lundi 5 octobre 2009

Le Petit Nicolas


Note : 3/4

Le petit Nicolas sur grand écran est un projet un peu casse gueule tant les personnages de Nicolas et ses amis répondent à une imaginaire développé par des générations entières de lecteurs des petites nouvelles de René Goscinny.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la transposition sur grand écran a été extrêmement bien travaillée.

L’une des difficultés majeures a probablement été de trouver une histoire complète permettant pas mal de digression plutôt que de faire une suite de sketches comme peuvent l’être les livres
De ce point de vue là, ça tient la route.
L’histoire du petit garçon qui se rebelle contre ses parents de peur que sa vie change avec l’arrivée d’un bébé est prétexte à toutes les entourloupes avec sa bande de copains.

Le parti pris de conserver Le petit Nicolas dans les années 50/60 est un choix qui évite de trahir l’âme et les dialogues de Goscinny. On imagine pas le petit Nicolas parler comme les ados de LOL.
De ce point de vue là, c’est une vraie réussite car l’esthétisme et le langage de l’époque sont bien préservés sans pour autant déplaire aux enfants d’aujourd’hui.
Il faut noter que le scénario et les dialogues ont été entre autre travaillés par Alain Chabat qui possède la formule magique pour adapter Goscinny au cinéma. Sans lui les deux autres Astérix ont été des naufrages dignes du Titanic.

Le casting aurait pu tourner au casse tête mais au contraire le choix des acteurs semble avoir été une évidence. Kad Merad et Valérie Lemercier sont parfaits et hilarants. Les seconds rôles (Prevost, Galabru, Anemone, Kimberlain, Duchaussoy, Demaison) renforcent le sentiment que rien à été laissé au hasard et donne vraiment vie à leur personnages.
Les enfants sont tous excellents (mention spéciale à Clotaire) et correspondent à l’idée que l’on peut en avoir en lisant les livres à l’exception du petit Nicolas. En effet celui-ci est un peu être un peu lisse et un peu grassouillet par rapport à l’image qu’il m’évoque.

La narration des livres qui leur donnait toute leur saveur est bien transposée dans le film.
Une voix off prend le relais des dialogues pour rester dans l’esprit et ne dénature en rien l’œuvre de Goscinny.

Bref il n’y a pas grand-chose à redire sur la qualité de l’adaptation.

Tout cela donne un film, plaisant, potache, drôle et bien rythmé plein de bonne humeur.
A l’image de la guerre des boutons, il ravira petits et grands avec ses très bons gags et leur coté désuet.
C’est clair que ceux-ci peuvent paraitre un peu proprets à l’heure des films de Judd Apataw d’American Pie et de Ben Stiller. Mais peut-on vraiment s’en plaindre ?
Certainement pas les fans du Petit Nicolas qui y trouveront leur compte.

C’est un film que les grands parents iront voir avec leurs petits enfants et apprécieront comme il se doit.
C’est un film que les cinquantenaires et les soixantenaires regarderont avec nostalgie.

En revanche si l’on est allergique à l’esthétique des Choristes, d’Amélie Poulain et si l’on est un fan de la discrimination positive il vaut mieux passer son chemin.

On peut aussi émettre des doutes sur le succès de ce film dans les zones d’éducation prioritaires, qui seront assez peu concernés.
Les geeks, les fans de hip hop, de Twilight, de Tokyo Hotel, de Worfld of Warcraft risquent aussi d’être indisposés.

2 commentaires:

  1. Hey canon ton blog!
    J'aime beaucoup la finesse et "l'accésiblité" de tes critiques. vraiment plaisant à lire!
    la prise en compte du type de public est bien appréciable aussi!

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  2. clairement pas pour moi ...

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