lundi 14 septembre 2009

Johnny Hallyday - Stade de France Saint Denis, 29 mai 2009

Note : 4/4

Je ne suis pas un fan de Johnny Hallyday. Sa musique, c'est pas vraiment mon truc. Pourtant, j'étais au Stade de France. C'est vrai que Johnny, c'est un cas à part, une vache sacrée, l'auteur de la bande originale d'un paquet de français, bref une icône patrimoniale. Tous les français savent qui est Johnny, tous les français aiment, même secrètement une ou plusieurs chansons de l'idole des jeunes. Pourtant, On a trop tendance à avoir de lui une image un peu déformée : celle d'un biker d'opérette qui crie optic 2000 dans la forêt, celle d'une marionnette et de sa boite à coucou, et de nombreuses couvertures qui se multiplient entre Paris Match et Télé 7 jours...

C'est pourtant là qu'on oublie l'essentiel : Johnny est avant tout un chanteur exceptionnel, une voie inimitable. Ce concert au Stade de France nous l'a rappelé et bien rappelé. Outre sa présence indiscutable, le professionnalisme ahurissant de son show et de ses musiciens Johnny sait tout chanter. Nous sommes face à un mec qui passe de la variété, au rockabilly, au rythme and blues, au rock américain et à la chanson française en écrasant tout sur son passage. Le concert a été un gros crescendo qui a fini par faire vibrer les 80 000 spectateurs de cette enceinte froide et silencieuse comme une station spatiale.

Bien sur tous les tubes n'y sont pas passés tant son répertoire est infini, cependant tous les très grands standards ont été joués ce soir : De Que je t'aime à L'envie en passant par Quelque chose de Tennessee, Toute la musique que j'aime et Le requiem pour un fou. A mes yeux, le meilleur moment a été cette virée sur une petite scène centrale (comme les Rolling Stones) qui laisse le temps de quelques chansons la place à du vrai rock basique en lieu et place du barnum sidéral de cette scène surplombé par un aigle de métal. A ce moment là, la magie et la finesse sont là. En reprenant Presley, Ray Charles et des standards comme Blue suede shoes, That's all right mama, Johnny nous livre des versions incroyables qui feraient pâlir de jalousie tous les Stray Cats de la terre. Les versions du Pénitencier et de Tennesse encadrent cet intermède des early sixties avec beaucoup de bonheur.

Après cela on s'est dirigé vers un bouquet final digne des plus grands groupes. Clairement, ce fut mieux qu'un show, car cela a été aussi un vrai concert. Johnny même avec un visage digne de la momie de Rascarcapac, a démontré à tout le monde que le Boss était encore bien là et qu'il savait mieux que quiconque donner à son public ce qui l'attendait. Pourtant, je le répète, Johnny, ce n'est pas vraiment mon truc. Pour preuve, la semaine dernière, j'ai aussi mis 4/4 à un concert. C'était celui de Turzi, qui bien que radicalement différent et totalement underground m'a autant fasciné...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire