réussira à se diversifier...

Aménabar, je confirme, c'est du très lourd. Indispensable dans une collection de DVD digne de ce nom.

Je garde de l'espoir avec Shyamalan, même s'il nous a démontré qu'il pouvait pondre des daubes tel que Lady in the water (vraiment zéro), et The happening, qui laisse un arrière goût de sans queue ni tête (même si ce n'est pas aussi mauvais que Lady in the water).
Cela étant dit, j'avoue que son Last airbender m'inquiète. Le sujet, s'il est correctement financé peut se montrer intéressant, mais le choix du casting me fait un peu peur (avec Dev Patel notamment... ça pue la récupération de la notoriété du personnage central de Slumdog millionaire).

Bryan Singer : Un mec qui rend une copie telle que Usual Suspects ne peut pas être ignoré, même si je sais que vous n'avez pas été convaincu par Walkyrie (moi, si). Je continuerai à surveiller de près ses prochaines sorties...

Un mec comme Sam Mendes ne peut être ignoré. Je vais peut-être chercher un peu loin, mais bon, American Beauty en premier film, Les sentiers de la perdition, qui avait au moins le mérite de mettre en scène Paul Newman, et Revolutionary Road cette année. On ne peut faire l'impasse sur son actualité.

D'accord pour Cameron. Ce n'est plus possible de le prendre au sérieux après avoir fait Titanic (même si nous sommes bien obligé de constater le nombre d'entrées...). N'empêche que s'il ne s'était pas perdu en route, ça aurait pu être un incontournable dans le genre : Terminator en 84, Aliens en 86, Abyss en 89, Terminator 2 en 91 !!! Bon, après ça se gâte sérieusement avec True Lies... mais bon, ne l'oublions pas pour autant.

Paul Thomas Anderson... je ne sais pas, mais quelque chose plane au dessus de ce mec... Il peut être tout de même violemment inspiré quand il le faut : Boogie Nights, Magnolia, Punch drunk love (que je n'ai pas vu, mais qui, paraît-il n'est pas mauvais), There will be blood.

Dans les cannois, j'en sauve un, et un seul (Tarantino mis à part, et James Gray même si je n’aime pas trop) : Gus Van Sans. Même si c'est un grand malade mental, il a fait Elephant et Good Will Hunting. Ça sauve tout le reste !

Changement de bobine : Les réalisateurs - Jips (1)

Le message qui suit est la réponse de Jips à la pré-critique d'Inglorious Basterds du 19 août dernier.

Superbe analyse de nos grands cinéastes contemporains même si je ne résiste pas l'envie de débattre sur certains points. Ce n'est au fond qu'une question de goût et c'est tout le kiffe de "discuter cinoche".

Tout ce que tu écris sur Tarantino est tellement vrai et c'est seulement dommage que certains soi-disant "cinéphiles" résiste encore à acclamer le génie cinématographique d'un type que je mets au même niveau des très grands (allez, je laisse Kubrick en dehors de ça). Sa trajectoire filmographique, sa place dans l'histoire et l'évolution du cinéma son irremplaçables: "He changed the game a few degrees and continues to do so" dixit un pro du scalp.

"Qui sont les autres ?" pourrait être le titre de ton article et c'est là que je vais mettre mon grain de sel.

Mes avis concernant quelques uns des cadors que tu cites :

Luc Besson : Ta phrase m'a fait éclater de rire car trop vrai

Coppola et de Palma : Trop d’accord avec toi, ils sont morts et ne reviendront pas.

Jeunet : Oui et non. OK pour Un long dimanche... dont on a l’impression que Jeunet a fini de racler son fond de tiroir Amélie Poulain. Il reste cependant à mes yeux le Tim Burton français, créateur d’un univers unique et tellement original.

Spielberg : C’est vrai mais il est vraiment trop productif pour ne pas avoir de ratés.

David Fincher : Hormis Tarantino, il vient après concernant une filmographie impeccable. Son Panic Room est un peu le Death Proof de Tarantino pour moi.

Scorcese : Raging Bull, The Goodfellas et Casino sont dans l’ordre trois chefs d’œuvre mais j’avoue être légèrement insensible au reste, hé oui même Taxi Driver qu’il faut que je revois pour être sûr.

Peter Jackson : Tu as effectivement peut être raison mais en même temps, que peut on faire après une trilogie pareille?! En tant que producteur, il prend le chemin d’un futur mogul en puissance, faiseur de poids lourds comme The Hobbit (Guillermo del Toro !!) et District 9 qui sort bientôt. Concernant ce dernier, ça m’a l’air d'être une sacré claque de science fiction.

Kevin Mac Donald : Mon plus gros désaccord avec toi, j’ai vu Le dernier roi d’Ecosse que j’ai trouvé vraiment super mais je ne le mettrai pas dans la même conversation que les autres.

Iñarritu : Il s'est fâché avec Arriaga, son scénariste fétiche, et je crains que ses prochains films seront moins impactant.

Ceux qui suivent sont pour moi d’autres qui se rapprochent d’une filmo parfaite et dont j’attends les prochains films avec (presque) autant d’impatience qu'un nouveau Tarantino :

Alejandro Amenábar : Tesis, Abre los ojos, The Others, Mar adentro... Qui dit mieux ? Son dernier film, Agora, se joindra je l’espère aux quatre premiers chefs d’œuvres.

David Lynch : J’adore.. J’avais peur d’Inland Empire et encore une fois j’ai volé très haut.

Christopher Nolan : Lui aussi est un beau tueur de notre époque mais je le cite pour sa filmo et non pour l’attente crispante que j’ai avant son dernier film, fan mais pas groupie.

Guillermo del Toro : Je trouvais sa série des Hell Boy vraiment pas mal et puis j’ai vu Pan’s Labyrinth... Meilleur que le meilleur de Burton pour moi. Savoir qu’il dirigera The Hobbit...

Park Chan Wook : Mon pote!! Old Boy est mon number 1 absolu des dix dernières années. Sa trilogie de la vengeance est unique et JSA vraiment super. J’attends donc son Thirst avec beaucoup mais alors beaucoup d’impatience aussi.

Danny Boyle : J'allais l'oublier! Shallow Grave, Trainspotting, The beach (désolé j'adore), Sunshine (oh my God!!), 28 days later, Slumdog... Gloops!! A life less ordinary et Millions étant ses seules (relatives) faiblesses.

