jeudi 17 septembre 2009

Public Enemies

Le 23/07/2009
Note : 2/4

Johnny Deep dans le rôle de John Dillinger, ennemi public numéro un aux Etats Unis dans le Chicago des années trente, mis en scène par Michael Mann avec Christian Bale et Marion Cotillard était clairement une des grosses attentes de l’année. Avec un casting pareil, on est en droit d’attendre un film référence sur cette époque mythique, à la manière des Incorruptibles de Brian de Palma ou de Bonnie and Cyde.
Johnny Depp fait une prestation exemplaire dans le rôle de ce brigand sans foi ni loi, pilleur de banque, roi de l’évasion, violent et charismatique. Son physique d’ange conjugué avec un regard d’une noirceur insondable apporte un magnétisme et une profondeur implacable à un personnage qui sait aussi se montrer charmeur et séducteur. Par une mimique, un demi-sourire, un regard ténébreux, il donne juste ce qu’il faut pour que l’on soit fasciné par son personnage. C’est la marque des très grands acteurs quand ils ne tombent pas dans le cabotinage (cf. Pirates des caraïbes ou J. Deep en fait des tonnes). Christian Bale apporte une sévérité implacable à son personnage d’agent obstiné par la traque de sa proie, sans pour autant le déshumaniser. Marion Cotillard met au service de la fiancé de Dillinger son talent dans une prestation plus compliquée qu’il n’y parait. Les seconds rôles, par leur trogne parfois sortie d’une BD complètent le tableau de manière remarquable.
Outre le casting, les moyens sont clairement au rdv. La reconstitution de cette époque est fantastique, rutilante et très belle. Des voitures aux costumes, à l’utilisation de la musique, tout est plus que parfait. La photographie est splendide. Les prises de vue sont à la fois inventives et très belles. Michael Mann nous montre qu’il est un très bon metteur en scène. Les scènes d’actions sont efficaces. Il sait parfois créer une tension ou un climat oppressant avec trois fois rien. Certaines scènes sont de très haut niveaux (l’arrestation de la fille, la fusillade de la foret, la fin...).
Cependant, malgré toutes ces immenses qualités, Public ennemie ne rentrera pas dans la catégorie des Incorruptibles ou de Bonnie and Clyde. En effet, de grosses longueurs pénalisent le rythme du film. On finit par s’ennuyer, ce qui est tout de même un comble avec un film qui s’est donné tant moyens pour atteindre ses ambitions.
De plus, le film est tourné en numérique. Et ça se voit. Pire même, ça se ressent !! A quoi bon faire de superbes plans avec un directeur photo surdoué si c’est pour gâcher le travail avec une texture d’image bas de gamme ou les ruptures de ton d’étalonnage finissent par être criantes. Par moment on a l’impression que certaines scènes (les extérieurs principalement) sont filmées au caméscope, avec une qualité similaire à un film de cul moyen et une froideur désolante. C’est rageant, car un ton opiacé, un étalonnage jaune à la Spielberg aurait rendu le film tellement plus beau. Clairement le numérique, c’est bon pour la 3D, des comédies ou des films de SF bourrés d’effets spéciaux mais pas pour des films de cette ambition.

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