lundi 25 janvier 2010

Jacques Dutronc - Zénith Paris, le 15 janvier 2010

Note : 2/4


On aime tous Dutronc.
Beaucoup d’entre nous ont été bercé par ses chansons depuis leur plus jeune âge.
De plus c’est un personnage assez énigmatique mais particulièrement sympathique et même assez fascinant.
Avec sa gueule d’ange, son regard vif et malicieux, son sourire impertinent, son humour dévastateur et sa désinvolture assumée, Dutronc est une vraie figure culturelle française.
En tant qu’acteur et chanteur, il a tutoyé les sommets sans donner l’impression de se fouler une demie seconde.
Ami de Gainsbourg, mari de Françoise Hardy, Van Gogh chez Pialat, fêtard invétéré, ermite en Corse, amateur de vin et de cigare, ce mec véhicule une image hyper sympathique du français dans toute sa splendeur.
A l’heure du débat sur l’identité national, on pourrait peut être dire qu’être français c’est être Dutronc. Ce serait pas mal !!

Absent de la scène depuis près de 18 ans, son dernier disque (assez dispensable malgré ses retrouvailles avec Lanzman) Madame l’existence est sorti il y a près de 7 ans, Dutronc annonçait son retour sur les planches en mai dernier pour une cinquantaine de dates dans toutes la France qui le ferait quitter sa tanière Corse

Sa cote de popularité n’étant pas retombé d’un millimètre depuis son apparition au milieu des années 60 , les places se sont arrachées très vite et c’est donc assez heureux que l’on prenait le chemin du Zénith plein de cactus et de fille du père noël dans la tête.

C’est assis nonchalamment dans un fauteuil club que Dutronc fit son entrée sur scène.

Un groupe de requins de studio déroulant du blues rock plein de testostérone, l’accompagne. C’est avec beaucoup de désinvolture que Dutronc saisit son micro et attaque sa soirée par un Et moi et moi et moi de très bonne facture.
Bonne nouvelle, sa voix est parfaitement intacte et énergique.
Dés lors les tubes rock se succèdent : Fais pas si fais pas ça, La fille du père Noël, On nous cache tout on nous dit rien
Si les interprétations sont bonnes, le son calibré un peu trop propre de son groupe de requins de studio n’a pas la fraicheur du son « Kinksiens » des versions originales.
Le public (pas mal de jeunes retraités et quelques gamins d’une trentaine d’année) est assis et étonnamment passif. Pourtant ces chansons sont à reprendre en chœur.
On aurait aimé entendre ce répertoire rock yéyé dans une plus petite salle avec un son un peu plus crade devant un public plus jeune et plus vivant.

Mais Dutronc, ce n’est pas que du rock, c’est aussi un crooner. Sa voix fait merveille sur Le plus grand des voleurs, Les playboys, Comment elles dorment...

Le concert tourne alors plus au cours de chant. Entre chaque morceau Jacques Dutronc fait des vannes et cultive son personnage de désinvolte bourru sur-sensible à l’humour acerbe pour le bonheur du public.

Des titres des années 80 viennent s’intercaler avec Qui se souci de nous et le fabuleux Hymne à l’amour (moi l’nœud) qui semblent secouer et réveiller le public.

Vincent Lindon vient pousser la chansonnette en duo sur Tous les goûts sont dans ma nature de manière assez bancale. Il faut dire que ce n’est pas son métier.

Dutronc n’est pas une bête de scène. Si son charisme est évident et sa voix très bonne, on sent que la scène n’est pas son domaine. Statique et bourré de timidité, il l’aborde sans trop se fouler et sans avoir trop réfléchi à l’impact des enchainements de chansons ; il n’y a pas de montée en puissance. A force de parler systématiquement entre chaque chanson il empêche l’ambiance de décoller vraiment.
C’est peut être le prix de voir Dutronc en tout début de tournée, son spectacle n’est probablement pas encore rodé.

Cela ne nous empêche pas de prendre un plaisir fou à écouter Le petit jardin, Il est 5 heures paris s’éveille, J’aime les filles, Les cactus, L’opportuniste, Sur une nappe de restaurant dans de très bonnes versions.

A y réfléchir, on se dit que l’animal a quand même un répertoire assez magique.
Mais c’est sans trop se fouler que Dutronc assume sa tournée relevé des compteurs.

La soirée se termine par deux des chansons arnaque de son répertoire : Merde in France et La compapade.

Dutronc quitte la scène comme un éclair avec sa désinvolture légendaire avant de revenir pour un rappel ou il reprendra une version copier coller de Et moi et moi et moi par laquelle il avait attaqué la soirée.

On aurait préféré avoir Mini mini mini, Le responsable ou L’aventurier, Les gens sont fous les temps sont flous pour clore ce récital même si L’idole aurait été la parfaite conclusion de cette soirée tant elle reflète le personnage.

Ce fut un concert minimum syndical un peu bancal. On mettra ça sur le compte du début de tournée.
Un peu plus travaillé avec des enchainements de chansons plus énergiques et plus cohérent dans une salle avec une fosse sans places assises et un peu plus intime comme l’Olympia, le concert aurait été d’un autre niveau.

Mais Dutronc reste Dutronc et ca fait quand même plaisir d’avoir pu le voir sur scène !!

1 commentaire:

  1. Je viens de le voir à Toulon , j'ai trouvé son spectacle affligeant !!! un vrai gachis !!

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