J'en citerai d'autres, plus mineurs mais bien plus grands que les Jon Favreau de la planète :

Michael Haneke (Funny Games one of my old time favorites), Lars Von Trier (Five Obstructions!! Mon meilleur de 2009, son Anti Christ m'intrigue vraiment), Darren Aronovsky... J'en oublie sûrement mais ce n’est pas comme si on était autour d'une bière à refaire le Septième Art.

mardi 22 septembre 2009

Changement de bobine (débats et opinions)

L'idée de départ de ce blog était simplement de se démarquer de la masse anonyme des critiques postées sur Allociné et Concert&co. Il y avait de la matière, de la volonté, il ne restait plus qu'à trouver un nom, une mise en page et à faire un gros travail de copier/coller.
Le blog étant maintenant à jour, deux possibilités s'offrent à moi : Soit je continue de poster régulièrement mes critiques au fil des semaines, en espérant qu'elles suscites un intérêt, voir même qu'elles persuadent certaines personnes de voir le film ou d'aller à un concert que j'ai pu défendre... soit j'enrichit encore un peu plus ce blog.

La deuxième option s'est imposée presque naturellement à moi car depuis quelques semaines, ma boite mail se voit agrémentée de "discussions" autour de plusieurs sujets dont le thème central est le Cinéma.
Ces discussions sont le résultat de trois personnes qui, si elles n'ont pas forcément les mêmes goûts, ont en commun une certaine vision du Cinéma :
Stan, rien à voir avec Stanislas Borowitz si ce n'est l'administration et l'édition de ce blog.
Jips, dont l'éloignement géographique nous oblige à procéder par mail.
Et moi-même, Lol de mon surnom, apparu bien avant que l'ère Internet et les millions d'ados ne voit en ce terme que le "laugh out loud" ou lol...

J'espère que ces discussions, baptisées "Changement de bobine (débats et opinions)", vous donneront l'envie d'approfondir les sujets que nous aborderons ici, de voir les films que nous conseillons ou de revoir certain film sous un autre angle, comme c'est le cas pour nous.

The Rolling Stones - Olympia Paris, 3 juillet 1995

Note : 4/4

Après un jeu de piste s’achevant au Virgin mégastore et quelques heures de queue, j’étais titulaire du précieux sésame : Un billet pour voir les Rolling Stones à l’Olympia
Voir les Stones à l’Olympia, c’est quelque part le Graal pour tout fan de rock.
Ils n’étaient pas passés dans cette salle depuis la fin des années 60. C’est dire l’état d’excitation qui m’habitait.

Vers 20 heures, l’Olympia se remplissait et retenait son souffle en ne prêtant que peu d’attention à la première partie.
Bourré à craquer, le public était composé aux deux tiers de fans hardcore mais aussi d’un tiers d’invités personnels des Stones. On pouvait ainsi croiser Jack Lang, Carla Bruni, Jack Nicholson, Joe Strummer, Jean louis Aubert, Jerry hall et bien d’autres.

Les clameurs devenaient de plus en plus tonitruantes et pourtant le rideau rouge ne bougeait pas.
Le public survolté hurlait le gimmick de Brown sugar pour combler son impatience.

Les lumières finirent par s’éteindre et les Stones entamèrent leur set par un impitoyable Honky tonk woman repris en chœur par un public en état de grâce.

Il est clair que la présence hallucinante du groupe dans un stade se retrouve décuplée dans une salle comme l’Olympia.
Il ne faut pas perdre de mémoire que les Stones sont l’incarnation du Rock.
Ce soir, il n’y a pas besoin de démesure pour affirmer cet état de fait.
Jagger reste le premier à chanter de manière dédaigneuse et garde un charisme et une présence inaltérable malgré les années.
Les Stones sont un groupe et pas une accumulation de solistes.
Pris indépendamment les uns des autres, ça ne vaut pas grand-chose, leurs albums solo prouvent bien cet état de fait. Leur musique est un magma en fusion qui n’existe que par le fait qu’il résulte d’une alchimie unique. Une alchimie qui, ne l’oublions pas, leur a valu de sortir des albums d’une qualité inégalée pendant près de 15 ans.
Pour comparaison les Doors n’ont duré que 4 ans, les Beatles 7 ans, le sommet des Stooges 2 ans).

Les titres s’enchaînent avec de vraies surprises : beaucoup d’extrait d’Exile on main street dont un Shine a light d’anthologie, Rip this joint et Sweet Virginia, mais aussi des classiques de scènes comme Miss you, Start me up, It’s only rock and roll, all dawn the line, etc.

On a juste le temps de se reposer avec les horribles et traditionnelles chansons de Keith Richards qui sont comme à l’accoutumée un véritable supplice mais qui permettent au public de reprendre son souffle.

La version jouée ce soir de Midnight rambler est probablement la meilleure qu’il m’ait été donnée d’entendre. Littéralement hypnotique et physiquement dopée, elle martèle dans la tête du public que les Stones ne sont pas les Stones pour rien.
Cela remet bien les choses en place. S’il était besoin de le rappeler, les Stones ne craignent pas grand monde sur scène. Il sera difficile par la suite de voir un concert soutenant la comparaison.

Si le public est en extase, Jagger, Richards Watt (particulièrement ovationné) et Wood ne sont pas en reste. On sent que ce concert est une cure de jouvence pour eux, que la communion avec le public n’est sans aucune comparaison avec celle qu’ils reçoivent dans une tournée des stades.

Jagger se permet le luxe de reprendre Like a rolling stone et d’annoncer le morceau comme un titre de Bob Dylan spécialement composé pour eux.

Le concert se termine avec des tubes de folies (Brown sugar, Jumping Jack Flash) et s’achève en laissant un public KO avec un sourire d’extase béat qu’il n’aura probablement plus l’occasion d’arborer.
En effet, les Stones ne rejoueront plus qu’une fois en 2003 à l’Olympia et le fait de pouvoir se procurer des places pour ce genre d’évènement relève d’une probabilité digne d’un euro millions.

jeudi 17 septembre 2009

Manu Chao - Zénith Rouen, 9 septembre 2009

Note : 4/4

Depuis maintenant plus de 25 ans, partout ou il passe, du plus grand festival au plus petit bar de quartier, que ce soit avec la Mano Negra, en solo ou avec Radio Bemba, Manu Chao déchire tout et met tout le monde d'accord.
Son succès planétaire résulte de la générosité et du talent avec lequel il aborde la scène.

