jeudi 30 juillet 2009

Babyshambles + Second Sex - Olympia Paris, 14 Janvier 2008

Note : 1/4

L'Olympia affichait complet, pourtant la salle n'était remplie qu'au deux tiers.
La première partie était assurée par les Second Sex qui est le prototype des groupes lycéens mis en avant par Rock and Folk et les soirée Rock and Roll Friday. C'est à dire une bande de jeune lookés déployant une belle énergie sur des riffs de guitares sans imagination et torpillé par des textes débiles et un mauvais chanteur.
Malgré tout, on se dit tout de même que si on avait pu jouer à l'Olympia à leur âge on aurait signé tout de suite. On leur souhaite juste de continuer, de mieux jouer, d'évoluer, bref de prendre de la bouteille.

Néanmoins la salle était chauffée à blanc pour le groupe de Pete Doherty, idole du "renouveau rock".
Les lumières s'éteignent et le groupe rentre sur scène.
Deux constats: Doherty a l'air frais et il est vrai qu'il a une certaine allure. En revanche le reste du groupe n'a aucun charisme.

Doherty envoie une chanson qu'il arrête avant même le refrain pour en recommencer une autre qui subit le même traitement. On le comprend vite, le groupe n'a pas fait sa balance. Après 5 à 10 minutes sur le même mode le concert commence vraiment.
Échaudé par ce début de concert, on essaie de se concentrer sur la musique. Et là, stupeur!!! au bout de quelque chansons force est de constater que c'est mauvais, très mauvais, pour ne pas dire totalement nul!!
En plus de n'avoir aucun charisme, les acolytes de Doherty n'ont pas de son, rien ne ressort de leurs instruments (pas de mélodie, pas de rage, pas de groove, pas de sensibilité, pas de montée en puissance...). On a l'impression qu'ils jouent ensemble pour la première fois, qu'ils n'ont jamais répétés.
Pete Doherty est en bonne forme, chante faux mais ça fait partie de son style. Son son de guitare est désaccordé et n'apporte pas grand chose à l'ensemble. Au final ce qui ressort, c'est qu'il n'a pas de bonnes chansons. Il y a parfois une esquisse de refrain, un bon gimmick, mais l'ensemble ne tient vraiment pas la route.
Fatigué par tant de néant, nous décidons de quitter la salle au bout d'une heure avant le premier rappel.
On connaissait les disques et on se disait que sur scène cela devait valoir le coup. Et bien c'est l'inverse qui s'est produit.
Cela pose quand même une question sur la presse rock : Comment peut elle être crédible en soutenant contre vents et marée ce type de groupe alors qu'elle en ignore de bien plus talentueux (New Model Army, Levellers, Clap Your Hand Say Yeah...) qui en plus ont un vrai talent scénique.
D'autre part, de tous les groupes un peu phares de ces dernières années (White Stripes, Franz Ferdinand, Strokes, Interpol, Arctic Monkeys...), Babyshambles est de loin le plus mauvais et mérite indiscutablement son award du plus mauvais groupe de scène de l'année.
Ne perdez pas votre temps comme moi, n'allez pas les voir!

Roy Ayers - New Morning Paris, 20 décembre 2007

Note : 2/4

C'est dans un New Morning bourré à craquer et totalement acquis à sa cause que Roy Ayers et ses fabuleux musiciens sont venus distribuer leur Jazz, Funk, Rock, Dance au public Parisien.

Bien sûr les musiciens de l'homme le plus samplé au monde derrière James Brown sont extraordinaires. Je donnerai une mention spéciale pour le guitariste Anglais et le fabuleux saxophoniste qui ont fait décollé l'ambiance dans des crescendos et des solos explosifs.

Mais le tout a été gâché par le fait que Roy Ayers a proposé un son d'ensemble plus proche de celui des 80's que celui qu'il pratiquait dans les sixties avec Herbie Mann et au début des seventies. J'ai eu la sensation d'avoir un concert gâché par l'omniprésence de nappes de synthétiseurs ignobles sorties tout droit de chez Kool and the Gang.
Ça n'a pas eu l'air d'affecter le public mais mois ça m'a vraiment gêné.

Au final, cela valait le déplacement tout de même car on a pas la chance de voir tous les jours des musiciens de ce niveau.

Jean-Michel Jarre - Théatre Marigny Paris, 13 décembre 2007

Note : 4/4

Si on m'avait dit que j'irais voir Jean-Michel Jarre en concert, je ne l'aurais pas cru tant Jean Michel Jarre est souvent associé à une image de "has been" faisant de la musique de super marché sur des sons et lumières financés par des deniers publics.

Même si ce constat est on ne peut plus réel, il ne faut pas oublier non plus que Jean Michel Jarre était l'un des pionniers les plus influant de la musique électronique avec des groupes comme Kraftwerk ou des gens comme Brian Eno.

Héritier direct de Pierre Henry, Jean-Michel Jarre faisait partie de ceux qui avaient compris avant tout le monde que les sons étaient aussi, voire sinon plus, importants que la note de musique.
En 1977, son premier album Oxygène faisait entendre au monde entier des sons et des ambiances totalement novatrices qui s'échappaient de synthétiseurs comme le moog ou le mellotron. Ce fut une véritable révolution (qui n'a pas engendré que du bon loin de là) qui fait que l'album Oxygène est considéré comme une pierre angulaire de la musique électronique.

Revenons au concert. Jean Michel Jarre présentait au Théâtre Marigny pour le trentième anniversaire de sa sortie l'intégralité de l'album Oxygène joué avec les instruments de l'époque. C'était l'occasion d'entendre des melloton et des moog, instruments qui ne sont plus fabriqués aujourd'hui et qui représentent le graal pour tout amateur de musique électronique. C'était aussi l'occasion de voir Jean Michel Jarre dans un cadre intime loin des sons et lumières auxquels il participe habituellement.

C'est devant une salle loin d'être remplie et un décor complètement épuré que Jarre est entré sur scène avec trois autres acolytes.
La mise en place de tous ces synthétiseurs vintage faisait ressembler la scène à la salle de commande de l'USS enterprise.
Avec beaucoup d'humilité, il a expliqué la démarche du concert puis les lumières se sont éteintes et le spectacle a commencé.
Le son était exceptionnel, le jeu de lumière très discret mettait terriblement bien en valeur les sons organiques qui s'échappaient des instruments. Mais surtout, ce qui ressortait, c'est la complexité de l'interprétation de la musique sur de tels instruments. On sentait qu'il y avait beaucoup de travail derrière cela, contrairement à une flopée de groupes électroniques chez qui tout est pré-enregistré et échantillonné et qui ne se concentrent que sur des artifices musicaux (Daft Punk, Chemical Brothers...). Au final l'interprétation d'Oxygène était très fidèle à l'album avec néanmoins quelques variations en plus de grande qualité.

J'ai donc passé un très bon moment et je conseille ce spectacle aux vrais amateurs de musiques électroniques puristes du son et de l'album Oxygene et un peu moins au grand public qui risque d'être un peu dérouté par l'aspect solennel de la démarche qui ne ressemble pas à ce que fait Jarre habituellement.

lundi 27 juillet 2009

Air - Zenith Paris, 19 Novembre 2007

Note : 2/4

Malgré les grèves, c'est un Zénith presque complet qui accueillait les deux versaillais après le fiasco du concert de Versailles de juin dernier.
Air est clairement le groupe phare et incontesté de l'electro pop rock planant. Ils savent marier les sons et les harmonies comme personne, créer des climats cotonneux, apaisants, et souvent très subtils. On sent que c'est une vrai équipe de chercheurs de studio.

Le problème, c'est qu'ils ne sont pas des showmen, ils en sont même l'antithèse et cela nuit clairement à leurs concerts.
Le concert d'hier était trop court. 1 heure 20 pour un groupe qui compte 6 albums remplis de moments d'anthologie, c'est très très court.
L'impasse totale sur Virgin Suicide est très décevante.

