jeudi 3 décembre 2009

The Doors of the 21st century - Zénith Paris, le 8 décembre 2003


Note : 4/4

Les Doors en concert au Zénith de Paris en décembre 2003, cela pouvait porter à sourire tout en sentant grandement le traquenard et le relevé des compteurs, voir même le tribute band !!

Attiré par une curiosité un peu malsaine mais aussi par le fait que, tout bien réfléchi, les chansons des Doors sont malgré tout des putains de bonnes chansons, on se laisse aller à acheter une place.
On prend le chemin du Zénith en ne sachant pas trop à quoi s’attendre mais on est quand même un peu rassuré par certaines interviews publiés avant le concert.

En effet, ce soir les Doors s’appelleront The Doors of the 21st Century.
Robbie Krieger (guitare) et Ray Manzarek (orgue) seront bel et bien de la partie même si John Densmore (batterie) a décliné sa participation.
La lourde tache de se substituer à l’icône Jim Morrisson incombe à Ian Atsbury.
Le chanteur de The Cult (groupe rock néo seventies ayant eu un succès mondial à l’exception de la France à la fin des années 80) pouvait ne pas être un mauvais choix. Il est doté d’un certain charisme et d’une voix de baryton qui pourrait tenir la route.
Cette fine équipe est soutenue par un batteur et un bassiste.

De plus Ray Manzarek annonce la couleur. Ils joueront le soir du 60ème anniversaire de la naissance de Jim Morrisson dans la ville ou il est mort et enterré.
Pour l’occasion ils annoncent qu’en plus de leurs classiques ils joueront l’intégralité de l’album L.A. Woman, qu’ils n’avaient jamais joué sur scène en raison de l’exil parisien et de la mort de leur leader.

Bonne nouvelle, la salle est comble. On aurait redouté de se trouver dans un Zénith à moitié vide.
Le public est composé de tous les âges : du lycéen au vieux routier des festivals des années 70.
Il attend patiemment dans une atmosphère cannabique en écoutant de vieux blues que crache la sono du zénith.

Puis les lumières s’éteignent, des images de Jim Morrisson projetées sur un écran géant s’accélèrent au son de Karmina Burana. Le public joue le jeu, on est pas loin d’avoir des frissons.

Les musiciens débarquent et attaquent directement par Road house Blues.
Dés lors tous les doutes et toutes les appréhensions s’effacent.
Le son est bon, fidèle à l’idée qu’on se fait des Doors. Mais surtout Ian Atsbury fait bien mieux que tenir la route.
Son Charisme et son physique pourrait être celui de Morrisson à 45 /50 ans. Sa voix reste fidèle est respectueuse de Morrisson sans tomber dans l’imitation.
Bref on y croit, on est bien dans le trip.

Le trip devient extraordinaire puisque Break on through, When the music is over, Love me two times, Alabama song, Five to one s’enchainent et nous emmènent de plus en plus loin.

L’une des très bonnes surprises de la soirée, c’est que Manzarek et Krieger sont dans une forme éblouissante. Ils enchainent des solos et des improvisations particulièrement inspirés, bien au-delà de ce qu’on pouvait attendre et parfois même supérieurs à ceux de l’époque Morrisson.

Un petit passage plus intime nous donne la possibilité d’entendre The Crystal Ship, People are strange et une version hallucinante de Spanish Caravan.

Après un mini break, c’est l’heure de L.A. Woman.
Tout l’album y passe.
La version de Riders on the storm est un sommet qui ne sera dépassé que par L.A. Woman qui reste l’une des 10 plus grandes chansons rock de tous les temps.

Le rappel commence sous les meilleurs auspices puisque les Doors du 21eme siècle nous gratifient de versions délirantes de Not to touch the earth, Wild child avant de finir en apothéose sur Light my fire pendant un bon quart d’heure!!

C’est un triomphe absolu, le public est survolté, déchainé, il en redemande. On n’ose pas y croire. On est déjà là depuis trois heures.

Et pourtant, toute lumière allumée, ils reviennent et nous envoie un Soul kitchen qui fait danser et tripper toute la salle.

Ce devait être un soir d’état de grâce. Certains diront que l’âme de Jim flottait au dessus du public mais je suis plus terre à terre.
Je retiens surtout que :
Je me suis pris une claque dont l’intensité était inimaginable.
Qu’on ne pouvait pas rêver d’une meilleure set list.
Qu’au final il n’y a pas grand chose de plus cool que d’écouter les Doors en live en 2003 et que même si ça peut en faire sourire certains, c’est probablement l’un des 5 plus grands concerts qu’il m’est été donner de voir.

PS : j’ai eu la chance de les revoir sur scènes 8 mois plus tard et même si c’était très bien, l’état de grâce n’était plus là et le concert n’a pas atteint les sommets de ce 8 décembre 2003.

4 commentaires:

  1. et dire qu'en 2003 j'avais 7 ans et que je connaissais meme pas les Doors ...Dégoutée d'avoir raté ça.

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  2. stanislas borowitz20 mars 2010 à 20:56

    ils sont repassés une ou deux fois par la suite à l'olympia puis au grand rex avec un autre chanteur que yann atsburry .
    Les dates tombaient mal (pleine vacance ou le soir d'un passage d'iggy pop)et les sets lists étaient plus courtes et les rewiews moins bonnes que pour ce fameux concerts du zenith.
    Il y aura peut être un évènement de ce type en juillet 2011 pour le 40 eme anniversaire de la mort de Jim morrisson , mais krieger et manzarek seront bien vieux .
    effectivement dommage que tu n'espas pu profiter de ce moment de grace ....

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  3. Et des photos,qui a des photos du zenith,j'y etait aussi stanislas, et je suis entierement d'accord de ton impression du concert,j'était venu en stop de rennes,faut savoir ce que l'on veut,je viens de voir blondie a bournemouth en vélo! Et oui,tous les moyens sont bon pour voir les derniers dinosaures du rock. (ps, la photo n'est pas du zenith.)

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  4. C'était un concert formidable. J'étais là aussi. Bien écrit, Stanislas. C'était vraiment comme ça.

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