Quand on a eu la chance d'assister à un concert de Manu Chao, on y retourne les yeux fermés. Pour ma part, c'est la cinquième fois que je voyais l'ancien leader de la Mano Négra.
Plutôt que d'aller l'apercevoir dans les dates parisiennes (Fête de l'humanité et Solidays), j'ai privilégié une date de province pour le voir dans une ambiance plus intime.
Intime, c'est toutefois assez vite dit puisque le Zénith de Rouen est plus grand que celui de Paris et ne compte pas moins de 8000 places. C'est toutefois 10 fois moins que pour les dates parisiennes.
Il faut souligner que même si elle n'as pas la chaleur de l'Olympia, le Zénith de Rouen est une salle extrêmement bien foutue. L'acoustique y est bonne. On est jamais très loin de la scène.
On aimerait avoir des salles comme celles ci à Paris plutôt que l'horrible Palais Omnisports de Bercy.

A 21h00 Radio Bemba s'est propulsé sur scène et tout de suite le ton est donné.
Manu Chao et ses sbires jouent comme des dingues et soulèvent le public en moins de 5 minutes.
Chaque chanson est un mix de plusieurs autres et durent prés de 15 minutes.
On a la sensation que la musique de Manu Chao est en évolution perpétuelle. Les morceaux présents sur disques ne sont pas un aboutissement mais au contraire le point de départ de l'évolution d'une chanson qui se transformera au gré des tournées, de l'alchimie des musiciens et du public comme de l'instinct et de l'humeur du jour.
Après des mois de tournée, nous avons donc des chansons qui diffèrent toutes des versions albums et la balance de la qualité de celles-ci penche toujours en faveur des versions live.

Il faut dire que Manu Chao est un artiste de scène. On sent que c'est son espace vital, qu'il s'y sent bien et qu'il en maîtrise tout les éléments. Sa maîtrise du public et de l'impact de sa présence scénique est sans failles.
Sa musique pleine de rythme, de joie et de générosité se marie depuis près de trente ans sur les planches dont les mots d'ordre ont toujours été l'énergie et la sueur.
Pas besoin de décorum et d'effet spéciaux, l'énergie et la musique captivent tout le monde.
Le public chante et danse dans l'euphorie la plus totale du début à la fin du concert.
Clairement, Manu Chao donne à chaque fois des concerts de près de trois heures comme on en voit pas ailleurs. Et le public en redemande.

La première heure est plutôt basé sous le signe du ska, reggae et funk avec des chansons comme The monkey, Que hora son.
La deuxième partie s'oriente vers la rumba et la samba. Par la suite, on est dans une session nostalgique avec des chansons de la Mano Negra (King of bongo, Mala vida). Après deux heures trente, Manu s'attaque à son répertoire français de l'album Sibérie m'était compté (les versions jouées ce soir sur cette partie sont bien plus aboutie que celles du concert de Bercy il y a un an) avant de se finir sur un rappel endiablé avec Pinochio.

La musique est bourrée d'influences maîtrisées et digérées (rap, reggae, funk, punk, samba, rumba, chanson française, rock, rai...). Tout cela donne un mix qui n'appartient qu'à Manu Chao. Clairement il a son propre style, mille fois imité et jamais égalé.
Ses concerts sont nettement au dessus de la moyenne et dire que l'on conseille à tout le monde d'y aller est un euphémisme. On ne peut pas être déçu d'un concert de Manu Chao, même si on n'aime pas sa personnalité et même si on est hermétique à sa musique.

Manu Chao fait partie du club des artistes que je retournerai inlassablement d'aller voir à chaque fois qu'il se produit dans l'hexagone comme un pèlerinage.
Membres de ce club restreint :
Iggy Pop (mais il va bientôt être trop tard)
Nick Cave and the bad seeds
Pink Floyd (on se rabat désormais sur Roger waters)
Noir Désir (la aussi c'est compliqué)
Ennio Morricone (la encore le temps qui passe n'est pas mon allié)
The Levellers (qui ne passent plus en France)
The Pogues (qui ne passent plus en France)

Un prophète

Le 28/08/2009
Note : 4/4

Dire que l'on pense le plus grand bien de la famille Audiard est un euphémisme.
Michel a marqué d'une empreinte indélébile le cinéma français pendant 25 ans entre 1960 et 1985. S'il est une légende du dialogue, il était en revanche un piètre réalisateur. Son Cri du cormoran de soir au dessus des jonques ne valait que par son titre. Idem pour Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canard sauvages, qui malgré répliques cultes et un casting de copains ayant l'air de s'amuser, ne se prenait tellement pas au sérieux qu'il en devenait poussif.

Le cinéma de son fils Jacques pourrait être le négatif de celui de son père. En 5 films, il s'est imposé comme l'un des meilleurs réalisateurs français. Avec un style sans concession, une direction des acteurs sans égale, des sujets complexes et sans aucun artifice, il avait réussit à mettre d'accord la critique et un public loin d'être confidentiel. Depuis Sur mes lèvres, Un héros très discret et De battre mon cœur s'est arrêté, il faisait clairement partie des réalisateurs dont on attend avec curiosité et confiance chaque film.

La réputation qui entourait son dernier film était dithyrambique ; le film avait reçu le grand prix du dernier festival de Cannes. Pourtant la plupart des critiques et observateurs criaient au scandale car pour eux un prophète méritait bien d'avantage.
Isabelle Huppert, la dernière présidente du Jury du festival aurait fait pression et imposé à son jury contre son avis que le dernier film de son ami Michael Hanekke obtienne la palme d'or en lieu et place de Un prophète.

A Cannes les observateurs pronostiquaient à juste titre que le prix d'interprétation masculine se jouerait au coude à coude entre Cristoph Walz pour son interprétation délirante du colonel Hans Landa dans le Inglorious Basterds de Tarantino et le débutant Tahar Rahim pour son rôle de Malik, jeune taulard à la destinée prophétique dans le film de Jacques Audiard.

Toujours à Cannes, Tarantino disait du film de Jacques Audiard qu'il était à ses yeux une claque aussi intense que Le Trou de Jacques Becker.