Les versions proposées hier étaient trop courtes et ne s'envolaient jamais (à l'exception des rappels). On avait la désagréable impression de partir faire un voyage cosmique et de rester bloqué en salle d'attente.
L'absence de charisme des deux versaillais n'était pas compensé par une mise en scène visuelle (film image) et un light show digne de ce nom. Des gens comme Daft Punk font très bien cela et je ne parle pas de Pink Floyd ou Roger Waters en solo ou la mise en scène est l'un des éléments déterminants du show.

A cela vient s'ajouter quelques enchaînements un peu téléphonés qui pourraient s'expliquer si le groupe était en début de tournée, mais ce n'est pas le cas.
Au final on a l'impression d'avoir tous les ingrédients et le savoir faire pour un concert exceptionnel mais personne pour faire monter la mayonnaise.
Malgré tou , on passe un agréable moment ni plus ni moins alors qu'on s'attendait à un grand moment.

New Model Army - la Locomotive Paris, 18 octobre 2007

Note : 3/4

Comme tous les ans, New Model Army vient rappeler à son public ce qu'est un groupe de scène. Clairement New Model Army fait partie de ces groupes dont on est jamais déçus lorsqu'on les voit sur scène. Pour ma part cela doit être la septième ou huitième fois et il y en aura d'autres tant qu'ils repasseront.
Leur musique dégage toujours une intensité montée en épingle par un vrai savoir faire live : crescendo, refrains qui claquent et surtout de très bonnes chansons qu'ils jouent avec une sincérité absente chez 90 % des groupes de rock actuels.

Le concert de la Loco mettait en valeur les chansons récentes des dernier albums. Je suis d'ailleurs allé m'acheter leur dernier car les chansons étaient très bonnes sur scène.
On peut regretter qu'ils n'aient pas fait quelques tubes comme Here comes the War, I love the world, Vengeance mais on s'est rattrapé avec Vagabond, No rest, Get me out, What a wonderfull way to go.

Justin Sullivan et ses sbires sont l'un des rares groupes dont les années 80 n'a pas à rougir et qui a su traverser 25 ans de carrière sans compromissions, sans baisser la garde et en privilégiant la scène.
C'est un groupe qui aurait pu décrocher le jackpot mais qui n'a pas su ou voulu prendre l'autoroute du succès (les Levellers sont aussi dans ce cas).

dimanche 26 juillet 2009

Iggy and the Stooges - Fete de l'humanité, 15 septembre 2007

Note : 4/4

A 22 heures, devant plus de 50 000 personnes Iggy et ses Stooges ont sonné la charge. Comme toujours, le concert a été excellent mais court.
Les Stooges ont triomphé devant un public très varié et pas forcément convaincu à la base.

C'est une vrai performance car les Stooges c'est du brut. Ils ne se cache pas derrière un light show ou un show à l'américaine comme les Stones et la majeure partie des groupes de stade. Ils n'ont pas besoin de ça car ils ont Iggy qui est la plus grosse bête de scène du rock.

Pour les puristes, le show était plus court qu'au palais des sports puisqu'ils n'ont fait qu'une nouvelle chanson (Skull ring) et n'ont pas fait Little doll et Not right. Le son mettait moins en valeur la basse ce qui faisait ressortir d'avantage la guitare de Ron Asheton et leur donnait un son d'ensemble un peu plus accessible.

Bref un bon concert même s'il vaut mieux les voir dans une atmosphère plus intime.

Isaac Hayes - Casino de Deauville, 27 juillet 2007

Note : 2/4

La perspective de voir Isaac Hayes était alléchante, surtout dans une petite salle comme le théâtre du Casino de Deauville.
Malheureusement cette perspective s'est étiolée suite à toute une série de désillusions.

La première, c'est qu'Isaac Hayes est venu cet été en Europe avec une formation réduite. La section cuivre et les violons indissociables de sa musique ont été remplacés par des synthétiseurs et quoi qu'on en dise, le résultat n'est pas le même.

La seconde , c'est la durée du concert. Isaac Hayes et son orchestre présentent un set calibré pour les festivals, c'est à dire qu'il ne dépasse pas l'heure un quart, ce qui est vraiment trop court pour un répertoire comme le sien.

La troisième , et c'est probablement la plus triste, c'est l'état de santé d'Isaac Hayes. En effet, même si sa voix reste intacte, il semble très souffrant et marche très difficilement et derrière son allure de colosse il semble être comme vidé de ses forces.

Malgré cette série de désillusions, sa musique reste fantastique , prenante et planante . Le Theme from shaft, Walk on by et les standards de stax comme Soul man retournent toujours une salle de concert.
On passe un agréable moment en se disant qu'on y retournerait les yeux fermés si Isaac Hayes repassait avec une formation plus élargie (cuivres, violons).

Mais on se dit aussi qu'il faut en profiter car vu l'état de santé du bonhomme, il est aussi fort possible que les occasions de le revoir en Europe soient très peu probables.


-- Edit --

Et c'est d'ailleurs avec une grande tristesse que nous avons appris la mort d'un des géants de la Soul le 16 août 2008. RIP...

Sly and the family Stone - Olympia Paris, 23 juillet 2007

Note : 1/4

Il n'est pas toujours bon d'exhumer les momies car elles peuvent être ensorcelées.
Sly Stone est l'une de ces momies monuments de l'histoire de la musique et le fait de prendre une place pour ce concert était une grosse prise de risques.
Était-ce un canular?
Sly serait-il de la partie après trente ans de quasi absence scénique?
Dans quelle état serait-il ?
Honorerait-il son engagement ?
A 22 heures, les lumières de l'Olympia s'éteignent et une family Stone, dont ne subsistent de l'originale que la choriste Bet et la trompettiste, attaque Dance to the music, mais Sly n'est pas là.

Les chansons s'enchaînent avec plus ou moins de talent jusqu'au moment ou Sly fait son entrée sur scène. Habillé d'un jogging, la tête statique bloquée dans une minerve et une perruque afro il n'est pas trop mal vocalement et a l'air content d'être sur scène.
Fausse impression puisqu'au milieu de la chanson suivante il abandonne son groupe pour aller pisser (c'est lui qui le dit).
Dix minutes plus tard alors que son groupe est au milieu d'une chanson il réapparaît et lance I want to make you higher pour disparaître de nouveau 10 minutes plus tard au milieu d'une bonne version de Family affair. On ne sait pourquoi, il réapparaît et présente au public ses filles et ses nièces présentes en coulisses et enchaîne sur une bonne version de Stand puis repart pisser (c'est encore lui qui le dit). La family enchaîne et semble désappointée et désorientée par l'attitude de son leader. Le concert se continue sans Sly, jusqu'au moment ou celui-ci ressurgit au milieu de la présentation des musiciens pour jeter sa veste dans le public et en disparaissant aussi sec.
Au final, une petite heure un quart de concert dont on ne retiendra que l'attitude hallucinante et aliénée de ce qui subsiste du génie de Sly Stone, mais aussi une petite douleur dans le bas du dos lié au vide laissée par cette soirée dans notre portefeuille.

vendredi 24 juillet 2009

Iggy and the Stooges - Palais des sports Paris, 3 juillet 2007


Note : 4/4

Plusieurs constats sont à faire :

1. Le temps n'a pas d'emprise sur Iggy Pop et les chansons des deux premiers albums des Stooges.

2. Un concert des Stooges est toujours excellent.

3. Iggy est la plus grande bête de scène de l'histoire du rock


Fort de ces constats, le palais des sports s'est embrasé pendant près d'une heure et demie sur des versions hallucinantes de Dirt, 1970, Fun House, No Fun, Real cool Time et I wanna be your dog. Les nouvelles chansons sont un ton en dessous mais paraissent bien meilleures que lors des récents passages de l'iguane à Paris, et arrivent sans problème à maintenir la pression. On assiste là à l'une des meilleures performances françaises des Stooges avec le concert de Bondoufle de 2005 et le zénith de 2006. Bref, on a pris notre claque stoogienne annuelle. On espère qu'il y en aura d'autres et que le temps ne rattrapera jamais l'iguane.

