jeudi 30 juillet 2009

Jean-Michel Jarre - Théatre Marigny Paris, 13 décembre 2007

Note : 4/4

Si on m'avait dit que j'irais voir Jean-Michel Jarre en concert, je ne l'aurais pas cru tant Jean Michel Jarre est souvent associé à une image de "has been" faisant de la musique de super marché sur des sons et lumières financés par des deniers publics.

Même si ce constat est on ne peut plus réel, il ne faut pas oublier non plus que Jean Michel Jarre était l'un des pionniers les plus influant de la musique électronique avec des groupes comme Kraftwerk ou des gens comme Brian Eno.

Héritier direct de Pierre Henry, Jean-Michel Jarre faisait partie de ceux qui avaient compris avant tout le monde que les sons étaient aussi, voire sinon plus, importants que la note de musique.
En 1977, son premier album Oxygène faisait entendre au monde entier des sons et des ambiances totalement novatrices qui s'échappaient de synthétiseurs comme le moog ou le mellotron. Ce fut une véritable révolution (qui n'a pas engendré que du bon loin de là) qui fait que l'album Oxygène est considéré comme une pierre angulaire de la musique électronique.

Revenons au concert. Jean Michel Jarre présentait au Théâtre Marigny pour le trentième anniversaire de sa sortie l'intégralité de l'album Oxygène joué avec les instruments de l'époque. C'était l'occasion d'entendre des melloton et des moog, instruments qui ne sont plus fabriqués aujourd'hui et qui représentent le graal pour tout amateur de musique électronique. C'était aussi l'occasion de voir Jean Michel Jarre dans un cadre intime loin des sons et lumières auxquels il participe habituellement.

C'est devant une salle loin d'être remplie et un décor complètement épuré que Jarre est entré sur scène avec trois autres acolytes.
La mise en place de tous ces synthétiseurs vintage faisait ressembler la scène à la salle de commande de l'USS enterprise.
Avec beaucoup d'humilité, il a expliqué la démarche du concert puis les lumières se sont éteintes et le spectacle a commencé.
Le son était exceptionnel, le jeu de lumière très discret mettait terriblement bien en valeur les sons organiques qui s'échappaient des instruments. Mais surtout, ce qui ressortait, c'est la complexité de l'interprétation de la musique sur de tels instruments. On sentait qu'il y avait beaucoup de travail derrière cela, contrairement à une flopée de groupes électroniques chez qui tout est pré-enregistré et échantillonné et qui ne se concentrent que sur des artifices musicaux (Daft Punk, Chemical Brothers...). Au final l'interprétation d'Oxygène était très fidèle à l'album avec néanmoins quelques variations en plus de grande qualité.

J'ai donc passé un très bon moment et je conseille ce spectacle aux vrais amateurs de musiques électroniques puristes du son et de l'album Oxygene et un peu moins au grand public qui risque d'être un peu dérouté par l'aspect solennel de la démarche qui ne ressemble pas à ce que fait Jarre habituellement.

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