Une fois l'effet Cannes estompé, les critiques de la presse écrite prirent le relais quelques semaines avant sa sortie en salle en parlant du prophète comme d'un chef d'oeuvre absolu, du meilleur film français de la décennie.

Tous ces éléments pris en compte, c'est dire si l'on était impatient de découvrir le film Un Prophète !!!

A l'issue des deux heures trente de projection, les lumières de la salle qui se rallumaient semblaient être une bouffée d'oxygène salvatrice au regard du coup de poing terrifiant que l'on venait de se prendre.

En effet l'itinéraire de Malik, un jeune délinquant naïf paumé et inculte que ses années de détention transforment en un caïd craint et respecté nous prend à la gorge des les premières secondes du film pour ne plus jamais nous lâcher.

Loin d'être un réquisitoire sur la prison comme école du crime, Un prophète traite d'avantage de la capacité d'adaptation et de l'instinct de survie en milieu hostile.

Jacques Audiard nous raconte cet impressionnant destin de manière brute, linéaire, réaliste avec une mise en scène sans artifice mais complètement maîtrisée. Aucun plan, aucune lumière, aucune prise de vue n'est laissée au hasard. Tout cela donne un film percutant, dur, âpre qui nous scotche à notre fauteuil.

La direction des acteurs est hallucinante. Et pourtant à l'exception de Niels Arestrup, le casting est composé de parfait inconnus.

Tahar Rahim, pour son premier rôle, livre probablement la performance de sa vie. Dans un premier rôle, on ne voit finalement que la performance de Peter O'Toolle dans Lawrence d'Arabie pour rivaliser tant en éclat qu'en intensité avec celle de Tahar Rahim.

Niels Arestrup, dont on avait pu apprécier le talent et le coté machiavélique dans De battre mon coeur s'est arrêté, livre une performance édifiante dont seul semble pouvoir se rapprocher le Jack Nicholson de Shining et des Infiltrés. Son charisme fait de son personnage de caïd corse une bombe à retardement permanente qui inspire la plus profonde frayeur.

Les seconds rôles sont tous aussi justes les uns que les autres.

Le film est un sans faute complet, qui au delà de son histoire s'attarde aussi sur les tréfonds de la conscience de son personnage principal, ainsi que des codes, des castes et de la dureté de l'univers carcéral.
A la vision d'Un prophète, on espère de tout son être de ne jamais se retrouver en prison, même pour quelques jours.

Dire que le prophète est le meilleur film de prison français est un euphémisme. On retirerait volontiers l'adjectif qualificatif "français" de cette affirmation.

On est bien loin de l'Al Catraz de Clint Eastwood et des prisons remplis de prisonniers sympas et humanistes de La ligne verte et des Évadés.
A coté, les prisons de Brubaker et de Luke la main froide sentent bon le carton pâte.
On ne voit finalement que Midnight Express pour nous remuer autant, cependant le film de Jacques Audiard lui est infiniment supérieur.

Un prophète est la preuve irréfutable que le cinéma français peut proposer des films définitifs encrés dans la réalité sans tomber dans les travers "auteurisants", intellocrates et franco-français qui le plombent bien souvent.
C'est aussi une preuve que l'on peut faire des films poignant et spectaculaire sans effets spéciaux, sans casting bankables et sans musique pompeuse à la James Horner, bref qu'il existe une alternative à ces putains de blockbusters.

C'est aussi et surtout la confirmation que Jacques Audiard est un très très grand metteur en scène !!!!

Inglorious Basterds

Le 21/08/2009
Note : 4/4

Le 19 août, jour de la sortie d’Inglorious Basterds était attendu depuis de nombreux mois par les fans du réalisateur américain (voir ma pré-critique).
La projection du film au festival de Cannes avait dissipé bon nombres de rumeurs.
En effet il fut un temps ou pour le casting on parlait, en plus de Brad Pitt, de Bruce Willis, Stallone, Samuel Jackson et d’Ennio Morricone à la BO, ce qui n’est finalement pas le cas.
Le sujet du film, initialement présenté par Tarantino comme un remake des 12 salopards et d’un obscur film italien avec un zest de Le bon la brute et le truand, nous laissait présager un film de baroudeurs virils et violent boosté par la patte du maître. Au final ce n’est pas le cas non plus.

Depuis Cannes, où malgré un accueil mitigé, le film partait avec le prix de l’interprétation masculine, on ne savait plus trop quoi attendre, penser ou croire du nouveau film de Quentin Tarantino. De plus, les bandes annonces conjuguées aux réactions contrastées de la presse ne faisaient qu’accentuer ce trouble et l’appréhension que l’on avait dans l’attente de ce fameux 19 août. Malgré tout on espérait vivement qu’Inglorious Basterds ne serait pas en dessous de la réputation de son auteur et qu’on allait pour la 7eme fois se prendre une claque Tarantinienne.
Si le propre de l’artiste est de surprendre, Quentin Tarantino confirme avec Inglorious Basterds qu’il est un grand artiste. Le film est un ovni !!!! On peut en penser à peu prêt tout et son contraire. En effet, Tarantino va à l’opposé de ce qu’on serait en droit d’attendre de lui.

Contrairement à ce qu’auraient fait 99 % des réalisateurs il se précipite la tête la première dans les pires clichés, en de dédouanant totalement de toute crédibilité et réalité historique et en caricaturant à l’excès les situations les plus improbables pour créer un univers qui lui est propre. Si l’on n’adhère pas à cet univers, il faut passer son chemin. Dans le cas contraire, on s’aperçoit très vite que Tarantino reste fidèle à sa marque de fabrique et son style.
En effet, si la "coolitude funky 70’s" omniprésente dans tous ses films jusqu’alors est assez logiquement mise entre parenthèse puisqu’il s’agit d’un film d’époque, tout le reste de la panoplie tarantinienne est bien présente.
On retrouve cette manière à contre courant de ce qui se fait actuellement de prendre son temps pour présenter chacun des personnages à travers de longs dialogues jubilatoires partant dans tous les sens.
On retrouve sa maitrise visuelle qui fait alterner des scènes assez lentes et statiques avec des montages rapides et explosif ou des ralentis stylisé des que l’action prend le dessus. Du coup clairement celle-ci en ressort renforcée.
La musique est toujours utilisée avec maestria et apporte de l’emphase au moment ou il faut.
La direction des acteurs est comme à l’accoutumée proche de la perfection.
Encore une fois, plusieurs histoires sont racontées en parallèle avant de s’imbriquer les unes aux autres.
Le second degré et l’humour décalé et politiquement incorrect sont bel est bien là.
Les clins d’œil cinématographiques sont omniprésents et de tous les plans.
Sa fascination pour les gros plans sur les pieds féminins est encore présente dans ce nouvel opus.
En quoi Inglorious Basterds est il surprenant et iconoclaste allez vous me dire ?