Les mauvaises langues diront que le répertoire ne varie pas beaucoup d'une tournée à l'autre. On pourra répondre que quand on a deux albums du niveau de Fun house et de Stooges, on aurait tort d'essayer de jouer autre chose.

D'autres diront que ce n'est pas assez long en oubliant qu'Iggy a 60 ans et qu'il joue plus longtemps que les White Stripes, les Arctic Monkeys, Babyshambles et la majorité de la génération actuelle.
Mais c'est vrai que le spectacle est si intense qu'on en redemande.

Le palais des sports n'est pas la meilleure salle pour voir Iggy car la fosse est trop petite, du coup de nombreuses personnes ont été interdite de fosse et ont dues rester assise durant le concert. la salle ou il faut voir Iggy c'est l'Olympia. Espérons que ce sera le cas la prochaine fois et qu'il ne faudra pas attendre une année complète.

Air + Phoenix + Alex Gopher + Etienne de Crécy - Château de Versailles, 29 juin 2007


Note : 1/4

C'est sous un climat de novembre tendance Bretagne Nord que s'est déroulée cette manifestation. Nous étions tous assis face au bassin de Neptune sur une tribune tout droit sortie de marineland. La scène était une barge au milieu du bassin. Aucun toit, aucune protection contre la pluie. Un dispositif light show niveau fête foraine amateur avait été prévu.

C'est sous un petit crachin qu'Alex Gopher a ouvert cette soirée sans démériter. Le relais a été pris par Etienne de Crecy qui a fait danser des gens sur une tribune d'amphithéâtre (Il n'y avait pas de fosse, pas d'endroit pour bouger ou danser).

Tandis que le vent devenait polaire et que le crachin se transformait en déluge, Phœnix faisait son entrée sur scène avec beaucoup d'énergie et de talent car le lieu était bien éloigné des salles faites pour leur musique. La tribune marineland s'embrasait, jusqu'au moment ou après 35 minutes le son s'est coupé. Alors que le déluge se musclait, les organisateurs prenaient la parole pour annoncer qu'il y avait du retard et que le dernier train partait 45 minutes plus tard et que tout était mis en œuvre pour que le concert ait lieu.
A minuit, Air rentrait sur scène pour faire deux, oui uniquement deux morceaux avant de jeter l'éponge car le son, leur matériel sautait.
Quelle déception !

On ne peut pas reprocher à Air d'avoir arrêter de jouer car la pluie mettait en péril leurs instruments et le son devenait approximatif. En revanche l'amateurisme de l'organisation est à fustiger. Il faut vraiment être débile pour ne pas envisager qu'il puisse pleuvoir quand on fait venir plus de dix mille personnes pour un concert. Tous les festivals d'Europe ont des dispositifs pour protéger les instruments et les artistes de la pluie.
Certaines personnes étaient venues de très loin pour voir Air. Ils n'ont eu que deux chansons et le concert n'est ni reporté, ni remboursé. C'est du vol !

Brian Wilson - Grand Rex Paris, 26 juin 2007


Note : 3/4

C'est dans un Grand Rex clairsemé que Brian Wilson s'est arrêté à Paris.
Premier constat : Les absents ont toujours tort.

Revenu de tous les excès et de toutes les folies, Brian Wilson nous a offert une revue chronologique de tous les singles des Beach Boys en insistant sur l'album Pet sounds et sur Smile.

L'orchestration était parfaite, tout droit sortie des 60's. C'est en live qu'on s'aperçoit de la complexité de ces chansons et de l'imagination de la tête pensante des Beach Boys.

Que pouvions nous espérer de mieux ce 26 juin 2007 à Paris ? Rien.

Lou Reed - Palais des congrés Paris, 23 juin 2007


Note : 1/4

Lou Reed était présent à Paris pour jouer l'un de ses chef d'œuvre : l'album Berlin. Pour cela il avait convoqué le guitariste original de l'album et du fameux Lou Reed live : Steve Hunter.

La perspective était alléchante. Clairement Steve Hunter a été à la hauteur de sa réputation, même s'il n'a pas été favorisé par un son d'ensemble misérable. En revanche Lou Reed, on le sait depuis quelques années, ne sait plus chanter. Il chante même atrocement faux. A ce point là , cela en a été insupportable car il a détruit de grandes chansons. Au final pas une chanson interprétée ce soir n'a rivalisé avec les versions de l'album . C'est à se demander comment ce mec a pu chanter sunday morning et perfect day il y a 30 ans...

D'un autre coté, certains puristes du méprisant monsieur Reed se voilaient la face en disant que depuis 1977, Lou Reed en solo n'avait jamais présenté une telle set list : tout Berlin, Sweet Jane version Lou Reed live, Sattelite of love et Walk on the wild side.
En effet d'habitude il ne daigne que rarement interpréter son répertoire historique et balance à son public de terribles extraits de Magic and loss et de Blue mask dont tout le monde se fout.

Au final, 70 euros pour un concert avec un mauvais son avec un chant aussi désastreux, c'est vraiment à fuir. On espère seulement qu'à ce prix là le Lou se paiera des cours de chants.

mercredi 22 juillet 2009

Concerts

Vous verrez bientôt mes critiques de concerts sur ce blog !

jeudi 16 juillet 2009

OSS 117 : Rio ne répond plus

Le 16/04/2009
Note : 4/4

Il y a trois ans la résurrection du personnage de l'agent secret OSS 117, Hubert Bonisseur de la Bath avait donné son meilleur rôle à Jean Dujardin tout en séduisant un vaste public et devenant même un film totalement culte pour une bonne partie de celui-ci. Les nouvelles aventures de l'as des services secrets français de l'après guerre étaient donc attendues au tournant. Dire que c'est une réussite est un euphémisme. Jean Dujardin est exceptionnel. Avec OSS 117 il a inventé un personnage comique et burlesque totalement improbable qui pourrait prendre aisément une place sur le podium des personnages débiles mais au combien indispensables de l'histoire du cinéma avec L'inspecteur Clouseau de La panthère rose et le fameux Franck Drebbin des Y a-t-il un flic pour... Sa performance mériterait aisément le césar du meilleur acteur.
Ce coup ci, de La Bath doit récupérer des microfilms embarrassants pour l'état français auprès d'anciens nazis dans le Brésil de 1968. Cette mission est un prétexte pour enchainer les gags les plus improbables, les situations les plus régressives, les dialogues et les expressions les plus désopilantes de mauvais goût qu'on ait vu depuis longtemps au cinéma. L'esprit du film est totalement politiquement incorrect, mais on aurait tort de s'en offusquer tant le personnage de de la Bath est une caricature du coq français débile, sûr de lui, et dont l'état d'esprit est resté figé avec les codes des années 50.
Au delà de cet aspect purement comique, le film est un hommage visuel très réussi au cinéma de genre des années 60. Les clins d'œil sont nombreux, de Vertigo à La mort aux trousses, en passant par Les barbouzes, Le monocle rit jaune, Lemmy Caution, les premiers James Bond. OSS 117 est la réponse française à Austin Powers qu'il surclasse aisément. C'est un chef d'œuvre du genre. On attend le troisième volet en Afrique avec impatience. Les inconditionnels de l'humour plein de finesse devront toutefois s'abstenir.

Erreur de la banque en votre faveur

Le 16/04/2009
Note : 2/4

Erreur de la banque en votre faveur est une comédie plaisante. L'interprétation y est de qualité. Daroussin, Lanvin, Eric Berger ne force pas trop leur talent mais comme ils en ont beaucoup, cela passe comme une lettre à la poste. Mention spécial pour Philippe Magnan qui nous régale une fois de plus dans un rôle de sale mec imbuvable. Son personnage de banquier détestable et snob est un modèle du genre. Le sujet du film est intéressant car d'actualité. Certaines scènes sont cocasses et assez drôles. Cependant, tout dans ce film est prévisible et un peu trop polissé. On aurait aimé plus d'irrévérence, qu'il aille un peu plus loin. On passe un bon moment, mais c'est toutefois une distraction un peu fade qu'on oubliera très vite. C'est d'avantage un film calibré pour passer une agréable soirée TV chez soi.

