mardi 2 mars 2010

Wolfman

Note : 1/4

Comme Sherlock Holmes, Dracula, Frankenstein ou Robin des Bois, le loup garou est un personnage récurant du septième art.
Il réapparait à peu près tous les dix ans au gré de la pleine lune et des nouvelles générations avides de lycanthropie.

Sa première apparition remonte à 1935 avec Le monstre de Londres mais c’est la version de 1941 du Loup garou de Londres qui posera les codes du genre grâce notamment à la prestation de Lon Chaney Jr. qui est un peu au Loup Garou ce que Boris Karlof est à Frankenstein. Il reprendra plusieurs fois le rôle dans de multiples aventures assez discutables ou il finira même par affronter Frankenstein.

Le loup garou fit son retour plusieurs fois, mais ses come back les plus marquants sont sans nul doute Le loup garou de Londres de John Landis du début des années 80 qui marquera beaucoup Michael Jackson et son clip de Thriller.
Wolf donne à Jack Nicholson l’occasion de se transformer les soirs de pleine lune sous les beaux yeux de Michele Pfeiffer.
La série de films gore Hurlements mettra aussi en scène des loups garous pendant 7 films.
Dans les pénibles Underworld et Van Heisling, ils ne sont que des guest stars.
C’est donc depuis sa visite à Paris au début des années 90 qui l’avait vu côtoyé Julie Delpy et Thierry Lhermitte que l’on avait perdu sa trace sur les grands écrans dans sa forme traditionnelle.

2010 voit donc le retour de la bête.
C’est une production d’ampleur qui célèbre son retour en grande pompe. Avec un casting multi-oscarisé réunissant Benicio del Toro et Anthony Hopkins, cette énième version est un remake du fameux film de 1941.

On est donc plongé en pleine Angleterre du XIXème siècle, ou un homme revient enquêter sur la mort de son frère survenue dans des circonstances étranges un soir de pleine lune.
Son enquête lèvera le voile sur une terrible malédiction familiale et le plongera dans l’enfer de la lycanthrope malgré la passion amoureuse qui le liera avec la belle Gwen.

C’est donc un remake très fidèle au film de 1941 que nous propose le réalisateur.
C’est aussi l’occasion de rendre hommage au cinéma de la Hammer avec de gros moyens de 2010.
On retrouve l’esthétique gothique du célèbre studio. On retrouve la lande bien sinistre du Chien des Baskervilles. Tout cela mettant en scènes des aristocrates patibulaires.

Les effets spéciaux modernes rendent la bête terrifiante et offre au spectateur des scènes d’action sanguinolentes assez réussies.

Pourtant malgré tout cela le compte n’y est pas.
Si Anthony Hopkins nous ressert une fois de plus le classique de son fond de commerce avec le rôle d’un aristocrate anglais qui fait froid dans le dos, on ne croit pas une seconde au personnage de Benicio del Toro.
En effet, s’il n’était pas le producteur du film, on serait clairement dans l’erreur de casting absolue.
Malgré tout son immense talent Benicio del Toro ne sera jamais crédible en lord anglais victorien lui qui ressemble tant à un narco trafiquant ou à Pancho Villa.

De plus, malgré des qualités esthétiques évidentes, le film n’apporte rien de neuf au mythe.
Pire on ne croit même pas à l’histoire d’amour qui doit ramener de l’humanité dans l’histoire.

On est loin de la relecture de Dracula par Copolla ou même de celle de Sherlock Holmes par Guy Ritchie.

Le film finit donc par sonner un peu creux sans être fondamentalement mauvais mais laisse le spectateur assez indifférent.
Clairement on n’ira pas voir la suite qui nous est clairement annoncée dans les dernières minutes si un jour elle a la chance d’être produite.

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