Cela étant acquit, comment pouvons-nous décrire Inglorious Basterds ?
Il s’agit d’un patchwork d’influences mixant To be or not to be de Lubitch, La grande vadrouille de Gerard Oury, Papy fait de la résistance, Il était une fois dans l’Ouest, Le bon la brute et le truand, Les 12 salopards en passant par Le dictateur de Chaplin, Le dernier métro de Truffaut, Star wars, OSS 117 version Dujardin, La grande illusion de Renoir, les films des Monthy Python ainsi que pléthore de films de guerres et de westerns hollywoodiens des années 50.
Le scénario met en scène un officier SS dont le raffinement aristocratique sorti d’un livre d’oscar Wilde contraste avec le zèle sadique avec lequel il traque les juifs dans une France sortie d’une image d’Epinal revisité par Marvel.
En parallèle, on retrouve un commando de chasseurs de nazi mené par un officier qui pourrait être la transposition américaine du frenchy OSS 117 de Jean Dujardin en plus trash.
En outre, on croise aussi une directrice de cinéma avec soif de vengeance, une actrice allemande agent double, un héros de guerre voulant se reconvertir dans la comédie, un espion anglais, un soldat allemand père de famille, Churchill, Gobbles, Hitler...
Tout ce beau monde se retrouve impliqué dans une histoire de vengeance et un complot visant à mettre fin à la deuxième guerre mondiale.

Tout cela donne un film iconoclaste et totalement surprenant.
Au-delà de la qualité de la mise en scène, il faut souligner l’interprétation délirante de Brad Pitt qui nous montre une fois de plus après Snatch et Burn after reading qu’il est particulièrement bon et irrésistible quand il casse son image dans un contre emploi.
Christoph Waltz a reçu le prix d’interprétation masculine pour son rôle du Colonel Hans Landa qui est l’archétype du méchant que l’on aime détester. Impressionnant, intelligent, raffiné, sadique, sans pitié, opportuniste mais aussi très drôle, ce personnage devrait offrir à l’acteur une multitude de propositions. On le verrait bien en méchant dans un James Bond.
La digestion de tout cela donne au final un objet non identifié qui penche d’avantage du coté de la comédie burlesque, du pastiche surréaliste que de la relecture du film de guerre. Inglorious Basterds pourrait bien être à tarantino ce que Docteur Follamour est à Stanley Kubrick.
Avec la dernière phrase prononcée dans son film "Je crois que celui-ci est mon chef d’œuvre", Tarantino provoque son public une fois de plus et nous montre qu’il assume pleinement son film et son coté décalé et les critiques qu’il va subir en leur faisant un gros bras d’honneur.

Tarantino nous prouve une fois de plus qu’il est un punk surdoué qui n’a peur de rien et dont l’œuvre dans sa globalité est l’une des plus singulières de l’histoire du Cinéma. Il est le seul à savoir faire du Tarantino comme Leone était le seul à savoir faire du Leone.

Inglorious Basterds est il son meilleur film ? Je ne pense pas qu’il faille se poser la question sous cet angle. On est en droit de lui préférer (ou pas) Pulp Fiction, Death proof ou Jacquie Brown.
Il faut plutôt se demander : Est-ce qu’Inglorious Basterds est un film de Quentin Tarantino ? Dans ce cas la réponse est un grand oui avec tout ce que cela comporte.

Quelle note peut on du coup donner à ce film ? Si on n’adhère pas au postulat de départ et qu’on est insensible au second degré, on ne peut pas apprécier le film qui peut paraitre alors abscons voir inutile. Toutefois on est dans l’obligation de mettre au moins un point pour la qualité de l’interprétation voire un autre pour la mise en scène.
En revanche, si on donne la prime à l’anti-conformisme, à la prise de risque, que l’on est prêt à rentrer dans l’univers déjanté de son auteur et à partager son goût pour le second degré et à accepter Inglorious Basterds comme étant un film burlesque par Tarantino, le film vaut son 4/4.

Public Enemies

Le 23/07/2009
Note : 2/4

Johnny Deep dans le rôle de John Dillinger, ennemi public numéro un aux Etats Unis dans le Chicago des années trente, mis en scène par Michael Mann avec Christian Bale et Marion Cotillard était clairement une des grosses attentes de l’année. Avec un casting pareil, on est en droit d’attendre un film référence sur cette époque mythique, à la manière des Incorruptibles de Brian de Palma ou de Bonnie and Cyde.
Johnny Depp fait une prestation exemplaire dans le rôle de ce brigand sans foi ni loi, pilleur de banque, roi de l’évasion, violent et charismatique. Son physique d’ange conjugué avec un regard d’une noirceur insondable apporte un magnétisme et une profondeur implacable à un personnage qui sait aussi se montrer charmeur et séducteur. Par une mimique, un demi-sourire, un regard ténébreux, il donne juste ce qu’il faut pour que l’on soit fasciné par son personnage. C’est la marque des très grands acteurs quand ils ne tombent pas dans le cabotinage (cf. Pirates des caraïbes ou J. Deep en fait des tonnes). Christian Bale apporte une sévérité implacable à son personnage d’agent obstiné par la traque de sa proie, sans pour autant le déshumaniser. Marion Cotillard met au service de la fiancé de Dillinger son talent dans une prestation plus compliquée qu’il n’y parait. Les seconds rôles, par leur trogne parfois sortie d’une BD complètent le tableau de manière remarquable.
Outre le casting, les moyens sont clairement au rdv. La reconstitution de cette époque est fantastique, rutilante et très belle. Des voitures aux costumes, à l’utilisation de la musique, tout est plus que parfait. La photographie est splendide. Les prises de vue sont à la fois inventives et très belles. Michael Mann nous montre qu’il est un très bon metteur en scène. Les scènes d’actions sont efficaces. Il sait parfois créer une tension ou un climat oppressant avec trois fois rien. Certaines scènes sont de très haut niveaux (l’arrestation de la fille, la fusillade de la foret, la fin...).
Cependant, malgré toutes ces immenses qualités, Public ennemie ne rentrera pas dans la catégorie des Incorruptibles ou de Bonnie and Clyde. En effet, de grosses longueurs pénalisent le rythme du film. On finit par s’ennuyer, ce qui est tout de même un comble avec un film qui s’est donné tant moyens pour atteindre ses ambitions.
De plus, le film est tourné en numérique. Et ça se voit. Pire même, ça se ressent !! A quoi bon faire de superbes plans avec un directeur photo surdoué si c’est pour gâcher le travail avec une texture d’image bas de gamme ou les ruptures de ton d’étalonnage finissent par être criantes. Par moment on a l’impression que certaines scènes (les extérieurs principalement) sont filmées au caméscope, avec une qualité similaire à un film de cul moyen et une froideur désolante. C’est rageant, car un ton opiacé, un étalonnage jaune à la Spielberg aurait rendu le film tellement plus beau. Clairement le numérique, c’est bon pour la 3D, des comédies ou des films de SF bourrés d’effets spéciaux mais pas pour des films de cette ambition.