Safari

Le 04/04/2009
Note : 0/4

Certes Kad Mérad est un bon acteur et a un capital sympathie qu'on ne peut ignorer. Mis à part cela c'est le néant. Tout est poussif et sans intérêt pour ne pas dire nul : les acteurs, les dialogues, le scénario, la mise en scène. On finit par s'ennuyer dans ce safari d'une heure trente dont rien émerge à l'exception d'un running gag sur la ville de Beauvais et quelques rares bribes de dialogues sortis d'une conversation d'ados demeurés après une prise de cannabis excessives. Pour une comédie, c'est dur de ne pas rire. Kad a probablement fait l'amitié à son collègue Olivier de participer au naufrage qu'il a tenté de mettre en scène. Il ne faut surtout plus qu'il recommence.
En tous cas bravo à lui d'avoir convaincu des producteurs d'investir de l'argent dans les vacances qu'il s'est prises avec les membres du tournage. En ces temps de crise c'est aussi scandaleux que les bonus des banquiers.

Gran Torino

Le 30/03/2009
Note : 2/4

Clint Eastwood est un cas unique dans le cinéma. Au delà d'être une super star incontestée et incontestable et un grand réalisateur, Clint a aussi la capacité d'être encensé dans tout ce qu'il fait. S'il faisait un film avec Terence Hill et Bud Spencer, même les cahiers du cinéma crieraient au génie et saluerait le courage d'un acteur qui sait se mettre en danger. Cette considération mise de coté tout comme le fait que Gran Torino est annoncé comme la dernière apparition de la légende devant la caméra, revenons sur le film.
Clint interprète Walt Kowalski, un veuf acariâtre, réactionnaire, républicain, raciste, ayant ses armes à feu chez lui et une âme de justicier que n'aurait pas renier Harry Callahan. Ce charmant personnage voit ses convictions réactionnaires bousculées au contact des ses voisins asiatiques. En effet, après avoir secouru les ados de la maison face à des gangs, il est touché par la reconnaissance de la famille asiatique et essaie d'apporter son concours à l'éducation des enfants qu'il a secouru. Le propos du film est donc de voir l'émergence d'un zest d'humanité chez un personnage qui donne à Eastwood l'occasion de faire une fois de plus son numéro d'ours bougon qu'il vaut mieux caresser dans le sens du poil.
Au delà de l'émotion de voir une dernière fois Eastwood devant la caméra, Gran Torino est un bon film amis mais pas le chef d'œuvre annoncé. La réalisation si elle est sans faille est d'un classicisme intégriste. On est jamais surpris par un mouvement de caméra novateur ou par une accélération de rythme. En dehors de Clint, l'interprétation n'est pas foudroyante. Le scénario bien que doté d'un regard au vitriol sur la famille d'américains moyen et le coté réac républicain est totalement sans surprises. Coté émotions, ce n'est pas inoubliable non plus, on a été d'avantage bouleversé par Million dollars baby. On se souviendra d'avantage de Gran Torino comme le dernier film de Clint acteur que d'un chef d'œuvre inoubliable.

Duplicity

Le 30/03/2009
Note : 2/4

Clive Owen et Julia Roberts, c'est un couple hyper glamour pour cette comédie mettant en scène deux anciens agents de la CIA et du MI6 qui s'associent pour s'enrichir sur le dos de deux multinationales de cosmétiques. Dans Duplicity, on est dans un jeu d'espionnage, de manipulation rondement mené avec une dose de glamour et de coolitude et une multitude de flashback qui font qu'à l'image des Ocean's 11, 12 et 13 le scénario a toujours une longueur d'avance sur le spectateur. Le film est une sucrerie où la complicité du couple séduit autant le spectateur que les très nombreux rebondissements le mène en bateau. On retiendra l'excellente composition de Paul Giammatti en CEO de multinationale, égocentrique, nerveux et prêt à tout, ainsi que le générique ou deux grands patrons se castagnent allègrement sur le tarmac d'un aéroport. Si l'on passe un moment agréable, on est, à l'image des Ocean's 12 et 13 un peu saoulé par les méandres narratifs grand-guignolesques de cette arnaque. La fin est cependant assez surprenante mais n'arrive pas à tirer le film au delà de la simple distraction.

L'Enquête - The International

Le 23/03/2009
Note : 2/4

Un officier d'Interpol idéaliste enquête sur les malversations et le blanchiment d'argent d'une banque luxembourgeoise. Si tous les méandres de l'intrigue qui mêlent lutte de pouvoir et trafic d'armes sont un peu opaques et complexes à saisir, l'enquête reste toutefois un bon thriller d'action super divertissant. La présence charismatique de Clive Owen y est d'ailleurs clairement pour quelque chose. Cet acteur est en train de prendre à son compte tous les rôles qu'aurait pu faire Harrisson Ford s'il avait eu 25 ans de moins. En effet à l'instar de Ford, au delà de son coté charmeur très viril, Clive Owen véhicule une humanité dans laquelle on aime se reconnaitre. Au delà du charisme d'Owen, la réalisation est très bonne. Pour une fois on est pas abruti par une caméra portée et un film monté comme un clip. L'action et l'intrigue si elles sont denses ne sont toutefois pas filmées pied au plancher. Il y a des phases ou le spectateur peut souffler. De ce point de vue là le film ressemble un peu dans son traitement aux grands thriller des années 70 et 80 comme Les trois jours du condor, Marathon man, Frantic, Witness... On ne tombe pas dans la surenchère d'action et d'effets spéciaux comme dans la majorité des films d'actions actuels. Cela n'empêche pas L'enquête d'avoir l'une des meilleurs scènes d'action de ces dix dernières années. Le "gunfight" au musée Gugenheim est clairement le grand moment de ce film et ce qui le fait sortir du lot.
Au final, L'enquête est un bon film de divertissement mais ne véhicule rien de novateur. Si c'est toutefois dans les vielles casseroles qu'on fait les meilleurs plats, ce n'est pas pour autant qu'on décroche 3/4.

Last Chance for Love

Le 05/03/2009
Note : 3/4

La comédie romantique est un exercice de style éculé. Il en sort des dizaines par ans. Certaines sont réussies d'autres pas. Last chance for love n'aura certes pas le prix de l'originalité puisque son scénario met en scène un homme et une femme délaissée par l'amour et la vie qui vont apprendre à se connaitre et s'aimer durant un weekend Londonien. L'originalité de ce film est de mettre en scène une quinquagénaire et un sexagénaire dans cette romance. Mais la vraie bonne idée, c'est que ces personnages sont interprétés avec beaucoup de finesse de charme et d'émotion par Emma Thomson et Dustin Hoffman. Quand on a des acteurs de cette trempe sous la main, c'est quand même plus facile de transmettre des émotions au public. Et c'est ce qu'ils font tout au long du film et qui fait qu'on s'attache à ses personnages somme toute assez banals. Le film tient sur le jeu des acteurs et ce sont deux très grands acteurs qui font que ce petit film sans prétention fait mouche et nous touche en plein cœur.

Watchmen - Les Gardiens

Le 05/03/2009
Note : 2/4

Une grosse leçon de mise en scène pour cette adaptation du comic Watchmen d'Alan Moore, jugé par beaucoup et par l'auteur lui même comme étant inadaptable à l'écran. Zach Snyder, le réalisateur de 300 s'est attelé à la tache et nous offre un film visuellement impressionnant, avec une liberté de ton (érotisme, violence, esprit décalé) qu'on croyait impossible à Hollywood.
Cependant au delà du tour de force de la mise en scène, on ne comprend pas grand chose à cette histoire de super héros crépusculaires en quête de rédemption dans un monde de fiction ou Nixon en est à son troisième ou quatrième mandat présidentiel. Bien sûr on s'attarde avec plus ou moins d'intérêt sur chacun des personnages avec leur lot de blessures et de fractures intérieures. Si cela est très bien fait on perd toutefois le fil conducteur de l'histoire. On assiste à une fin grandiloquente et totalement politiquement incorrect mais cette fin arrive après plus de deux heures vingt d'un jeu de piste qu'on a abandonné en route pour laisser place à de cruelles longueurs. Au final le film est un tour de force visuel mais assez indigeste.

