mardi 22 septembre 2009

The Rolling Stones - Olympia Paris, 3 juillet 1995

Note : 4/4

Après un jeu de piste s’achevant au Virgin mégastore et quelques heures de queue, j’étais titulaire du précieux sésame : Un billet pour voir les Rolling Stones à l’Olympia
Voir les Stones à l’Olympia, c’est quelque part le Graal pour tout fan de rock.
Ils n’étaient pas passés dans cette salle depuis la fin des années 60. C’est dire l’état d’excitation qui m’habitait.

Vers 20 heures, l’Olympia se remplissait et retenait son souffle en ne prêtant que peu d’attention à la première partie.
Bourré à craquer, le public était composé aux deux tiers de fans hardcore mais aussi d’un tiers d’invités personnels des Stones. On pouvait ainsi croiser Jack Lang, Carla Bruni, Jack Nicholson, Joe Strummer, Jean louis Aubert, Jerry hall et bien d’autres.

Les clameurs devenaient de plus en plus tonitruantes et pourtant le rideau rouge ne bougeait pas.
Le public survolté hurlait le gimmick de Brown sugar pour combler son impatience.

Les lumières finirent par s’éteindre et les Stones entamèrent leur set par un impitoyable Honky tonk woman repris en chœur par un public en état de grâce.

Il est clair que la présence hallucinante du groupe dans un stade se retrouve décuplée dans une salle comme l’Olympia.
Il ne faut pas perdre de mémoire que les Stones sont l’incarnation du Rock.
Ce soir, il n’y a pas besoin de démesure pour affirmer cet état de fait.
Jagger reste le premier à chanter de manière dédaigneuse et garde un charisme et une présence inaltérable malgré les années.
Les Stones sont un groupe et pas une accumulation de solistes.
Pris indépendamment les uns des autres, ça ne vaut pas grand-chose, leurs albums solo prouvent bien cet état de fait. Leur musique est un magma en fusion qui n’existe que par le fait qu’il résulte d’une alchimie unique. Une alchimie qui, ne l’oublions pas, leur a valu de sortir des albums d’une qualité inégalée pendant près de 15 ans.
Pour comparaison les Doors n’ont duré que 4 ans, les Beatles 7 ans, le sommet des Stooges 2 ans).

Les titres s’enchaînent avec de vraies surprises : beaucoup d’extrait d’Exile on main street dont un Shine a light d’anthologie, Rip this joint et Sweet Virginia, mais aussi des classiques de scènes comme Miss you, Start me up, It’s only rock and roll, all dawn the line, etc.

On a juste le temps de se reposer avec les horribles et traditionnelles chansons de Keith Richards qui sont comme à l’accoutumée un véritable supplice mais qui permettent au public de reprendre son souffle.

La version jouée ce soir de Midnight rambler est probablement la meilleure qu’il m’ait été donnée d’entendre. Littéralement hypnotique et physiquement dopée, elle martèle dans la tête du public que les Stones ne sont pas les Stones pour rien.
Cela remet bien les choses en place. S’il était besoin de le rappeler, les Stones ne craignent pas grand monde sur scène. Il sera difficile par la suite de voir un concert soutenant la comparaison.

Si le public est en extase, Jagger, Richards Watt (particulièrement ovationné) et Wood ne sont pas en reste. On sent que ce concert est une cure de jouvence pour eux, que la communion avec le public n’est sans aucune comparaison avec celle qu’ils reçoivent dans une tournée des stades.

Jagger se permet le luxe de reprendre Like a rolling stone et d’annoncer le morceau comme un titre de Bob Dylan spécialement composé pour eux.

Le concert se termine avec des tubes de folies (Brown sugar, Jumping Jack Flash) et s’achève en laissant un public KO avec un sourire d’extase béat qu’il n’aura probablement plus l’occasion d’arborer.
En effet, les Stones ne rejoueront plus qu’une fois en 2003 à l’Olympia et le fait de pouvoir se procurer des places pour ce genre d’évènement relève d’une probabilité digne d’un euro millions.

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