Simple Minds - Olympia Paris, 8 juillet 2009

Note : 2/4

Il y a une vingtaine d'années, deux groupes régnaient en maîtres sur le rock des années 80. Il y avait le U2 de Bono et les Simple Minds de Jim Kerr. Leurs styles étaient très proches. Jim Kerr chantait de manière aussi incantatoire que Bono. La guitare de The Edge sonnait un peu comme celle des Simple Minds. Leur tubes bataillaient en tête des charts. Don't you était aussi populaire que New years day. Ils remplissaient des stades tous les deux et réussirent l'exploit de sortir chacun un album au succès mondial. Pour U2 ce fut The josuah tree avec une série de tube ou surnageait With or without you. Pour Simple Minds ce fut l'excellent Street Fighting years, un concept album dénonçant les guerres et les grands combats humanitaire de l'époque. La chanson Mandela day était avec Belfast child l'étendard de cet album plébiscité aussi bien par la critique que le public.

20 ans après ce n'est plus la même chanson. U2 a su saisir le virage des nineties pour devenir la vache sacrée que l'on connaît. Simple Minds n'a pas su évoluer. A l'orée des nineties, leur son était devenu obsolète en raison d'un son de synthé devenu en l'espace de quelques mois complètement ringuard.

Cependant, avec beaucoup de courage et de générosité Jim Kerr (à l'époque heureux mari de la splendide Patsy Kensit) et ses sbires ont continué d'arpenter les scènes du monde entier sans jamais décevoir un noyau dur de fans très fidèle. En 2009 Simple Minds fête ses trente ans. Il remplit l'Olympia quand U2 s'offre deux Stades de France. Clairement ce soir les quadras sont de sortie pour se replonger dans la nostalgie de leur jeunes années. On est très confiant avant ce concert car on sait que Jim Kerr a une voix et de la présence et que le groupe sait tenir une scène.

Mais c'est la catastrophe !!!!

Le son est effroyable, la basse et la batterie couvre tout le reste. On entend à peine Jim Kerr et clairement pas la guitare. Le groupe a l'air de prendre du plaisir alors qu'on finit par se retrouver indisposé par les vibrations insupportables de la grosse caisse et de la basse. Le charme des chansons est camouflé. Le magma sonore est tellement indigeste que finit par se présenter qu'une seule alternative : celle de quitter la salle !

J'ai donc quitté la salle sans entendre Alive and kicking, Belfast child, Don't you. Je n'ai au final eu droit qu'à une version inaudible de See the lights. Put... d'ingénieur du son ! Quel gâchis, quelle déception !!! Le pire c'est qu'une partie du public s'accommodait de ce son horrible. C'est désespérant.

mardi 15 septembre 2009

Turzi + Château Marmont - Nouveau Casino Paris, 6 juillet 2009

Note : 3/4

On avait laissé Turzi il y a quelques semaines de cela au Point éphémère (voir ici). Ce jour là, les Parisiens avaient livré une prestation ahurissante, clairement une des grosses claques de l’année. C’est dire si la perspective de ce nouveau concert au Nouveau Casino était alléchante.

La première partie était assurée par Château Marmont. Ce groupe a livré une prestation hyper convaincante de ce qu’aurait pu être Air en plus groovy et plus énergique. Bref, une très bonne première partie, assez représentative de cette scène parisienne qui réconcilie le kraut rock avec de l’électro minimale vintage (Aeroplane, Lindstrøm, Zombie Zombie…)

Mais clairement on était là pour Turzi. Vers 22H30 le groupe a pris possession de la scène et attaquer un set assez similaire à celui du point éphémère. Le but de l’opération étant de présenter l’album B dont la sortie est prévue à l’automne.
Dire que la prestation du groupe a été excellente est un euphémisme. La puissance dégagée par le premier morceau était phénoménale. On est tout de suite dans le vif du sujet et emmené très loin par le coté obsédant et hypnotique des montées vertigineuses de leur musique. Clairement, l’ambiance n’est pas à la rigolade, le son est clairement Dark, mais il est aussi fascinant qu’il peut l’être dans la musique de Joy Division. Plus les morceaux s’enchaînent plus on se dit que l’album B est un monument.

A le vivre comme cela, concentré en concert, on se dit clairement qu’il s’agit d’un album majeur qui pourrait sans peine tenir la route sans avoir à rougir un quart de seconde à coté d’un Atom heart mother ou d’un Ummagumma.
Clairement il faut arrêter de nous pomper l’air avec Sonic Youth, My Bloody Valentine ou des groupes comme Archive. Turzi est bien meilleur et novateur que tout ceux là réunis.
Quel groupe peut réussir un amalgame crédible, singulier et moderne des guitares de Ron Asheton et Sterling Morisson, des claviers de Kraftwerk ou du meilleure Depeche Mode, de la basse de Lemmy période Hawkwind et de la batterie de Dave Grohl.

Turzi est un diamant, un diamant encore brut qui mériterait d’être travaillé pour devenir étincelant. Un peu plus de théâtralité les rendrait purement fascinants. Mais côté musique, tout est déjà là et bien là !!!