Le Premier cercle

Le 04/03/2009
Note : 0/4

Une réalisation sans rythme à peine plus enthousiasmante qu'un épisode de Derrick. Des acteurs en perdition : Jean Réno est à coté de ses pompes, Gaspard Uliel fait d'avantage penser à Benjamin Castaldi qu'au très bon Hanibal Lecter qu'il avait interprété dans Les origines du mal, Vahina Gocciante est belle mais on ne comprend pas trop ce qu'elle vient faire dans cette histoire. Seul Sami Boujila joue à peu prés juste dans cette histoire.
L'histoire? Parlons-en! A vrai dire il n'y en a pas vraiment dans ce film qui évoque avec une fadeur extrême le conflit d'un père et son fils au sujet d'une fille qui ne leur a rien fait au milieu de braquages sans intérêts. Ce film se voulait peut-être comme un mélange de Heat et du Clan des siciliens. Le résultat est proche du néant et de la sortie de salle au bout d'une heure. Ne perdez pas votre temps ni votre argent.

Cyprien

Le 26/02/2009
Note : 1/4

La perspective de voir Cyprien sortir du photomaton des petites annonces pour le grand écran était aussi alléchante qu'intriguant d'autant plus que la bande annonce était assez drôle. Comment faire un film crédible sur un personnage sympathique mais hyper caricatural? Le fait de transformer Cyprien en "Nerd" ou en "geek" est une très bonne idée. La confrontation de l'univers popcorn peuplé de salle de jeux en réseau, star wars, vulcains, goonies à l'univers ultra codé et futile de la mode est assez drôle. Certaines vannes et références font mouche tout comme le rejet du monde réel d'un personnage qui se barricade dans un univers parallèle ou il est le leader ONE.
Mis à part cet aspect et la très bonne prestation de Léa Drucker dont le jeu rappelle par bien des aspects celui de Sandrine Kilberlain dans ses meilleurs jours, le film est d'une nullité abyssale. En effet, la transformation de Cyprien en playboy grâce à un déodorant magique est totalement pompée sur Dr Jerry et MR Love sauf qu'elle est complètement ratée et débile. Le fil conducteur de l'histoire et super convenu, les rebondissements sont débiles, les personnages secondaires sont inintéressants pas crédibles et mal joués. La palme revenant au look de Vincent Desagnat et à la superbe prestation de Mouloud Ajour qui repousse les limites du mauvais jeu. Le pauvre Laurent Stocker campe quand à lui un bad guy auquel on ne croit absolument pas malgré une ou deux bonnes vannes.
Le réalisateur se réclame de Paul Thomas Anderson. C'est bien de se réclamer de quelqu'un de talent mais il n'en ressort qu'un talent digne d'un sous Max Pecas. On est à mille lieus de la qualité des deux Clercks qui mettent en scène eux aussi des geeks ou encore de High fidelity.

Eden à l'Ouest

Le 19/02/2009
Note : 3/4

Un film de Costa Gavras est toujours un évènement. Même s'il est moins médiatique qu'il ne l'a été, le cinéaste Greco-Français est l'un des metteurs en scène les plus primé de ces 35 dernières années (palmes d'or à Cannes, oscar, césar, ours d'or à Berlin...). Ses films sont pour la plupart devenus des classiques et ont la particularité d'avoir eu des parti pris politiques et sociaux très violent sur des événements historiques de la seconde partie du XXème siècle (la prise de pouvoir des colonels en Grèce dans Z, les grands procès en Europe de l'Est avec L'aveu, le rôle de la CIA dans les coup d'État en Amérique du Sud avec Missing et Etat de siege, le rôle du Vatican dans la deuxième guerre mondiale avec Amen, les crimes de guerre nazi dans Music box, la perception du chômage dans Le couperet...). Il s'est aussi imposé aux États Unis avec La main droite du diable sur le Klux Klux Klan et Mad City.
Le fait de le voir porter son regard sur l'errance des sans papiers à travers l'Europe promettait une vision intéressante et percutante. Dans Eden à l'Ouest, Costa Gavras ne prend pas son style coup de poing habituel. Il signe un road movie qui voit un sans papier traverser l'Europe pour gagner Paris, ville magique à ses yeux. Son périple peut être comparé à un Odyssée ou Elias, l'Ulysse des temps moderne se retrouve confronté à tous les maux de notre société : tourisme sexuel, vol, racisme, cruauté, travail au bord de l'esclavage, espoir et désespoir... Plutôt que de faire une thèse sur ces sujets, Costa Gavras nous les présente comme des péripéties traversées par un homme en quête d'idéal. Par bien des coté Elias ressemble au Chaplin de L'immigrant. Le fait qu'il ne parle pas, conjugué au jeu très expressif, parfois proche du mime de Riccardo Scamarcio dont le fabuleux regard vaut bien des dialogues, renforce ce constat. Eden à l'Ouest n'est pas un film désespéré mais une fable humaniste pleine d'émotions sur la fracture sociale mondiale ou l'on ne s'ennuie jamais.

Le Code a changé

Le 18/02/2009
Note : 3/4

On le sait depuis un moment, Danièle Thomson est une orfèvre de la comédie chorale. Elle nous l'a prouvé avec La buche et Fauteuils d'orchestre qui étaient des vrais réussites du genre avec une vraie identité française. De plus Daniele Thomson a un vrai sens de la comédie et des dialogues qu'elle a commencé à travailler avec son père Gérard Oury et qu'elle travaille désormais avec son fils Christopher Thomson. On peut aussi dire qu'elle est une formidable directrice d'acteurs. Les prestations d'Albert Dupontel, de Valerie Lemercier et Claude Brasseur dans Fauteuils d'orchestre étaient remarquables. Celles de Claude Rich, Sabine Azema et Charlotte Gainsbourg dans La buche étaient mémorables.
Fort de tous ces constats, on attendait assez sereinement Le code a changé en étant certain que ce serait un bon film. Effectivement, c'est une excellente comédie chorale avec ce qu'il faut d'humour, de sentiments, d'émotions et une galerie de personnages tellement pittoresques qu'on y reconnait toujours quelqu'un. Ce diner et les conséquences qui l'aura dans l'année qui suit sont extrêmement bien racontés et il est magnifié par l'interprétation solide de tout le casting. On passe un très bon moment.
Néanmoins, il y a un reproche à faire : les personnages sont tous plus mal habillés, mal coiffés et mal maquillés les uns que les autres. C'est dommage car ça finit par devenir un poil dérangeant et perturbant. Par moment on ne fait attention qu'à cela alors que cela devrait être imperceptible. Cela coûte au film une quatrième étoile car on ne peut pas cautionner la chemise de Danny Boon, le look de Laurent Stocker, la coiffure de Marina Fois, la cravate ringarde de Christopher Thomson. Même Emanuelle Seigner parait laide et sans classe, ce qui est une performance !!! Néanmoins, allez-y , c'est du bon cinéma français grand public !!!!

