mardi 15 septembre 2009

Turzi + Château Marmont - Nouveau Casino Paris, 6 juillet 2009

Note : 3/4

On avait laissé Turzi il y a quelques semaines de cela au Point éphémère (voir ici). Ce jour là, les Parisiens avaient livré une prestation ahurissante, clairement une des grosses claques de l’année. C’est dire si la perspective de ce nouveau concert au Nouveau Casino était alléchante.

La première partie était assurée par Château Marmont. Ce groupe a livré une prestation hyper convaincante de ce qu’aurait pu être Air en plus groovy et plus énergique. Bref, une très bonne première partie, assez représentative de cette scène parisienne qui réconcilie le kraut rock avec de l’électro minimale vintage (Aeroplane, Lindstrøm, Zombie Zombie…)

Mais clairement on était là pour Turzi. Vers 22H30 le groupe a pris possession de la scène et attaquer un set assez similaire à celui du point éphémère. Le but de l’opération étant de présenter l’album B dont la sortie est prévue à l’automne.
Dire que la prestation du groupe a été excellente est un euphémisme. La puissance dégagée par le premier morceau était phénoménale. On est tout de suite dans le vif du sujet et emmené très loin par le coté obsédant et hypnotique des montées vertigineuses de leur musique. Clairement, l’ambiance n’est pas à la rigolade, le son est clairement Dark, mais il est aussi fascinant qu’il peut l’être dans la musique de Joy Division. Plus les morceaux s’enchaînent plus on se dit que l’album B est un monument.

A le vivre comme cela, concentré en concert, on se dit clairement qu’il s’agit d’un album majeur qui pourrait sans peine tenir la route sans avoir à rougir un quart de seconde à coté d’un Atom heart mother ou d’un Ummagumma.
Clairement il faut arrêter de nous pomper l’air avec Sonic Youth, My Bloody Valentine ou des groupes comme Archive. Turzi est bien meilleur et novateur que tout ceux là réunis.
Quel groupe peut réussir un amalgame crédible, singulier et moderne des guitares de Ron Asheton et Sterling Morisson, des claviers de Kraftwerk ou du meilleure Depeche Mode, de la basse de Lemmy période Hawkwind et de la batterie de Dave Grohl.

Turzi est un diamant, un diamant encore brut qui mériterait d’être travaillé pour devenir étincelant. Un peu plus de théâtralité les rendrait purement fascinants. Mais côté musique, tout est déjà là et bien là !!!

Cependant le gros point noir de la soirée, ce fut le public. Un public de la pire espèce : détestable, peuplé de pique assiettes irrespectueux, méprisants et méprisables. Clairement on va en concert pour écouter, vivre, s’imprégner de la musique, pour ressentir des émotions. Au Nouveau Casino, le public était juste là pour boire des bières et tchatcher sur un fond musical auquel ils ne prêtaient que peu d’attention, exactement comme s’ils avaient été au café charbon ou dans un vernissage de seconde zone. Ce public caricatural et symptomatique du bobo parisien arty, prétentieux et intolérant était consternant en d’autres mots à baffer ! Ces mecs ne se rendent pas compte qu’ils sont en face d’un groupe majeur, du genre à marquer une décennie et à devenir l’étendard d’un style de musique mondialement reconnu.

A la fin des années 60 des groupes comme le Velvet Underground et les Stooges ont connu pareil indifférence. en jouant devant le public pique assiette et nombriliste de la factory. A part quelques personnes aware, il aura fallu plus de 20 ans au public pour prendre conscience de la prépondérance de ces groupes.

Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps à Turzi pour arriver à atteindre la reconnaissance et l’importance qui doit être la sienne.

On attend désormais le concert de l’Elysée Montmartre avec impatience. Celui-ci devrait être plus abouti, plus long et on l’espère aussi avec d’avantage de ferveur.

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