lundi 1 mars 2010

From Paris with love

Note : 3/4

On pouvait craindre le pire de ce From Paris with love !!
Le mix Travolta + film d’action + scénario écrit sur un ticket de métro par Luc Besson pouvait dangereusement évoquer les méfaits les plus pathétiques d’Europa Corp. (Wasabi, Le transporteur, Yamakasi...).

C’était sans compter sur l’indéniable talent du réalisateur Pierre Morel.
Déjà remarqué sur Taken, Pierre Morel a la faculté rarissime de faire passer des vessies pour des lanternes.

En effet, il arrive à  accrocher le spectateur dans ce film d’action "old school".
On est devant un "buddy movie" où deux agents tentent de remonter une filière et de déjouer un attentat terroriste visant une délégation américaine en plein Paris.
Bien sûr au-delà de son claim le scénario nous emmène sur une enquête qui oppose nos deux protagonistes tour à tour à la mafia chinoise, la mafia pakistanaise, des gangs de banlieues avant de terminer sur les fanatiques islamistes qui, une fois n’est pas coutume, arrivent à recruter des top models pour jouer les martyrs kamikaze.

Les deux héros, que bien évidemment tout oppose, ont bouffé du lion et retournent littéralement tout Paris à coup de revolver, et de bazooka.

On est dans le grand n’importe quoi mais cela n’a aucune importance !!

Pas crédible une seule seconde, bourré d’invraisemblances le scenario de From Paris with love est en réalité un prétexte pour enchainer les scènes d’actions les plus musclées et les plus délirantes qui soient avec des cascades époustouflantes.

La patte de Pierre Morel fait qu’on ne se retrouve pas dans un ersatz du Transporteur mais dans un film d’action complètement régressif mais hyper distrayant comme on en voit presque plus.
On est dans l’esprit des Armes fatales, des Die hard, du Dernier samaritain, de Tango et cash  et d’Ultime décision...
Bref on est assez loin des blockbusters actuels ou une scène d’action rime forcement avec effets spéciaux et explosion nucléaire filmés en caméra portée avec un montage stroboscopiques.
On est dans un esprit castagne, gunfight un peu bourrin assez éloigné du style de vie des Windsor mais particulièrement jouissif pour peu qu’on apprécie le genre.
On s’accroche au fauteuil en comptant les morts tout en rigolant bêtement aux vannes des personnages principaux.
L’opposition entre un Travolta et son personnage de tueur nettoyeur azimuté bouffant des "Royal cheese" (clin d’œil) et Rhys Meyer en jeune diplômé dépassé par les évènements trimbalant un vase rempli de cocaïne dans tout Paris comble avec bonne humeur les rares moments de calme de cette aventure.

Vous l’aurez compris, les inconditionnels de films d’auteurs, de Kiarostami et d’Alain Resnais ne se reconnaitront pas dans cette déflagration de Pierre Morel.
On est dans du pur "B Movie" bête et méchant qui se suffit à lui-même.
Mais Pierre Morel  nous offre une nouvelle fois un excellent "B movie" en ne partant de presque rien et en ne pouvant compter que sur son talent.
En occultant la moindre longueur, en imprégnant un rythme constant, en signant des scènes d’actions aussi magistrales que brutales il arrive à faire prendre cette mayonnaise aux ingrédients pourtant bien avariés... Que ce soit le casting ou le scénario !

Dans son prochain film, ce sera différent.
Il bénéficiera d’un vrai scénario et de moyens énormes.
Son prochain film suscitera une attente toute autre qu’une série B d’action (aussi bonne soit elle).
Son prochain film est déjà attendu par de nombreux fans.
Son prochain film ne sera ni plus ni moins qu’une nouvelle adaptation de… Dune
Avis aux amateurs !!!!

2 commentaires:

  1. J'ai pourtant entendu le pire sur ce film ...
    Réactionnaire et tout ce qu'on veut
    Enfin je pense pas que je tenterai ma chance

    RépondreSupprimer
  2. stanislas borowitz5 mars 2010 à 11:09

    On est clairement dans un film reagannien basique assez loin de l'esprit du dalai lama

    RépondreSupprimer