samedi 20 mars 2010

Shutter Island

Note : 2/2

N’arrivant plus à vivre l’un sans l’autre Leonardo Di Caprio et Martin Scorcese signent avec Shutter island leur quatrième collaboration d’affilée depuis le début des années 2000.
Léonardo est encore loin de Robert de Niro qui a tourné huit fois avec Martin Scorcese de 1973 à 1995 parmi ses films les plus marquants (Mean streets, Taxi driver, Raging Bull, Casino et Les affranchis).

Néanmoins cette association entre Scorcese et l’un des acteurs les plus "bankables" du moment permet à Martin Scorcese de financer sans trop de problème tous les projets qui lui tombent sous la main avec des budgets plus que confortables.

Si l’on a été emballé par Les infiltrés, on a été nettement moins fasciné par Gangs of New York et ses grands chapeaux ridicules et par Aviator qui ne dépassait qu’à peine le biopic luxuriant de base malgré une mise en scène sans failles.

Malgré ce bilan mitigé des dernières années, on court toujours voir les films de Scorcese car il reste malgré tout l’un des plus grands cinéastes vivants.
Il sait en effet mieux que personne raconter une histoire aussi alambiquée soit-elle par sa maitrise de l’image, du montage, de la narration, et de l’illustration musicale et des personnages hors du commun.
On se souvient avec émotion du noir et blanc et du ralenti de Raging Bull, de la voix off et de la bande originale des Affranchis, du fameux plan séquence de Casino expliquant le fonctionnement d’un casino, des rôles hors du commun de de Niro dans Taxi driver ou de Joe Pesci dans Les affranchis et Casino.

Malgré toute cette maestria, Marty a aussi commis des films plus discutables comme A tombeaux ouverts, Les nerfs à vifs, Kumdun ou les deux premiers Di caprio qui n’ont emballé que les fans les plus intégristes de son cinéma.

Qu’allait-il en être de Shutter Island, cette adaptation d’un best seller ayant apparemment marqué bon nombre de lecteurs lors de sa parution en 2003 ?

L’enquête que mènent deux Marshall fédéraux sur la mystérieuse disparition d’une patiente d’un hôpital psychiatrique pour dangereux criminels sur une ile isolée va vite tourner en un thriller horrifique baigné de paranoïa et de schizophrénie.

Si l’interprétation et la mise en scène sans failles réussissent la prouesse de rendre les arcanes tortueuses de cette intrigue digne d’un labyrinthe complètement audible pour le spectateur, la noirceur extrême du sujet nous plonge dans un abyme de pessimisme et d’horreur à grand coup de massue.

Le plaisir qui en ressort est donc plus que discutable.
Lorsqu’on est devant des chef d’œuvres absolus comme Shining ou Appocalypse Now portés par des séquences à couper le souffle, on y trouve son compte car il en ressort un esthétisme et une ambiance proche du fascinant.
Ce n’est à mon sens pas le cas dans Shutter Island qui malgré tout le talent de son auteur n’arrive pas à obtenir ce petit plus propre aux très grands films d’épouvante qui pousse le spectateur au-delà du scénario et de ses vivicitudes.

L’association Caprio / Scorcese  nous offre un film carré, mais qui ne décolle malheureusement pas au dessus de sa sinistre histoire et c’est bien dommage...

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