Cependant le gros point noir de la soirée, ce fut le public. Un public de la pire espèce : détestable, peuplé de pique assiettes irrespectueux, méprisants et méprisables. Clairement on va en concert pour écouter, vivre, s’imprégner de la musique, pour ressentir des émotions. Au Nouveau Casino, le public était juste là pour boire des bières et tchatcher sur un fond musical auquel ils ne prêtaient que peu d’attention, exactement comme s’ils avaient été au café charbon ou dans un vernissage de seconde zone. Ce public caricatural et symptomatique du bobo parisien arty, prétentieux et intolérant était consternant en d’autres mots à baffer ! Ces mecs ne se rendent pas compte qu’ils sont en face d’un groupe majeur, du genre à marquer une décennie et à devenir l’étendard d’un style de musique mondialement reconnu.

A la fin des années 60 des groupes comme le Velvet Underground et les Stooges ont connu pareil indifférence. en jouant devant le public pique assiette et nombriliste de la factory. A part quelques personnes aware, il aura fallu plus de 20 ans au public pour prendre conscience de la prépondérance de ces groupes.

Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps à Turzi pour arriver à atteindre la reconnaissance et l’importance qui doit être la sienne.

On attend désormais le concert de l’Elysée Montmartre avec impatience. Celui-ci devrait être plus abouti, plus long et on l’espère aussi avec d’avantage de ferveur.

L'Âge de glace 3 - Le Temps des dinosaures

Le 08/07/2009
Note : 3/4

L'âge de glace, c'est l'aristocratie de l'animation 3D. On avait peur que ce troisième opus soit un peu poussif, un peu fin de race. Grâce au ciel il n'en est rien. On retrouve notre bande avec de nouveaux personnages pour une aventure au pays des dinosaures.
Dire que l'animation est réussie est un euphémisme. Dire que c'est drôle relève d'enfoncer une porte ouverte. Les scènes de Scrat et sa noisette relève directement d'une filiation de Tom et Jerry et de Tex Avery. Les autres personnages imposent sans mal leur personnalité et leur grain de folie pour le bonheur des petits et des grands. Un super moment de d'humour désopilant.

Les Beaux gosses

Le 04/07/2009
Note : 2/4

Adaptés d’une BD et mise en avant par une irrésistible affiche mettant en lumière deux ados juste post pubère avec la gueule de l’emploi, les beaux gosses avaient un je ne sais quoi de séduisant. Le film joue la carte du réalisme là ou les teens movies américains jouent la carte de la propagande avec des lycées peuplées de bimbo et de play boys vivant dans des villas plus que confortables. A l’instar de la cultissime série du début des années 90 Les années collège, Les beaux gosses met en scène des ados boutonneux, ingrats, mal sapé avec des réactions totalement binaires, voir primates. Malgré cette différence d’apparences, les ados des Beaux gosses ont les mêmes préoccupations que leurs cousins américains. En effet, ils veulent baiser !!! Mais ils ne savent pas non plus comment s’y prendre. Du coup ce postulat entraîne une fioriture de quiproquos et de dialogues à pleurer de rire dans lesquels on ose presque pas avouer qu’on s’y reconnaît.
Au-delà de la prestation décomplexé de l’acteur qui incarne Hervé, on est sans cesse marqué par une multitudes de détails portant un éclairage drôle et absurde bien que réaliste sur la distance du système scolaire et le monde réel avec les ados et leurs envies. Tantôt adulte ou enfantin, ils sont souvent en porte à faux au moment ou il faudrait qu’ils soient sur la même longueur d’onde. On passe un bon moment, même si la réalisation basique et terne ne se démarque pas de la série télé française des années 90. De plus le film manque clairement d’un fil conducteur plus marqué qui aurait pu relier des scènettes réussies qui ne manquent pas de saveur. Quoi qu’il en soit, on préfère mille fois ces ados à ceux d’Entre les murs car au moins ils ne se prennent pas au sérieux.

Very Bad Trip

Le 04/07/2009
Note : 4/4

Avant tout, il faut saluer l’inventivité des distributeurs de ce film sur le territoire français. En effet, en appelant ce film Very bad trip en France, les distributeurs ont souhaité créer une filiation ou un cousinage avec Very bad things, un film sorti il y a dix ans. Il est vrai que le sujet d’un enterrement qui dérape à Las Vegas est le fil conducteur des deux films. Cela étant, le vrai titre, Hangover (gueule de bois) était bien plus percutant et représentatif que cette appellation française poussive et foireuse il faut bien le dire. Au-delà de son titre, le film est excellent.
Cette virée de quatre potes (le coincé, le dragueur, le dingue et le lisse) dans l’exutoire des américains en mal de luxure est désopilante et très bien menée. Le postulat des mecs qui se réveillent dans un champ de ruine improbable avec un black out total est très malin comme point de départ. En effet la fine équipe va tenter de reconstituer sa folle nuit pour tenter d’expliquer ce réveil désastreux et retrouver le futur marié qui a disparu corps et bien quelques heures avant la cérémonie. L’enquête va les mener de surprises en surprise, et pourtant l’essentiel de la virée nocturne n’est que suggérée puisqu’on en voit que les conséquences (délirantes) de la nuit et jamais son déroulement. Ce postulat scénaristique est très malin car on est jamais en dessous de ce qu’on imagine sur cette soirée.
Au-delà du scénario, la galerie des personnages bien qu’hyper caricaturale est drôlement sympathique. De plus ce coté caricaturale rend une peinture au vitriol du mariage et de la vie de couple chez nos amis américains. Mention spéciale à la femme du coincé. Bien sur, c’est une comédie américaine et par conséquent pas d’une finesse extrême. Mais ne nous voilons pas la face, une bonne dose de régressivité est depuis toujours irrésistible. Il est impossible de ne pas rire. Ça tombe bien car c’est le but de l’opération. Au-delà de son happy end prévisible, le générique de fin (...)

lundi 14 septembre 2009

Indochine - Olympia Paris, 26 juin 2009

Note : 3/4

En 1997, Indochine peinait à remplir le Casino de Paris lors de la tournée promo de leur album Wax. Le groupe des frères Sirkis accusait à l’époque le contre coup du départ de leur compositeur Dominique Nicola. Il ne se défaisait pas d’une image caricaturale résultante de leur look des années 80.
De plus une parodie des inconnus leur avait fait si mal qu’ils avaient perdu leur crédibilité aux yeux du grand public. Leurs passages radio et télé s’étaient réduit à une peau de chagrin. Quelques mois plus tard, la mort dans l'âme, Stéphane Sirkis aurait pu arrêter nette la carrière du groupe.