Ce que pensent les hommes

Le 17/02/2009
Note : 3/4

La comédie romantique chorale est un genre à part entière. Désormais les nouveautés du genre doivent être jugées comme étant un exercice de style d'un genre dont les piliers sont Quand Harry rencontre Sally, Love Actually ou 4 mariages et un enterrement.
Ce que pensent les hommes
est donc un parfait exercice de style se déroulant comme bien souvent à New York et mettant en scène les tourments sentimentaux de trentenaires au mode de vie très Bobo. Nous avons le droit à une galerie de personnages assez classiques : la célibataire désespérée, le couple au bord de la rupture, le mari infidèle, le célibataire macho, le romantique délaissé, la bombe, le mec qui n'adhère pas au coté conventionnel du mariage... Tous ces personnages se croisent au gré de leur mésaventures dans lesquelles on reconnait toujours à un moment ou un autre un peu de soi même ou un peu de son entourage. Si le film n'invente rien, il est particulièrement plaisant car très bien joué. Les acteurs sont sympathiques et incarnent bien leurs personnages et font qu'on s'y attache tout le long d'un film au cours duquel on ne s'ennuie jamais et qui libère bien l'esprit. Du coup Ce que pensent les hommes est un très bon divertissement pour peu qu'on aime le genre de la comédie sentimentale.

jeudi 9 juillet 2009

La Légende de Despereaux

Le 16/02/2009
Note : 2/4

Les vacances de février nous offre un bon panel de films pour enfant. Pour ma part j'ai privilégié Despereaux à Volt car l'univers de cette petite souris qui ignore la peur et qui cherche à rendre le sourire à une princesse dans un royaume en proie à une malédiction qui rend ses habitants triste est à mes yeux plus séduisant que le chien star à Hollywood avec ses vannes bas de gamme.
Au final, l'animation est top niveau. C'est du niveau de celle de Ratatouille, l'effet d'innovation en moins. En revanche le traitement de l'histoire est un peu décevante et se perd dans la multiplicité des personnages. Certains d'entre eux ne sont pas assez approfondis, ce qui rend leurs motivations difficilement compréhensibles pour les plus petits. Au final, ce film n'a pas la maestria d'un Ratatouille ou la magie des grands Disney (Robin des bois, Le livre de la jungle, La belle au bois dormant...)mais reste sympathique pour les enfants de 5 à 10 ans .

L'Etrange histoire de Benjamin Button

Le 09/02/2009
Note : 4/4

Il est des films auxquels on pourrait mettre 5 ou 6 sur 4. Benjamin Button fait partie de ce club très fermé. David Fincher nous offre avec cette fable traitée sous forme de fresque (ou l'inverse) un film radicalement différent de ce qu'il a fait jusqu'à aujourd'hui. Le classicisme de Benjamin Button tranche avec la noirceur et le coté visuel novateur de Seven et Fight club comme il diffère aussi du mode de narration de Zodiac. Fincher nous prouve une fois de plus qu'il fait partie des surdoués capable de passer d'un style à un autre sans baisse de rythme. Il est comparable sur ce point à la caste des Spielberg, Ridley Scott, Scorcese, Andrew Nicol etc.
L'histoire de Benjamin Button est tirée d'une nouvelle de Scott Fitzgerald mettant en scène le destin d'un homme qui rajeunit et sa grande histoire d'amour de 1918 à nos jours. Le postulat fantastique de départ est si bien traité qu'on n'y adhère sans se poser de questions. Outre le destin fantastique et les nombreuses péripéties que rencontre de ce Mr Button l'intérêt du film réside autant dans le coté magique et néanmoins dramatique de l'histoire. Ces deux êtres dont le destin n'est pas de vivre et d'évoluer ensemble mais de se croiser tout au long de leur vie en étant en osmose que très peu de temps nous bouleverse d'émotions tant elle est belle, impossible, gaie et triste.
Certes les mauvaises langues diront du film que c'est un plagiat, qu'il est pompé sur Forrest Gump, que le mode scénaristique sort tout droit de Titanic et que certaines illustrations narratives sont plus qu'inspirées de Jean Pierre Jeunet. On pourra leur répondre que le fait d'avoir des influences n'est jamais mauvais quand elles sont bonnes et bien digérées. Benjamin Button est un grand film grand public dans lequel on ne s'ennuie jamais malgré sa duré . C'est un film qui nous transporte autant qu'il nous émeut. C'est le cinéma américain dans toute sa splendeur : des stars, une histoire et du grand spectacle.

Slumdog Millionaire

Le 05/02/2009
Note : 3/4

Danny Boyle est un surdoué. On le sait depuis Trainspotting. On sait aussi qu'il est un touche-à-tout capable du meilleur comme du pire. Les fiasco de La plage ou de Sunshine en sont des exemples. Les réussites de Trainspotting et de 28 jours après aussi. Quoi qu'il en soit il y a toujours plusieurs constantes dans ses films. Visuellement, c'est toujours novateur, les bandes sons collent au film presqu'aussi bien que celles de Tarantino et les conceptions scénaristiques sont toujours recherchées.
Slumdog Millionaire
reprend toutes ces constantes. Danny Boyle raconte l'itinéraire d'un jeune indien des bidonvilles qui cherche à retrouver son amour d'enfance. L'histoire est très simple mais Danny Boyle lui donne une dimension inédite en incluant un gadget scénaristique qui la rend particulièrement originale. En faisant jouer son héros à Qui veut gagner des millions et en lui demandant de justifier ses réponses, il raconte deux histoires en même temps en superposant des flashbacks qui s'attardent d'avantage sur des péripéties que sur le fil conducteur de l'histoire de base. Le spectateur se retrouve donc face à un puzzle qu'il prend un plaisir fou à reconstituer. Tout cela est bercé par une musique Bollywood et un traitement visuel qui n'est pas sans rappeler La cité de Dieu qui donne une vraie identité au Film. Danny Boyle a réussi son coup car il signe un film original et grand public dont le scénario, le montage et la réalisation ne manqueront pas d'être récompensé dans tous les festivals du monde et tout cela sans tête d'affiche au casting. Quand on vous dit que c'est un surdoué !!!
L'effet baudruche de ce film est toutefois à signaler. Son traitement visuel hyper moderne et la base d'un jeu TV comme alibi scénaristique font que Slumdog Millionaire est un film qui ne résistera pas à l'épreuve du temps et ne sera jamais considéré comme un classique comme Benjamin Button. Danny Boyle le sait bien mais il s'en fout!!! Il est déjà sur son prochain film.

Espion(s)

Le 05/02/2009
Note : 3/4

Les thèmes de l'espionnage, de la manipulation, de la lutte anti-terroriste semblent être au cœur des influences des scénaristes en ce moment. Après 24 heures, Mensonges d'Etat, Secret défense, Nicolas Saada s'attaque à ces thèmes avec Espions. L'histoire met en œuvre un jeune branleur recruté par la DST pour infiltrer un couple anglo-français suspecté d'être lié à des terroristes islamistes.
Le traitement de ce film est beaucoup plus intimiste que Secret défense et Mensonges d'Etat. Le film ne met pas l'action en valeur, ni les rebondissements scénaristiques et ne comporte pas d'effet de mise en scène. On suit l'itinéraire des personnages et leurs prises de conscience face aux aléas de l'enquête. La tension est grandissante et les scènes les plus simples sont les plus efficaces. La fouille d'un bureau est super stressante. On est dans un vrai film noir avec des couleurs blafardes et une musique oppressante qui crée une vraie ambiance. On rentre dans le film très facilement et on est tenu en haleine jusqu'à la fin. Les seul bémol à apporter à ce film est probablement l'interprétation de Canet. Si elle reste bonne, elle est toutefois un peu irritante. On a du mal à comprendre ce que Geraldine Pailhas peut lui trouver et on a du mal à comprendre ses motivations de départ, même si après, ses choix ne dépendent plus de lui. C'est un bon film, mais Les patriotes d'Eric Rochant reste la référence des films d'espionnage sur la manipulation.

Walkyrie

Le 05/02/2009
Note : 3/4

Le thème des attentas sur Hitler a été peu abordé au cinéma à part dans La nuit des généraux d'Anatole Litvak (grand film que je recommande à tous). Brian Synger s'attaque donc à la transposition cinématographique de l'opération Walkyrie qui avait vu des officiers allemands mettre au point une tentative de putch contre le Furher. Cette opération montée de manière machiavélique avait échoué de peu. Le Film de Bryan Singer rend hommage à ces officiers qui ont eu le courage de se rebeller.
Le film est extrêmement bien mis en scène et l'histoire extrêmement bien racontée, ce qui est la marque de fabrique du réalisateur de Usuals suspects. L'interprétation des acteurs (Tom Cruise en tête) est d'une belle sobriété qui rend hommage à l'histoire. La fiabilité historique de cette transposition cinématographique est autant le point fort du film que son point faible. En effet, si la reconstitution est parfaite, l'issue de l'intrigue ne fait aucun doute. Bien sur Singer essaie de compenser cela en s'attardant sur les caractères et motivations des principaux protagonistes. Cependant il se refuse toutefois à entrer dans la fiction ou à romancer les personnages. C'est un parti pris qui se respecte même si du coup le film devient un peu trop conventionnel.