C’est avec beaucoup de courage, d’opiniâtreté, de sérieux que Nikola Sirkis a continué l’aventure. En ne faisant aucune concession et sans jamais rien renier de son style, Indochine a repris les choses à la base. En multipliant les concerts partout en France, le groupe a renouvelé son public. Lors de ces prestations scéniques sans concession Indochine ne s’est pas contenté de jouer la carte nostalgie comme beaucoup se seraient contenter de le faire.
Au contraire ils ont mis en avant leur très bon album Danceteria puis ils ont retouché les sommets avec l’album Paradise qui leur a donné une moisson de tubes et une nouvelle crédibilité portée par un son qui a su évoluer sans renier la singularité même du groupe.
Deux albums plus tard, en 2009 Indochine est sans aucune contestation le groupe de rock français le plus populaire et le plus fédérateur puisqu’il s’offre le luxe de faire une grosse tournée et de la clôturer dans un an dans un stade de France déjà presque sold out.

C’est en prélude à cette tournée qu’Indochine investissait l’Olympia. Il avait fallu presque se battre pour obtenir des places tant la demande avait été forte.
C’est dans une ambiance survoltée qu’Indochine a fait son entrée avec une intro spectaculaire comme ils en font presque toujours en attaquant par un extrait de Paradise.

Clairement la set list se concentre sur les trois derniers albums en donnant une large part au dernier : La république des météors.
Force est de constater que toutes les chansons sont des tubes en puissance et que le public se les ait déjà approprié. On a parfois du mal à entendre le groupe tant les refrains sont repris en cœur par la foule.

On se dit qu’Indochine est une formidable machine à faire des tubes et à faire danser puisque l’ambiance n’est pas retombée pendant plus de deux heures.
La seconde partie du concert laisse un peu plus de place aux tubes historiques à travers un medley ou s’entrechoque Les tsars, Canary Bay et une excellente reprise de You spin me round de Dead or alive. Cela dit on aurait préféré avoir des versions intégrales car le principe du medley est toujours frustrant.
Miss Paramount fait son effet. Un petit intermède acoustique nous permet d’entendre Kao bang avec beaucoup de plaisir.
Puis c’est l’escalade avec Trois nuits par semaine et bien sur L’aventurier, qui est, qu’on le veuille ou non, une très grandes chanson hyper fédératrice. Le concert se clôt dans une atmosphère intimiste ou Nikola Sirkis fait une petite ritournelle seul au synthé.

Indochine a clairement proposé au public une très bonne prestation. Celui-ci lui a bien rendu par une ferveur que n’aurait pas dédaigné les fans de Patrick Bruel au début des années 90.

A titre personnel, j’aurais aimé entendre Monte Christo, Punishment park, Les sécheresses du mekong, La chevauchée des champs de blé et des extraits de Danceteria.
Cela aurait été de la nostalgie et clairement Indochine est désormais un groupe diablement actuel et c'est tout à leur honneur.

L'honnêteté et l'opiniâtreté paient...

Elmer Food Beat - Elysee Montmartre Paris, 12 juin 2009

Note : 3/4

C’est avec la motivation d’une nostalgie coupable que j’ai pris le chemin de l’Elysée Montmartre pour voir Elmer Food Beat en concert. Voir le groupe Nantais en 2009 résulte d’un sentiment de frustration dormant depuis des années puisque je n’avais pas pu les voir au moment de leur apogée, il y a 20 ans. Tous mes camarades de lycée m’avaient à l’époque vanté avec un enthousiasme forcené les exploits scénique du groupe lors de leur tournée estivale des plages bretonnes.

Elmer Food Beat, c’est un peu au rock français ce qu’American Pie est au cinéma américain. C'est-à-dire une bonne dose de regressivité parfois vulgaire mais tellement irrésistible qu’elle avait sue séduire un vaste public. Cela avait même valu au groupe une victoire de la musique les honneurs du top 50 ainsi que des tournées internationale sold out. Clairement, on se dit que voir Elmer sur scène en 2009 ne peut tenter qu’un public majoritairement breton né entre 1971 et 1977. C’est d’ailleurs un public de cette génération qui avait investi l’Elysée Montmartre rempli aux deux tiers. Mais celui ci était en surchauffe totale. De nombreux clones de Manou arboraient le look de leur idole (Marcel, casquette, slip kangourou et épuisette).

C’est donc dans une ambiance de feu, que le groupe a investi la scène en dépotant une version tonitruante de la fameuse Caissière de chez Leclerc. Clairement Elmer s’imposait à l’époque comme le cousin de province des Wampas. Le jeu de scène de Manou ainsi que le punk rock carré du groupe n’avait pas grands chose à envier à celui de Didier Wampas et ses sbires. Les mélodies étant toutefois un peu plus bubble-gum. Par chance, c’est toujours cette impression que l’on a devant ce revival anachronique. C’est dire si on en prend plein les oreilles.

Le public reprend en chœur les paroles de Est-ce que tu la sens, Couroucoucou roploplo et Le plastique c'est fantastique. Il pogote avec enthousiasme sur Linda, L’intérieur, Jocelyne et Daniela tout en réservant un accueil plus que bon aux compositions moins connues du groupe. Il faut dire qu’au-delà de l’esprit potache et des paroles graveleuses, l’énergie, la mélodie et les refrains fédérateurs mettent tout le monde d’accord.

Ce fut malheureusement un concert un peu court, ce qui est quand même un comble pour les auteurs de l’album 30 cm. Le public les a réclamés assez longuement sans succès et ils ne sont revenus qu’une fois. C’est le seul point négatif de cette soirée du 12 juin, où à l’autre bout de Paris, au stade de France, comme l’a dit Manou, se produisait un groupe de tapettes.

Clairement, il valait mieux ce soir être avec les rockers nantais d’Elmer Food Beat, plutôt qu’avec les australiens d’AC/DC (surtout quand on avait déjà eu la chance de les voir à Bercy en février dernier...)