LOL (laughing out loud)

Le 05/02/2009
Note : 3/4

LOL est un bon film populaire. Cette Chronique d'amour adolescent et de conflit générationel entre parents et ados n'est pas sans rappeler La boum, La gifle ou A nous les petites anglaises qui avaient abordé les même thèmes à la fin des années 70 ou au début des années 80. Le parallèle avec La boum est d'autant plus évident en raison de la présence de Sophie Marceau au casting. La Vic de La boum pourrait facilement être la mère de Lola dans ce film. les pattes d'eph' et les coupes de cheveux à la Cloclo ont laissé la place aux baby rockers du 16eme et leurs coupes de cheveux copiées sur celles de Nikola Sirkis à l'époque de L'aventurier et de Canry bay. Les parents sont désormais des bobos à la tête de famille recomposées. Les préoccupations des ados restent les mêmes (amour, découverte de la sexualité, musique, amitié et blagues potache), même si leur approche est plus crue ou plus trash que celle de leurs ainés.
On passe un bon moment devant ce film car il est très bien écrit et très bien joué tout en étant léger et drôle. Les dialogues font mouches et les ados comme les parents sont assez touchants tant on se reconnait à travers eux.

mercredi 8 juillet 2009

Et après

Le 19/01/2009
Note : 1/4

1/4 parce qu'on ne s'ennuie pas, que les images sont belles, que Vincent Duris est toujours très juste, que l'actrice est très belle et que Malkovoch intrigue autant qu'il inquiète (que je n'aimerai pas me retrouver dans un ascenseur bloqué deux heures avec lui). Mis à part cela, ce n'est pas terrible. Et après est un vague croisement entre Rencontre avec Joe Black et Sixième sens avec une vague morale carpe diem sortie du Cercle des poètes disparus. Le film est bourré d'incohérences narratives ou d'ellipses qui rendent cette histoire bien peu crédible si tant est qu'on ait pu croire à cette quête de l'apaisement devant la mortalité teintée de fantastique. De plus au delà du pathos et de la morale à deux euros qui nous encourage à profiter de l'instant, une sensation de vide nous envahit des la sortie de la salle...
Que restera-t-il de ce film dans 48 heures? Probablement pas grand chose.

Pour elle

Le 05/01/2009
Note : 2/4

Depuis quelques temps, on assiste à un renouveau du polar et du film de genre à la française au cinéma. Ce genre était bizarrement tombé en désuétude au cinéma pendant les années 80 qui fut le triste été indien de nos deux stars Delon et Belmondo lors de cette période (Le solitaire et Parole de flic). Ceux-ci n'ayant jamais été remplacé malgré quelques tentatives avec Giraudeau, Lanvin ou Richard Berry, on a arrêté de faire des polars alors que le grand public en a toujours été friand (le succès des fictions télévisuelles ne s'étant jamais démenti). Les succès de 36 quai des orfèvres, Ne le dis à personne, Anthony Zimmer ou Mesrine semble bouleverser la donne et donner aux producteurs l'envie de refaire des polars, ce qui est une bonne chose.
Pour elle
s'inscrit dans cette logique et nous propose un bon film. L'histoire de ce "monsieur tout le monde" incarné avec persuasion par Vincent Lindon qui remue ciel et terre pour faire évader sa femme de prison tout en élevant son fils et en donnant le change à sa famille est très bien transposée à l'écran. Le partis pris de ne pas rechercher le vrai coupable est intéressant. On s'identifie bien au personnage et le suspens nous tient jusqu'au bout. On peut en revanche regretter une mise en scène et une narration sans prise de risque mais pas mauvaises pour autant et une absence de ces petits plus qui enlumine une bonne histoire : une bonne musique, des dialogues un peu plus travaillés, une photographie un peu moins téléfilm. Néanmoins Pour elle est un bon premier film et une bonne distraction mais pas d'avantage.

Two Lovers

Le 05/01/2009
Note : 1/4

En France, il est de bon ton d'aduler James Gray. Ce n'est d'ailleurs pas illogique tant sa filmographie (malheureusement jamais récompensée à Cannes) plaide en sa faveur. Little Odessa, The yards et La nuit nous appartient célèbrent une vision du cinéma noir, un style personnel, une photographie un tempo narratif et une direction des comédiens qu'on croyait oublié et qui rend grâce à un vrai style d'auteur à la qualité intemporelle. Les mauvaises langues diront que James Gray a toutefois un gros défaut : l'absence totale d'humour et d'ironie.
Two lovers
est un film fidèle à son auteur. Il en a les qualités et les défauts (on ne peut pas dire qu'on sourit beaucoup). Le sujet est aussi typique de son auteur : l'itinéraire d'un homme que la vie place devant l'obligation de prendre une décision pouvant l'éloigner ou le rattacher à sa cellule familiale. Cependant ce coup-ci on ne croit pas James Gray. En effet, le personnage de Joachim Phoenix (dont l'interprétation est sidérante) n'est pas crédible. Comment croire qu'un célibataire de 40 ans, dépressif, vivant chez ses parents, livreur dans un pressing, doté d'une des plus mauvaises tachtche du cinéma et des plans drague digne d'un film de collège ("viens voir mes photos dans ma chambre" et "regardes comme je danse bien le hip hop") puisse séduire deux filles superbes dont l'une ne semble être attiré que par le fric. Peut être aurait il fallu que les personnages soient plus jeunes pour y croire, mais là c'est clairement impossible. On ne voit pas ce que l'on peut trouver à Joachim Phéonix dans ce film.
Malgré cela, certaines scènes sont émouvantes, le crescendo de cette homme tiraillé entre deux femmes et le dénouement final sont bien amenés et tiennent toutefois le spectateur en haleine même si il ne devrait pas rester grand chose de ce film trois jours après l'avoir vu. Néanmoins à mes yeux, ce n'est pas le meilleur Gray, loin s'en faut.

Agathe Cléry

Le 05/01/2009
Note : 1/4

Un film de Chatiliez est toujours un évènement. Si l'on oublie son dernier film La confiance règne, son parcours cinématographique est un sans faute : La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle, Tanguy et Le bonheur est dans le pré ont mis en avant un regard cinématographique au vitriol, bourrée d'ironie, d'humour noir et de cynisme qui dérangeait autant le spectateur qu'il le faisait rire. Agathe Clery s'annonçait sous les meilleures augures. Le sujet de l'executive woman blanche, raciste devenant noire semblait être un vrai sujet pour Chatiliez.
Au final, si contrairement à ce qu'on a pu dire, le film n'est pas mauvais, il est surtout décevant. En effet, l'aspect comédie musicale, même s'il est parfois bien amené n'apporte rien au film. Et en dehors de quelques regards acides sur l'hypocrisie dans la vie d'entreprise (ce qui ferait un vrai sujet de film pour Chatiliez) le reste est un peu trop bon enfant. Déjà il y a un happy end vraiment heureux, ce qui n'était pas le cas dans La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle ou Tanguy. Et puis on a souvent l'impression que Chatiliez est bridé, qu'il n'ose pas se lâcher totalement sur le racisme ordinaire de peur de paraitre complaisant. C'est dommage car cela aurait surement donner plus d'envergure au film. Cela étant , on ne s'ennuie pas, les acteurs sont très bons. On est juste devant une simple distraction de 20H50 à la télé plutôt que devant le pamphlet d'humour noir qu'on espérait voir.

Largo Winch

Le 22/12/2008
Note : 4/4

4/4 peut sembler généreux si l'on compare Largo Winch à Barry Lyndon, au Guépard ou à d'autres monuments de l'histoire du cinéma. Cependant si l'on considère que l'objectif de Largo Winch est d'offrir un film d'action et d'aventure grand public de qualité au moment de noël, le contrat est plus que rempli.
Parler d'adaptation de BD réussie en parlant de ce film est un euphémisme. Jerome Salle et Julien Rappeneau ont préservé l'esprit de la BD tout en prenant pas mal de distances. Les lieux, personnages et scénarios sont modifiés pour coller d'avantage au traitement cinématographique. Au final, le film est linéaire et compréhensible de tous et ne se noie pas dans les subtilités economico-financières dans lesquelles il aurait pu tomber. Le traitement des flashback et des rebondissements sont extrêmement réussis et éclaire le fil conducteur du film autant qu'il mène le spectateur en bateau quand il le faut. On pensait beaucoup de bien de Jerome Salle après son premier film Antony Zimmer. Ce sentiment est renforcé tant Largo Winch est spectaculaire, bien joué, bien raconté.
Clairement ce film n'a rien à envier à 99% des blockbusters américains. Ce serait même l'inverse. Le dernier James Bond, le dernier Jason Bourne ou encore les récentes adaptations de comics (à l'exception du dernier Batman) paraissent bien palots à coté de cette adaptation de BD. Jérôme Salle peut s'attendre à avoir des propositions de toute part si ce n'est déjà fait. L'une des principales zones d'inquiétude du film venait du choix de Tomer Sisley pour le rôle de l'héritier. Contre toute attente ce choix est judicieux puisque Tomer Sisley arrive à conjuguer avec bonheur coté très physique qu'exige le personnage avec son coté séducteur baroudeur. Il arrive même à lui donner un peu de vulnérabilité qui le rend bien humain contrairement à la bande dessinée. Les seconds rôles sont biens choisis et très bons.
Clairement, le succès de ce film va le transformer en franchise.

Secret Défense

Le 15/12/2008
Note : 3/4

Secret Défense est un bon film de divertissement. Le sujet de la lutte des services d'espionnage contre les organisation terroriste est intelligent, intéressant et d'actualité. Dans le film, on suit en parallèle le recrutement d'un agent et d'un terroriste. On s'aperçoit vite que pour les deux organisations il s'agit d'une arme et pas d'un être humain. Certes leur embrigadement est montré dans le film de manière un peu manichéenne voire naïve. On a du mal à croire à la conversion de Pierre et à la force de caractère de Diane mais on est au cinéma donc la pilule finit par passer car on est très vite absorbé par l'ambiance et le suspens du film. Les interprètes sont tous excellents. La réalisation est solide. Le film ressemble par bien des aspects à une version française de Mensonges d'Etat de Ridley Scott avec un peu moins de brio, d'ambition ainsi qu'une lecture plus simpliste. Mais ne boudons pas notre plaisir car on passe un bon moment et c'est l'essentiel.

Mesrine : L'Ennemi public n°1

Le 23/11/2008
Note : 4/4

4/4 un poil généreux pour la deuxième partie du biopic Mesrine. Le film confirme tout le bien que l'on avait décelé dans la première partie : une histoire hallucinante, une mise en scène nerveuse et inspirée sans surenchère, une reconstitution des années 80 réussie, des dialogues qui font mouches et une direction des acteurs et un casting ambitieux comme on aimerait en voir d'avantage. A cela vient s'ajouter la performance de Vincent Cassel qui incarne un Jacques Mesrine avec l'intensité d'une grenade dégoupillée et sur qui la réussite du film repose presque intégralement. La deuxième partie est plus noire et plus théâtrale que la première tant Mesrine sur ses dernières années s'auto-fascine avec son égo surdimensionné. La scène finale est bien mise en valeur et ne tombe pas dans le sensationnel.
Les bémols que l'on peut donner au film sont les suivants : on a la chance avec ce film d'avoir une pléiade d'excellents acteurs pour les seconds rôles. Ces personnages sont tous des personnages forts dont on peut regretter qu'ils ne soient pas fouillés et développés d'avantage. On est demandeur de plus d'informations les concertants. Le deuxième bémol vient du fait que les événements forts se succèdent parfois un peu vite. Là aussi on aimerait en savoir d'avantage, en apprendre plus sur leur préparation ce qui apporterait encore un peu plus au film. Cela dit le film dure déjà plus de quatre heures. Néanmoins, on est tout de même en face de l'un des meilleurs film grand public français de ces vingt trente dernières années. On retrouve le souffle et l'ambition que pouvait avoir un Henri Verneuil dans le cinéma français des années 60/70 et on espère que vu le succès du film, d'autres producteurs auront l'ambition et le courage de s'atteler à des production de cet qualité et de cette ambition plutôt que des comédies formatés pour le dimanche soir ou des films bobo-intellocrates dont on nous inonde (même si certaines sont bonnes).

La Bande à Baader

Le 12/11/2008
Note : 3/4

La bande à Baader est en quelque sorte le pendant cinématographique allemand de Mesrine. Le film retrace la naissance et la prolifération des RAF, brigades terroristes anarchistes d'extrême gauche qui ont défrayé la chronique pendant 15 ans outre Rhin. Le film montre l'escalade d'un groupe de jeunes désenchantés encore traumatisés par le nazisme et la répression étatique et qui basculent dans la solution de l'action directe. On est clairement en face de fanatiques qui sacrifie tout (enfant, famille, illusions) au nom d'une guerre anti-sociétaire qui ne doit épargner d'après eux que les civils.
Le film dresse une galerie de portraits de cette bande, puis la filiation de ce mouvement. En effet, malgré l'arrestation des cerveaux de l'opération, les RAF ont proliféré en ayant des actions s'éloignant de plus en plus des revendications d'origine et dont la principale revendication devenait la libération de Baader et sa bande. Tout cela s'est enchainé jusqu'au fameux détournement d'avion de Mogadiscio et au suicide collectif de baader et sa bande. Le film est réussi et montre tous ces évènements qui ont traumatisé l'Allemagne Fédérale des années 70. Le film est passionnant, bien joué, sans temps morts avec de gros moyens et sans fioritures et complaisances envers les personnages dont il traite. C'est une vrai réussite. Le seul point faible réside peut être en un manque de maestria dans la mise en scène, mais n'est pas Spielberg ou Scorcese qui veut.

mardi 7 juillet 2009

Mensonges d'Etat

Le 08/11/2008
Note : 3/4

Comme tous les ans, Ridley scott nous prouve, comme si le besoin s'en faisait encore ressentir, qu'il est l'un des plus grands metteurs en scène de ces trente dernières années. En dehors de quelques films en dessous de sa réputation comme Gi Jane, Lame de fond ou Hannibal, l'anglais a touché à tous les styles en sachant conjuguer succès public, qualité et productivité. A part Spielberg qui peut se vanter d'être aussi productif et éclectique? Ridley Scott a abordé le péplum avec Gladiator, le film de chevalier avec Kingdom of heaven, l'heroic fantasy avec Legend, la science fiction avec Alien et Blade runner, le film de cape et d'épée avec Les duellistes, le polar avec Black rain, le film de mafia avec American gangster sans oublier le film de guerre avec La chute du faucon noir.
Ce coup ci Ridley Scott s'attaque au film d'espionnage avec un casting de rêve. Di Caprio dans son meilleur rôle et Russell Crowe dans un contre emploi qu'il affectionne. Une mention spéciale est à apporter à Mark Strong qui crève littéralement l'écran dans le rôle du patron des services secret jordaniens. Le film met en scène la lutte anti-terroriste au moyen orient mené par la CIA et les services secrets locaux. Les méthodes sont différentes et personne ne se fait confiance mais tous poursuivent le même but : arrêter le chef de l'organisation terroriste. Au delà d'être un thriller d'action avec un vrai scénario superbement interprété et mis en scène (tout l'opposé du dernier James Bond : Quantum of solace), le film s'attarde sur les personnages, leur univers, leurs motivations, leurs codes d'honneurs, leurs défauts parfois de manière très cruelle et donne une vision réaliste et assez saisissante du bourbier qu'est la lutte contre l'anti-fanatisme islamique.
Le film est une superbe réussite, même s'il peut s'avérer parfois un peu confus (mais là je chipote). Encore merci monsieur Scott de ce grand moment de cinéma et continuez le plus longtemps possible.